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Cheval Mallet

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Message par Amadeo Ven 16 Juil 2010 - 19:22

Cheval Mallet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.



Cheval Mallet ou cheval Malet désigne un cheval fabuleux et maléfique mentionné dans le folklore français autour de la Vendée, du Poitou, et plus fréquemment dans le pays de Retz, près du lac de Grand-Lieu. Cet animal était censé apparaître le soir ou au milieu de la nuit sous la forme d'un magnifique cheval blanc ou noir, proprement sellé et bridé, et tenter les voyageurs épuisés par un long voyage. Plusieurs légendes très semblables circulent à propos des imprudents qui chevauchèrent cette monture, et n'en revinrent jamais à moins de posséder sur eux la rançon du voyage ou un charme de protection tel qu'une médaille de saint Benoît. Le cheval Mallet est vu comme un instrument du Diable voire comme une forme de Satan lui-même, peut-être issu Sleipnir et de la chasse sauvage, sa légende est très semblable à celle d'autres chevaux fabuleux tels que lou drapé ou la blanque jument.

Une fête folklorique fut également connue sous le nom de cheval Merlette, Merlet ou Mallet dans la commune de Saint-Lumine-de-Coutais, elle avait une fonction militaire, cathartique, de célébration du renouveau ou de carnaval. Bien que ses liens avec la légende du cheval Mallet demeurent peu connus, elle mettait en scène plusieurs acteurs autour d'un chêne, dont un déguisé en cheval. Elle fut combattue par les autorités ecclésiastiques et interdite en 1791.


Étymologie et terminologie

Les formes de « cheval Mallet » et « cheval Malet » se rencontrent, et l'usage semble un peu hésitant entre nom propre et nom commun, cependant, le « cheval Mallet » est le plus fréquemment mentionné comme étant un individu unique dans les légendes, portant par conséquent un nom propre. La « fête du cheval Mallet » est quant à elle quasiment toujours mentionnée avec une majuscule.

Le nom de « Mallet », et par corruption « Merlet », pourrait être issu de mail qui signifie « malle » ou « valise » dans les anciennes langues celtiques. On peut y voir une allusion à la forme du cheval de bois utilisé pour la fête ou alors une dérivation du substantif celtique maëlier, qui signifie « fin gain » ou « profit », peut-être par allusion à la jouissance fructueuse des marais dont la fête du cheval Mallet était le gage.

En prenant le mot par des racines bretonnes, langue celtique, on trouve Marc'h Klet, soit le cheval (marc'h) confortable (klet). En effet un cheval sellé et bridé est de fait plus confortable que monté à cru. Et cette tentation du voyage confortable scelle la perte de celui qui y cède. À l'oral le "k" précédé du "c'h" devient muet ce qui donne mar'let.

« Malet » pourrait également être issu de mallier, signifiant « un cheval qui porte les malles » en moyen français.

Légende du cheval Mallet

Le cheval Mallet se présente comme un magnifique cheval, généralement blanc, plus rarement noir (il serait blanc comme le brouillard en Vendée et noir en Saintonge), il est parfois décrit comme un cheval-fantôme, toujours mauvais ou maudit, qui apparaît soigneusement sellé et bridé, parfois le soir, et le plus souvent au milieu de la nuit, face à un voyageur fatigué par une longue route, il représente alors une tentation pour celui-ci. Si le voyageur enfourche cette monture, sa chevauchée se termine toujours au matin par sa mort, le cavalier est jeté à terre et meurt généralement sur le coup ou alors est piétiné à mort par sa monture, jeté dans un précipice ou dans une fontaine, voire dans tout type de point d'eau. Des traces de sabot « à la forme étrange » pouvaient être retrouvées à côté du corps.

