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Hugr

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Message par Hagel Ven 28 Aoû 2009 - 11:18

Bonjour,

Hugr


dans l'asatru, le concept d'âme est représenté par trois part. L'une d'entre elle est le Hugr

Le post est en cours.

Hugr: il s'agit d'une sorte de correspondant du mana polynésien ou du manitou amérindien, une manière de principe actif universel, donc, plus ou moins indépendant des individus, mais qui peut, à l'occasion se manifester, directement ou indirectement, chez l'homme. Parlons aussi d'âme du monde ou de flux spirituel baignant notre réalité, susceptible de se manifester, spontanément ou par sollicitation volontaire.

Le lexique, fort riche, nous permet des vérifications immédiates. On a ainsi hugbodh (littéralement ce à quoi vous invite le hugr, le message qu'il vous envoie. Acceptation courante: présage) développé dans la formule presque banale: sva segir hugr mér: voilà ce que me dit le hugr: donc j'ai le pressentiment que, puis la locution verbale: renna hug til e-s, faire courir le hugr sur, avec la variante: skjota e-me-u i hug, décocher, à l'intention de quelqu'un, quelque chose dans le hugr, qui convoient l'idée de: l'idée lui (me) vient que...; le substantif hugskot directement inspiré de la tournure précédente: trait lancé par le hugr, donc idée subite et inattendue, esprit au sens où nous disons en français que, dans telle situation critique, N. a eu l'esprit de réagir de telle et telle façon: e-m (qui est au datif) er hughoegt: pour lui, le hugr est aisé, soit: il sent à son aise pour parler de quelque chose ou savoir comment réagir à: la tournure: orka tveggja huga um e-t, faire agir un double hugr sur quelque chose , donc: douter, être dans l'embarras; mér er engi hugr a at gera e-t: je ne dispose d'aucun hugr qui me dirait de faire quelque chose, je n'ai aucune envie de faire quelque chose au profit de quelqu'un, par conséquent: anticiper, avoir en tête une idée de ce qui va, peut se produire; tandis que le "fou" peut se rendre par hugstolinn, à qui l'on a ravi, volé (verbe stela) l'accès au hugr, et couard par huglauss (le suffixe lauss étant privatif)

J'ai prodigué les exemples pour montrer, d'une part qu'il s'agit bien d'une notion comme impersonnelle non inhérente à l'individu, d'autre part, qu'il entre dans son utilisation, en quelque sorte, un quotient de participation plus ou moins volontaire plus ou moins élevé. On a pas obligatoirement accès au hugr; à l'inverse il lui arrive de se manifester contre le gré de l'intéressé. Il est intéressant de noter que l'évolution sémantique du mot aboutira aussi à notre idée de "courage" au sens que lui donnait notre XVIIe siècle classique. Il y entre donc, dans tous les cas, le sentiment de quelque chose qui dépasse l'individu et à quoi il peut, d'aventure ou sciemment, participer ou se trouver participer.

Ses manifestations sont toujours activés, quand bien même elles seraient peu ou prou imposées. Voilà N. qui se met soudain à bailler, éternuer, à hoqueter, il est alors "visité" ou à se gratter de démangeaisons subites, dont l'emplacement n'est jamais gratuit: ainsi, si, c'est au cou, c'est qu'il va être décapité bientôt car ce type de réaction est prémonitoire, ou à exécuter tout mouvement réflexe que l'on voudra. Ce sont là les effets, soit du hugr impersonnel, universel, agissant, si j'ose dire, pour son propre compte, soit du même hugr mais sollicité par quelqu'un d'autre, un malveillant d'ordinaire, et comme contraint de s'exécuter.
Hugr: il s'agit d'une sorte de correspondant du mana polynésien ou du manitou amérindien, une manière de principe actif universel, donc, plus ou moins indépendant des individus, mais qui peut, à l'occasion se manifester, directement ou indirectement, chez l'homme. Parlons aussi d'âme du monde ou de flux spirituel baignant notre réalité, susceptible de se manifester, spontanément ou par sollicitation volontaire.