Selon Claude Seignolle et Édouard Brasey, les yeux du cheval Mallet émettraient une lueur qui éclaire son chemin lorsqu'il galope, et il n'y aurait qu'un moyen d'arrêter cet animal, « c'est d'avoir sur soi la rançon du voyage ». Jeter six pièces de monnaie marquées d'une croix devant lui pourrait aussi le stopper tout comme effectuer un signe de croix, et utiliser de l'eau bénite ou un sou marqué. Une médaille de saint Benoît (dite « croix des sorciers ») serait la seule protection efficace qui permet d'en prendre le contrôle pendant une nuit. Cet animal fantastique et maléfique des légendes « faisait trembler de peur les petits-enfants quand les vieilles femmes l'évoquaient ».


Mentions


C'est surtout dans l'ancienne région du Poitou, qui englobait les actuels départements de la Vienne, de la Vendée (où il était très connu) et des Deux-Sèvres, et où s'étend le marais poitevin, que le cheval Mallet est mentionné. De nombreuses légendes y font en particulier référence autour du lac de Grand-Lieu. Il serait également connu dans la Manche, par la légende du moine de Saire. Des légendes locales liées au cheval Mallet auraient, logiquement, dû être présentes dans le département des Deux-Sèvres, mais il n'en reste aucune survivance.

Le Glossaire du Poitou, de la Saintonge et de l'Aunis mentionne en 1868 le « Cheval Malet » comme « un être fantastique et malfaisant. Il est blanc et magnifiquement harnaché. Lorsqu'il aperçoit un voyageur fatigué, il s'en approche avec beaucoup de douceur, se laisse caresser ; mais dès que le trop confiant voyageur l'a monté, il l'emporte à fond de train vers une mare où il le noie. Cependant, si le malheureux écuyer a pris de l'eau bénite à son réveil, ou s'il a la présence d'esprit de faire un signe de croix, il en est quitte pour un bain froid. Alors le cheval Malet, qui n'est autre qu'un loup-garou s'enfuit en poussant d'affreux hennissements qui retentissent jusque dans les profondeurs des bois. »


Claude Seignolle consigna la légende poitevine du cheval Mallet dans ses Contes, récits et légendes des pays de France au milieu du XXe siècle. Il y décrivit l'animal comme « un coursier magnifique, au poil noir lustré, qui parcourt, les nuits sombres, couvert d'un harnachement splendide, les chemins creux du sol poitevin ». Lorsque cet animal croise un voyageur isolé, il se penche vers lui et se fait doux et caressant, afin de tenter ce dernier, généralement fatigué, de monter en selle. Lorsque le voyageur est sur le dos de l'animal, « s'applaudissant du retour facile, ayant en son esprit charmé la vision de sa famille rassemblée qui l'attend », celui-ci se met à galoper « comme un ouragan qui se déchaîne », à une vitesse inimaginable, telle que ses pieds ne toucheraient plus la terre. Claude Seignolle précise aussi que « ses naseaux vomissent la fumée » et que « ses yeux éclairent l'horizon ». Aucun obstacle ne peut arrêter le cheval Mallet, il franchirait facilement les rivières et serait si rapide que son passage produirait une bourrasque qui « incline jusqu'à terre les arbres géants que la tempête ne dérange pas de leur solennelle immobilité ». Le cavalier qui voudrait l'arrêter demeure impuissant et voit « les villes et les bourgs défiler aussi promptement que dans un rêve », à tel point qu'il parcourrait l'univers entier de cette façon durant la nuit, sans que sa monture ne se fatigue. Lorsque le matin approche, le cheval se débarrasse de son cavalier en le jetant à terre où il se brise les reins et le cou.

Claude Seignolle cite la morale de la légende comme telle : « Ne voyagez pas sur un cheval inconnu. Ayez toujours dans votre poche la rançon du voyage ».

Plusieurs ouvrages évoquent rapidement le cheval Mallet comme un cheval noir légendaire de Poitou-Charentes, avec les yeux brillants comme deux braises, qui se promène harnaché la nuit, parfois uniquement durant les nuits sans lune.


Autour du lac de Grand-Lieu



La légende connaît quelques variantes locales et semble étendue à toute la région du lac de Grand-Lieu — autour duquel le cheval était censé se promener[ — dans tout le pays de Retz[ où ce cheval de couleur blanche qui semble ordinaire est rencontré au hasard de la route, généralement par des paysans et des voyageurs qui reviennent d'une longue veillée, et les tente en leur proposant de monter en selle, ou les y oblige. Lorsqu'ils sont sur son dos, le cheval Mallet part dans une course folle, « rapide comme l'éclair, il n'est arrêté ni par les océans ni par les continents ». La chevauchée se termine toujours par la mort du cavalier.

Les marais autour du lac de Grand-Lieu étaient réputés fournir d'excellents chevaux pour l'agriculture et l'armée, et être souvent fréquentés, la nuit, par les dames blanches qui tenaient des chandelles de cire allumées dont elles faisaient tomber des gouttes sur le toupet et le crin des chevaux, qu'elles peignaient et qu'elles tressaient ensuite fort proprement. Quelquefois, elles pénétraient même dans les écuries pour accomplir le même devoir.

À Saint-Benoist-sur-Mer


À Saint-Benoist-sur-Mer, dans le sud de la Vendée, lorsque la nuit tombait sur le village, un cheval extraordinaire au pelage blanc et rutilant, sellé et bridé, apparaissait pour tenter les voyageurs nocturnes. Quiconque le montait se faisait aussitôt emporter au royaume des morts. La seule manière de s’en protéger consistait à porter une médaille de saint Benoît autour du cou, qui portait aussi le nom de « croix des Sorciers » et était réputée efficace contre les sorciers et démons, tout particulièrement contre le cheval Mallet puisqu'elle permettait à certains malins de dominer la bête pendant une nuit, les lettres (V. R. S. N. S. M. V. S. V. Q. L. I. V. B) qui figurent autour de la médaille et protègent des périls, sont censées signifier ceci :

« Vade retro, Satana; Non suadeas mihi vana;
Sunt vana quae libas; ipse venena bibas »

— Consigné par Benjamin Fillon

Paul Sébillot décrit l'habitude des habitants de Saint-Benoist-sur-Mer, qui venaient chaque année en pèlerinage, au printemps, pour frotter une poignée de trèfles sur une pierre couchée à l'extérieur du village, dite « palet de Gargantua », pour se protéger de plusieurs périls comme le cheval Mallet. Il s'agit d'une table de granit qui était autrefois un dolmen, et, selon la légende, le géant Gargantua s'amusa avec.

En 1862, un recueil de légendes vendéennes mentionne la mésaventure d'un coureur de cabaret et de veillée qui rencontra à Saint-Benoist-sur-Mer un palefroi très amical, un soir. L'animal plia les genoux pour permettre à son cavalier de bien se placer en selle, mais à peine celui-ci avait t-il saisi les rênes qu'il se sentit emporté à une vitesse vertigineuse, à travers le marais, les plaines, les collines, les broussailles et les ruisseaux. « Vingt fois, le coursier chercha à désarçonner son cavalier, et vingt fois, celui-ci résista aux efforts de son indomptable adversaire ; force fut au cheval malet de ramener, au lieu où il l'avait pris, le villageois qui ruisselait, il est vrai, de sueur, de poussière et de sang, mais qui était demeuré vainqueur. Il devait son salut à la médaille de saint Benoît qu'il portait à son cou ».

Un recueil de contes reprend la même histoire en 1978 mais mentionne qu'on ne revit plus jamais le cavalier, il cite aussi l'expression « c'est un vrai cheval Mallet » qui désignerait une personne intrépide et ardente dans la région.

Dans le même village, un homme qui croisa un cheval Mallet parvint à soumettre l'animal pour se faire emmener à Paris en faisant un grand signe de croix et en tenant la médaille de saint Benoît qu'il portait, avec l'incantation suivante :

« Cheval Mallet, au nom daus grand Saint Benoît, maintenant te va m'obéir. Y'a bé longtemps qui vu aller à Paris, te m'y conduis, pi après te me ramènes auprès daus mè bourgeoise »

— Consigné par Henri Dontenville

À Saint-Philbert-du-Pont-Charrault

Claude Seignolle mentionne aussi un homme venu de Saint-Philbert-du-Pont-Charrault, qui fit un « voyage incomparable » sur le dos d'un cheval Mallet et se retrouva à Paris au lever du jour, sans encombre grâce au sou marqué qu'il portait sur lui et qu'il utilisa pour payer le voyage. Il passa ensuite trois jours dans la capitale, qui comptèrent parmi les plus heureux de sa vie.