Le lexique, fort riche, nous permet des vérifications immédiates. On a ainsi hugbodh (littéralement ce à quoi vous invite le hugr, le message qu'il vous envoie. Acceptation courante: présage) développé dans la formule presque banale: sva segir hugr mér: voilà ce que me dit le hugr: donc j'ai le pressentiment que, puis la locution verbale: renna hug til e-s, faire courir le hugr sur, avec la variante: skjota e-me-u i hug, décocher, à l'intention de quelqu'un, quelque chose dans le hugr, qui convoient l'idée de: l'idée lui (me) vient que...; le substantif hugskot directement inspiré de la tournure précédente: trait lancé par le hugr, donc idée subite et inattendue, esprit au sens où nous disons en français que, dans telle situation critique, N. a eu l'esprit de réagir de telle et telle façon: e-m (qui est au datif) er hughoegt: pour lui, le hugr est aisé, soit: il sent à son aise pour parler de quelque chose ou savoir comment réagir à: la tournure: orka tveggja huga um e-t, faire agir un double hugr sur quelque chose , donc: douter, être dans l'embarras; mér er engi hugr a at gera e-t: je ne dispose d'aucun hugr qui me dirait de faire quelque chose, je n'ai aucune envie de faire quelque chose au profit de quelqu'un, par conséquent: anticiper, avoir en tête une idée de ce qui va, peut se produire; tandis que le "fou" peut se rendre par hugstolinn, à qui l'on a ravi, volé (verbe stela) l'accès au hugr, et couard par huglauss (le suffixe lauss étant privatif)

J'ai prodigué les exemples pour montrer, d'une part qu'il s'agit bien d'une notion comme impersonnelle non inhérente à l'individu, d'autre part, qu'il entre dans son utilisation, en quelque sorte, un quotient de participation plus ou moins volontaire plus ou moins élevé. On a pas obligatoirement accès au hugr; à l'inverse il lui arrive de se manifester contre le gré de l'intéressé. Il est intéressant de noter que l'évolution sémantique du mot aboutira aussi à notre idée de "courage" au sens que lui donnait notre XVIIe siècle classique. Il y entre donc, dans tous les cas, le sentiment de quelque chose qui dépasse l'individu et à quoi il peut, d'aventure ou sciemment, participer ou se trouver participer.

Ses manifestations sont toujours activés, quand bien même elles seraient peu ou prou imposées. Voilà N. qui se met soudain à bailler, éternuer, à hoqueter, il est alors "visité" ou à se gratter de démangeaisons subites, dont l'emplacement n'est jamais gratuit: ainsi, si, c'est au cou, c'est qu'il va être décapité bientôt car ce type de réaction est prémonitoire, ou à exécuter tout mouvement réflexe que l'on voudra. Ce sont là les effets, soit du hugr impersonnel, universel, agissant, si j'ose dire, pour son propre compte, soit du même hugr mais sollicité par quelqu'un d'autre, un malveillant d'ordinaire, et comme contraint de s'exécuter.

Source: Le monde du double, la magie chez les anciens scandinaves, Régis Boyer.

A suivre...

Bien à vous sleipnir
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Message par Hagel Ven 28 Aoû 2009 - 15:07

L'idée persistera jusqu'aux temps modernes, puisque l'on disait, au XVIe siècle, dans le Verdal (norvège):
Si l'on a des tiraillements dans le pied ou dans le bras, on dit que quelqu'un a le hugr.

Ou dans le Trondelag (norvège aussi):
Si le nez vous démange, c'est qu'il y a quelqu'un qui vous attend; si ce sont les doigts, c'est que quelqu'un arrive à la ferme; si c'est la main droite, c'est un homme, si c'est la main gauche, c'est une femme.

La croyance est donc que l'on est constamment exposé au hugr, en l'occurence appelé et utilisé par autrui.