Dans la Vienne

Claude Seignolle rapporte dans Les évangiles du Diable qu'il rencontra une paysanne près de Chauvigny, et qu'elle lui parla d'un « Cheval-Malet » blanc qui se rencontrait dans les bois, appuyé contre un arbre. Si quiconque le montait, il s'élançait vers la Vienne au grand galop, et noyait sa victime.

Avec la Chasse-gallery

D'après une chanson de la chasse-gallery consignée par Benjamin Fillon dans Poitou et Vendée, le cheval Mallet faisait partie du cortège accompagnant Gallery, ou Guillery, qui menait une chasse fantastique dont faisaient également partie la garache, l'aloubi, la grolle, la sorcière, le lutin, le feu-follet, le putois, le loup et un « fantôme habillé de blanc ». Tout homme en état de péché mortel qui croisait cette chasse était jeté sur le cheval Mallet et son âme entraînée en enfer. Son corps était généralement retrouvé au petit matin, sur un chemin creux ou au milieu des landes, on retrouve le même type de légende dans la ballade allemande de Burger « Le sauvage chasseur », où tout disparaît à l'aube. C'est une tradition vendéenne.

« Pendant l'hiver, dans l'histoire de Guillery, à l'heure de minuit, l'air retentit tout-à-coup de bruits lointains qui se rapprochent peu à peu de la terre, et bientôt un chasseur inconnu, suivi de la foule immense des sombres habitants de la nuit, poursuit à travers les forêts, les marais et les plaines de neige, des monstres fantastiques ou d'invisibles ennemis. Alors, malheur à celui qui se trouve sur la route du fantôme : il est saisi au passage, monté sur le cheval Malet, et obligé de se mêler au cortège. Rien n'arrête cette course désordonnée ; mais lorsque le jour arrive, l'enfer ressaisit sa proie, et l'on trouve au coin de quelque carrefour un cadavre défiguré, objet de répulsion et d'effroi, destiné à devenir la pâture des loups. »


Dernière édition par Amadeo le Ven 16 Juil 2010 - 19:29, édité 1 fois
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Message par Amadeo Ven 16 Juil 2010 - 19:23

Suite knight



Origine et symbolique


Les origines du cheval Mallet restent floues et « se perdent dans la nuit des temps », mais il est clairement assimilé à un instrument de Satan, une forme du Diable lui-même, un damné ou une âme en peine. Dans son ouvrage consacré aux structures anthropologiques de l'imaginaire, Gilbert Durand dit que le galop du cheval est isomorphe du rugissement léonin et du claquement du tonnerre. Il s'agit d'un son effrayant, comme cela est mit en avant dans la légende du cheval Mallet et du cheval Gauvin. Un recueil de contes par Jean-François Bladé mentionne qu'une monture avec trois cavaliers et plus sur son dos qui s'allonge est un cheval Mallet, forme du diable qui ne peut être combattue qu'avec un signe de croix et en refusant d'y monter. Ce dos qui s'allonge, que l'on retrouve chez bon nombre d'autres chevaux-fées serait selon Henri Dontenville une caractéristique serpentine, ou du moins reptilienne. En effet, « il n'y a qu'à regarder se dérouler un serpent ou plus simplement un ver de terre pour comprendre d'où vient ce mythe ».

Selon un recueil de 1862, le cheval Malet se présente quelquefois au voyageur en n'ayant « ni queue, ni tête », ce qui ne l'empêche pas de partir au galop quand il sent ce dernier monté sur son dos, il rejoint ici le cheval qui porte la Guillaneu à la nouvelle année, si l'on en croit les habitants de Saint-Benoist-sur-Mer.

Origine

Selon une étude du paganisme indo-européen par Jérémie Benoît, le cheval psychopompe « démoniaque » à huit jambes, Sleipnir, monture du dieu Odin dans la mythologie nordique, pourrait être à l'origine de plusieurs croyances sur d'autres chevaux maléfiques et psychopompes, entre autres le cheval Mallet et la monture de la Guillaneu, ou encore la mara, personnification des cauchemars qui se matérialisait parfois sous la forme d'une jument nocturne tourmentant les dormeurs. Il note que, malgré une étude antérieure d'Arnold Van Gennep qui niait tout lien entre le cheval Mallet et le jour de l'an, celui-ci est incontestablement lié à la chasse sauvage et au solstice d'hiver, un thème qui aurait été progressivement diabolisé sous l'influence du christianisme.


Liens avec les lutins


Selon une étude sur le nain au moyen-âge, le « cheval Malet » serait la forme métamorphosée d'un lutin, et il existerait entre lutins et chevaux des liens très étroits car, dans les chansons de geste comme dans le folklore plus moderne, lorsque le petit peuple adopte une forme animale, c'est le plus souvent celle d'un cheval. Une autre étude, cette fois consacrée aux changelins, fait la même remarque : « au bord de l'eau, les silhouettes du lutin et du cheval tendent à se confondre ». C'est aussi ce que peut suggérer l'elficologue Pierre Dubois, quand il cite le « cheval Malet » dans son encyclopédie des fées, parmi une longue liste de « chevaux-fée » dont la plupart finissent par noyer leurs cavaliers, et dit que « ces animaux sont issus des Pégases et des Licornes, et que s'ils sont devenus farouches, c'est que les hommes n'ont pas su les apprivoiser ».

Liens avec l'eau

Le thème du cheval Mallet rappelle aussi sur un point celui du kappa, un démon japonais qui entraînait les chevaux dans l'eau. L'auteur japonais Yanagida y voit une transformation rituelle du cheval dans l'élément liquide, et note que dès le néolithique, les génies des eaux sont en rapport avec les équidés. Le dictionnaire des symboles cite aussi un grand nombre de « chevaux néfastes, complices des eaux tourbillonnantes ».

Importance de la couleur


La couleur blanche « lunaire » du cheval Mallet est celle des chevaux maudits. Plusieurs ouvrages, comme le Dictionnaire des symboles, s'attachent à cette couleur des chevaux « blêmes et pâles », dont la signification est l'inverse des chevaux blancs ouraniens (comme le Pégase). Il s'agit d'animaux à la blancheur « nocturne, lunaire, froide et vide », comme un suaire ou un fantôme, ils évoquent le deuil, comme la monture blanche de l'un des quatre cavaliers de l'Apocalypse annonce la mort. Il s'agit d'une inversion de la symbolique habituelle à la couleur blanche, une « apparence trompeuse » et une « confusion des genres ». Une étude réalisée en 1995 y voit aussi un archétype des chevaux de la mort.

En Angleterre et en Allemagne, rencontrer un cheval blanc est signe de mauvais augure ou de mort.

Fête du cheval Mallet

Une fête folklorique locale d'origine médiévale porte le nom de « jeu du cheval Mallet » (ou cheval Merlet, cheval Merlette) elle est organisée dans la paroisse de la commune de Saint-Lumine-de-Coutais depuis fort longtemps, bien que supprimée dès le début des évènements révolutionnaires. En 1791, la veille de la pentecôte, des soldats envoyés depuis Machecoul vinrent saisir le Cheval Mallet et son équipage après inventaire des différents ustensiles, au grand mécontentement des gens de la paroisse. On retrouva la saisie le 11 mars 1793 dans la chapelle du calvaire de Machecoul. On ignore quels étaient les liens exacts entre cette fête et l'animal légendaire, ou même s'il y en avait, hormis une possible relation entre l'organisation de cette fête et une forme de protection contre le cheval Mallet.