D'ailleurs le hugr ainsi sollicité a, d'ordinaire, des effets maléfiques. La saga de Viga-Glùmr en son chapitre 7, parle éloquamment de vighugr, hugr exploité à des fins meurtrières. Glumr de retour en Islande après un long séjour en Norvège, constate qu'en son absence, ses ennemis ont déplacé l'enclos (gardhr qui avait valeur juridique et sacré) de sa ferme:
Il fut pris d'un éclat de rire. Il en fut si agité que tout son visage pâlit et que des larmes grosses comme des grêlons tombèrent de ses yeux. Et il fut souvent agité de cette façon quand le vighugr (l'esprit du meutre) était sur lui.

Il y aurait individualisation plus précise ou accaparement personnel dans d'autres compositions ou tournures comme farghugr (hugr malfaisant, maléfiqueà ou illr hugr (hugr mauvais) qui tiennent en général pour des équivalents de vargr (loup). Dans la saga de Thordr hredha, chapitre 12, un homme voit en rêve (on notera ce point) 18 loups qu'il interprète aussitôt comme des manna hugir, les hugir de ses ennemis qui, le précise le texte, ont un varga hugr (un hugr de loups) ou un illan hug (un mauvais hugr). Le folklore n'en laissera pas perdre l'idée. On trouve, dans un texte daté de 1774 en Smaland (Suède) à propos de gestes réflexes intempestifs notés plus haut, ceci:
Si quelqu'un se congestionne en buvant ou avale de travers, on croit que/cela vient que/quelqu'un qui lui envie le fait de boire.

La même idée existait dans le Setesdal (Norvège) où l'on ajoutait que, pour faire cesser cette indisposition, il suffisait de jeter les yeux sur le jaloux.
De là, à penser que le hugr, ainsi capté et endossé par quelqu'un, peut agir à distance pour provoquer des effets nuisibles aussi bien sur les animaux que sur l'hommme, il n'y a qu'un pas que l'expression setja hug (sur quelqu'un ou quelque chose) poser, diriger son hugr sur, qui implique un glissement sémantique vers la notion de hamr, nous le verrons et qui sera imputé aux Lapons. En ce cas, le hugr prend forme (hamr) pour voyager librement, ce que le norvégien rend par une composition en soit passionnante: hugham dont un synonyme hamgalen (dont le hamr est devenu fou, galen) montre à l'insu de la langue, qu'il y a transgression de domaine: hamr est lui parfaitement individualisé. La constante demeure cette idée d'ubiquité, par accès une fonction spirituelle supra-humaine, dont jouit quiconque parvient à manipuler le hugr, idée qui revient, sous formes dialectales dans le norvégien flog (idée de voler) ou alaup (idée de courir sus), procédés pour infliger à distance maladies ou épidémies.

Deux verbes fort intéressants, sous leur connotation magique incarnent cette possibilité qu'a le hugr de se matérialiser à des fins utilitaires: ridha (chevaucher) et bita (mordre)
Kveldridha (chevaucher le soir), myrkridha (chevaucher dans le noir) tunridha (chevaucher par le pré-clos sacré qui s'étend devant chaque ferme) trollridha (chevaucher sous forme de troll ou être maléfique) s'appliquent par tradition, aux sorcières qui chevauchent choses et surtout êtres pour leur plus grand dam. Comprenons qu'elles captent et domestiquent le hugr à des fins hostiles. La représentation est certainement fort ancienne et directement apparentée à celle de mara, dérivée de marr, cheval. Mara est conçue comme un être féminin qui chevauche les gens pendant leurs sommeils. On n'en saurait proposer une meilleure illustration que celle que nous offre S. Sturluson au chapitre 13 de son Ynglinga saga (dans la Heimskringla) pour expliquer comment la sorcière Huld tua le roi Vanlandi:
Il fut pris d'une torpeur et se coucha pour dormir, mais il n'y avait pas longtemps qu'il dormait, qu'il hurla et dit que la mara le foulait aux pieds. Ses hommes se précipitèrent pour l'aider ; mais alors qu'ils lui saisissaient la tête, elle lui foulait les jambes de telle sorte qu'elles se brisaient presque, et lorsqu'ils saisissaient les jambes, elle lui étouffait la tête, si bien qu'il en mourut.