Mentions

Au XVIIe siècle :

Cette fête est attestée dès 1644 où elle était mise en scène par neuf personnes, plus le sergent de la juridiction. Elle est mentionnée une nouvelle fois en 1678 avec huit acteurs, puis en 1723 avec sept, accompagnée d'une description détaillée (en français classique) :

« Les dits Gallays et Giraudet déclarent être dû chacun an au jour et feste de Pentecoste aux issues des grandes messes et vespres un cheval appelé le Cheval Mallet en faisant et jouant le mistère du dit cheval une chanson nouvelle. Et qu'à faute aux dits paroissiens de fournir le dit cheval Mallet et d'en jouer le dit mistère et dire la ditte chanson nouvelle ils doivent l'amande à leur Souverain Seigneur duquel marais ils sont en possession de tout temps immémorial et de fournir le dit mistère en l'éral de l'église de Saint-Lumine. Et pour cet effet ils plantent chacun an un may autour duquel se joue le dit mistère par huis personnages. Scavoir celui qui le joue, deux tambours, deux épées, un baston ferré à deux bouts et une corne à corner, le tout administré et assisté du sergent de la ditte juridiction et que pour aider à faire le dit jeu, les dits Gallais et Giraudet ont déclarés être dû un jallon de vin et pour huit deniers de pain par chaque nouveau marié de la paroisse de Saint-Lumine-de-Coutais en l'année de leur ditte charge »

— Jean Gallays et Etienne Giraudet, aveu au roi en sa chambre des Comptes de Bretagne

La fête était censée être liée à la nécessité de « rendre aveu à sa Majesté pour les marais et communs qu'il possède dans la paroisse ».

Au XVIIIe siècle :

Elle est ensuite mentionnée régulièrement tout au long du XVIIIe siècle. L'Église eut une réaction très violente à l'égard de cette tradition, et des textes témoignent de profonds désaccords entre l'autorité religieuse et politique. L'archidiacre Binet, qui visita la paroisse du village le 2 juillet 1683, accusa la fête du cheval Mallet de causer des impiétés, désordres, ivrogneries et médisances, et menaça de refuser les sacrements à ceux qui participaient à cette tradition. Cette décision ferait suite à un travail entamé par l'autorité ecclésiastique lors du concile de Trente, où le clergé lutta contre les fêtes et traditions locales. Malgré les foudres des ecclésiastiques, la fête du cheval Mallet continua à être organisée, comme le constata le recteur Chevalier en 1768.

Le district de Machecoul, craignant sans doute la satire de cette festivité, et peut-être par peur d'un rassemblement qui aurait pu dégénérer, interdit la fête du cheval Mallet le 25 mai 1791. Les habitants l'organisèrent pour la Pentecôte de cette année là comme toutes les autres, et en représailles, le 11 juin 1791, « les vêtements, ustensiles et instruments servant à l'exercice du jeu connu en la dite paroisse sous le nom de Cheval Mallet ou Merlet » furent saisis, au prix de nombreuses protestations. Une autre source indique qu'« au début de 1793, un détachement de force armée se rendit à Saint-Lumine et y enleva le Cheval Mallet ».


Études de la fête au XIXe siècle et après


Le 30 juin 1806, une notice sur la cérémonie du cheval Mallet fut lue à l'académie celtique par M. Thomas de Saint Mars, qui commença par en détailler tous les aspects :

« La cérémonie du Cheval Mallet se célébrait chaque année, mais la tradition ne dit rien sur les motifs de son institution. Tous les ans, à la fête de Pentecôte, cette cérémonie avait lieu dans la paroisse de Saint-Lumine-de-Coutais (sancti Leobini de Castis fanum) dans l'ancien pays de Retz, diocèse de Nantes, département de la Loire-Inférieure. Le personnage principal était un cheval de bois. Il avait au milieu, du corps un trou dans lequel s'introduisait l'acteur chargé de lui donner le mouvement, de la même manière que sur nos théâtres on le donne aux chevaux d'osier qu'on y fait caracoler.

Le dimanche qui précédait celui de la Pentecôte, les nouveaux marguilliers se rendaient chez les anciens, en enlevaient le cheval de bois, et le portaient chez l'un d'eux ; de préférence chez celui qui demeurait dans le village, et chez le plus ancien, quand ils y demeuraient tous les deux. Neuf parents ou amis des marguilliers, acteurs essentiels de la cérémonie, formaient le cortège. Chacun d'eux avait pour costume des habits de toile peinte, en forme de dalmatique, parsemés d'hermines noires et de fleurs de lis rouges. Le personnage qui portait le cheval était revêtu d'un long sarrau de toile, également parsemé d'hermines et de fleurs de lis. Ce sarrau servait de housse au cheval. Deux sergens de la juridiction, revêtus du même costume, précédaient le cheval, et tenaient chacun à la main droite une baguette ornée de fleurs comme la verge sacrée des Druides.

Un des neuf acteurs de la cérémonie marchait immédiatement après les deux sergens, tenant en main un bâton de cinq pieds, ferré des deux bouts en forme de lance. Le cheval était suivi de deux autres personnages qui avaient chacun à la main une longue épée, avec laquelle ils ferraillaient pendant toute la marche.

La musique, si l'on peut donner ce nom aux sons discordans de deux tambours, d'un cornet à bouquin et d'une vése (le biniou des bas-bretons) ou cornemuse, était exécutée assez ordinairement par les quatre autres acteurs de la fête. Le cheval restait en repos dans son nouveau domicile, jusqu'au jour de la Pentecôte. La veille de ce jour, après dîner, les marguilliers assistés de sergens en costume, et accompagnés d'une foule de peuple, se rendaient dans quelque bois voisin où l'on arrachait un chêne qui était conduit, au son de la musette, sur la place publique de l'église.

Le lendemain, jour de la Pentecôte, sitôt après la première messe, les marguilliers, accompagnés de leur cortège en costume, faisaient apporter le cheval dans l'église, et le plaçaient dans le banc du seigneur. On procédait ensuite, au son de la musette seulement, à la plantation du chêne. Aussitôt après la grand'messe, tous les personnages de la cérémonie apportaient le cheval sur la place, et faisaient en dansant et caracolant au son de leur musique rustique, trois fois le tour de l'arbre.

Nulle personne étrangère à la cérémonie ne pouvait, pendant cette danse, approcher des acteurs qu'à la distance de neuf pieds. Les trois tours finis, on se rendait chez l'un des marguiliers, où il y avait un banquet auquel assistaient les plus notables habitants de la paroisse.
Après les vêpres, on reportait le cheval sur la place, et, comme le matin, on formait une danse autour du chêne. Cette danse était composée de neuf tours, après lesquels on approchait le cheval du chêne, qu'on lui faisait baiser trois fois. Cette dernière cérémonie finie, les sergens criaient trois fois silence, et le bâtonnier entonnait une chanson de quatre-vingt-dix-neuf couplets. Cette chanson devait être nouvelle tous les ans, et contenir toutes les anecdotes scandaleuses, les événemens remarquables arrivés pendant l'année dans l'étendue de la paroisse. Un double de cette chanson était déposé à la Chambre des comptes de Nantes, et l'original restait aux archives du lieu, avec le procès-verbal de la cérémonie. La chanson finie, on portait le cheval chez un des marguilliers qui en restait dépositaire jusqu'à l'année suivante. Le lendemain les marguilliers, avec leur cortège de la veille, étaient tenus d'aller sur la place et autour de l'église, et d'ôter eux-mêmes les pierres et autres objets qui pouvaient obstruer le passage. Ils avaient le droit, le jour de la fête, d'aller sur la place où se trouvaient des marchands forains attirés par le rassemblement qui avait lieu ce jour-là dans le village, et de leur prendre ce qu'ils croyaient propre à parer ou embellir leur cheval. »

— M. Thomas de Saint Mars, Notice sur la cérémonie du cheval Mallet lue à l'académie celtique le 30 juin 1806[49]

En 1846, Alfred de Nore a également décrit le déroulement de la fête du cheval Mallet en détail.