A suivre....
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Message par Hagel Lun 31 Aoû 2009 - 13:07

Les lois de l'Eidhsivathing (Norvège, environ 1000) notent qu'une femme ridhi manni eda thjonum hans, chevaucha un homme ou ses domestiques, et l'on peut aussi bien "chevaucher" du bétail, dans Bardhar Saga Snaefellsass chapitre 9, un homme voit un ovaettr (monstre, esprit malfaisant) a fe sinu um nott "sur" son bétail de nuit. Pour revenir à Vanlandi, sa mort sinistre est confirmée par la Sveriges Krönika: |hann|reedh mara tuk döds, la mara le chevaucha à mort, et un livre de médecine suédois, du XVIe siècle développe:
"celui qui dort sur le dos est parfois étouffé par les esprits dans l'air qui le harassent de toutes sortes d'attaques et de tyrannies et lui détoriorent si brutalement le sang que l'homme gît fort épuisé, ne parvient pas à se resaissir et pense que c'est la mara qui est en train de le chevaucher."

Cette idée de hugr sous forme de cheval me parait importante. Sans développer ici, il n'est pas exclu que la suprématie des Indo Européens dont les Germains sont une branche importante, ait été due au cheval qu'ils avaient appris à domestiquer et qui a pu passer à l'époque, pour l'arme absolue. S'ils se sont imposés, toute considération de nombre supérieur devant être écartée pour des raisons simples de bon sens, c'est à cause, peut être, de leur science, de leur savoir supérieur, de leur organisation évoluée, toutes choses qui, aux yeux des populations plus "primitives" qu'ils ont investies, ont fait d'eux des sorciers, des magiciens, des dieux: c'est bien ainsi que Saxo Grammaticus présente ces derniers dans les premiers livres de ses Gesta Danorum.
Et donc, il n'est pas surprenant que le cheval se soit vu conférer d'emblée des vertus magiques que l'on retrouvera lorsqu'il sera question du nidh. Si la notion d'âme du monde, hugr en soi ou utilisé à des fins personnelles par des individus plus ou moins en collusion avec le surnaturel, a pris volontiers forme chevaline, il n'y aurait pas, en conséquence, à s'en étonner.
L'idée, en tout cas, en restera très vivante: ce hugr ainsi matérialisé (hughmar, floghamr) provoque des maladies qui s'appelleront riska en norvégien, visible contraction de ridska (sur ridha, chevaucher); le hugr lui même sera nommé reham ou rehug, toujours en norvégien, où le préfixe re-représente l'aboutissement d'un ancien ridh. En somme, il n'y a pas à chercher ailleurs l'image, toujours populaire aujourd'hui et partout en Occident, de la sorcière chevauchant un balai dont les pailles renvoient sans effort à la queue de cheval.

Le second verbe bitta, mordre, n'appelle pas de commentaire bien différents. Comme le cheval en fureur mord, la magie "chevaline" aura un pouvoir apparenté. Et la liaison avec l'occulte, le surnaturel est tellement évidente que l'on trouvera encore, en pleine époque chrétienne en Islande, l'image des prières d'un saint évêque qui "mordent" un mécréant.

On retiendra, pour son étymologie transparente, et toujours en relation avec ces mouvements réflexes, le susbtantif norvégien hugbit (soit morsure du hugr) appliqué à : nausée, vomissement. A l'actif, c'est la célèbre formule de sorcellerie attribuée à une certaine Ragnhild Tregagas et trouvé à Bergen (Norvège). Elle date de 1325: on aura sans doute l'occasion de l'évoquer encore, tant son contenu est riche de termes et d'images proprement magiques. C'est une formule de malédiction avec d'effets mortels escomptés:
"Je |te| dépêche l'esprit (önd) de la baguette magique (göndul) que je chevauche (ritt ek); que l'un te morde (biti) dans le dos, que le second te morde (biti) à la poitrine, que le troisième te tourne vers la haine et l'envie."

On conviendra que la série de conjonctions ici présentes constitue une somme. Le sentiment que des choses ou des êtres malfaisants agissent par morsure se retrouve jusqu'à nos jours, en Scandinavie, dans l'islandais nabitur (morsure qu'inflige un cadavre), le norvégiens tussebit (morsure due à un tuss, vieux norois thurs, ces créatures gigantesques primitives aux pouvoirs maléfiques), le suédois torsabit (même sens).

Je ne laisserai pas ce thème sans l'élargir un peu et le nuancer. La notion de hugr est centrale et profonde. A telle enseigne qu'elle a bien pu être divinisé. Conventionnellement Odhinn est représenté portant sur ses épaules deux corbeaux qui volent de par le monde pour venir lui en rapporter des nouvelles. Ces corbeaux, hypothases du dieu, à l'évidence, s'appellent l'un Munnin (mémoire) et l'autre Huginn: le hugr. Ainsi est rendu à cette dernière notion son véritable statut.

Pourtant il importe de se méfier des nombreuses confusions qu'au fil du temps et en vertu de la dévaluation volontaire qu'aura value aux notions paiennes de la christianisation du Nord, les textes et coutumes ne manquent pas de commettre. On vient de voir comme hamr, hugr et gondul se recoupent. Nous parleront bientot de fylgia: la différence, pourtant claire, n'est pas toujours sentie entre hugr, hamr et fylgia. Hugstolinn interfère parfois avec Hamstolinn. Celui qui a le pouvoir de faire agir le hugr est parfois appelé hamrammr, rammaukin ou eigi einhamr, tous termes qui vont être présentés dans un moment et s'appliquent en vérité au hugr.

Il n'empêche que l'aire sémantique du hugr, correctement entendu, semble bien délimité. Hugr, a en tout état de cause, une allure plus intellectuelle, plus abstraite, moins individualisée, moins personnelles que les deux autres notions qu'il nous reste à envisager.

Nous pouvons même reprendre le sujet sous un tout autre angle. Il existe en vieil islandais une dénomination très rare mais qui s'est bien conservée en norvégien et suédois. C'est celle de vard, vord, norvégien vord. Elle caractérise cette état où nous sommes lorsque par exemple nous nous grattons en dormant: norvégien vordklor (griffes de vord) islandais vardhrispur (démangeaison de vardh). l'idée peut être celle d'un esprit, éventuellement tutélaire, qu'il faut solliciter pour obtenir son intervention. Un des passages les plus fascinants, les plus discutés aussi, de la fameuse scène de la saga d'Eirikr le rouge, chapitre 4, où la magicienne (volva) exécute un sejdr concerne l'exigence que pose la volva: elle ne pourra livrer son art que si les assistants entonnent un chant appelé vardhlokkur (ou vardhlokur). Une des étymologies, et explications, satisfaisantes du mot et de la pratique serait une façon de séduire, attirer (verbe lokka) cet esprit (vordh) afin qu'il dicte à la prophétesse ces propos. Ainsi se mettrait elle en communication avec l'Ame du monde, consciente de tout savoir. Dans la saga des Feoriens, Thrandr i Gotu se livre, pour suciter du royaume des morts trois hommes disparus tragiquement, à une opération de même type, sans que vard soi expressément mentionné. On est tenté de retenir de l'un et de l'autre exemples la certitude qu'il est possible d'entrer en relations, pour la sonder en ses profondeurs ou la forcer à s'exprimer, cette Force spirituelle.
Car il s'agit sans aucun doute d'une participation à l'Esprit. Voyez le Flateyjarbok (I, 258)
"Tu as sommeil, Jarnskloldr, mon père? Non point, Jarndis ma fille, ce sont les hugir d'hommes importants qui sont sur moi"

Et l'on négligera pas complétement une interprétation psychologique toute simple: la pensée est d'une extrême rapidité. Snorri Sturluson, dans son Edda allégorise plaisamment, lors du célèbre voyage de Thorr chez Utgardhaloki, sur le jouvenceau que les plus grands "sportifs" du monde ne parviennent pas à battre à la course. Et pour cause! il s'appelle Hugi.

Source: Le monde du double, La magie chez les anciens scandinaves, Régis Boyer.

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