Certains habitants de la commune de Saint-Lumine-de-Coutais font revivre cette ancienne coutume depuis 1988, toutefois, la fête moderne est sans doute assez éloignée de l'originale.


Origine et fonction


Il n'existe aucune étude scientifique sérieuse consacrée à la fête du cheval Mallet. L'existence de cette fête est néanmoins incontestable, grâce aux documents qui la mentionnent aux XVIIIe et XIXe siècles. Selon Thomas de Saint Mars, il s'agissait apparemment d'un jeu annuel (un « mistère »), lié à un ancien droit seigneurial féodal dont l'origine est toujours inconnue. On sait aussi grâce à sa notice que cette fête demandait de nombreux préparatifs et nécessitait neuf acteurs.

Les informations sur l'origine et la fonction de la « fête du Cheval Mallet » restent toutes à l'état de suppositions, la principale source étant Thomas de Saint Mars en 1808. Selon lui, l'origine de cette fête pourrait être beaucoup plus ancienne que le Moyen Âge, et liée au culte des druides comme semblent le prouver l'utilisation d'un chêne, du cheval et de baguettes fleuries. Les deux hommes qui combattaient à l'épée et s'affrontaient amicalement pendant la marche et les danses rappellent les sacrifices humains des prisonniers de guerre, où les vaincus devenaient ensuite les victimes du sacrifice.

Une étude de l'histoire de la Bretagne en 1972 y voit un exercice militaire, et la Confédération nationale des groupes folkloriques français un moyen de se protéger du cheval Mallet mentionné dans les légendes locales. Selon la société de mythologie française, le cheval Mallet mit en scène serait symboliquement à rapprocher de la monture du chevalier-fée du lai de Tydorel ou des chevaux d'Apam Napat.

Thomas de Saint Mars voit un parallèle entre le cheval de Troie que les grecs introduisirent dans la ville, et le cheval Mallet lorsqu'il est introduit dans l'église. Le droit de prendre des objets propres à parer le cheval sur les marchands forains pourrait aussi être un emblème du droit que s'arrogèrent les hébreux de piller les égyptiens lorsqu'ils suivirent Moïse dans les déserts de l'Arabie. L'époque de la cérémonie et certains détails semblent selon lui être en relation avec le système druidique sur l'astronomie. Ce qu'on a nommé depuis des « fleurs de lis » pourrait aussi être des « fers de lance » à l'origine, et les fleurs de lis rouges pourraient avoir été celles de l'écusson de France. Il précise toutefois qu'il regrette qu'aucune étude sérieuse n'ait été menée sur le sujet.

La cérémonie du cheval Mallet fut unique dans le canton, et ce fait semble porter à croire, toujours selon Thomas de Saint Mars, qu'elle n'a pas été instituée pour l'objet auquel elle a été depuis appliquée, puisque les paroisses voisines de Saint-Marc et de Saint-Philibert, et d'autres qui avaient des marais comme celle de Saint-Lumine, dans le même lieu et relevant du même roi, n'avaient pas de cheval Mallet. Les hermines et les fleurs de lis qui décorent les vêtements des personnages font soupçonner que le costume est postérieur à la réunion de la Bretagne à la France, mais il est incontestable, par un titre de 1495, que le costume était le même avant cette réunion.

Selon quelques interprétartions modernes, la fête aurait eu plusieurs fonctions, entre autres celle de rituel du carnaval (où l'hiver était symboliquement tué), de catharsis, ou de célébration du renouveau de la nature, comme le prouve l'utilisation d'un bâton fleuri.

Yann Brekilien mentionne une « danse du cheval Mallet » qui était un véritable ballet liturgique en l'honneur du printemps dans le pays nantais.

D'autres fêtes ont mis ou mettent en scène une ou plusieurs personnes déguisées en cheval sous le nom de « chevalet » ou « chibalet », on peut mentionner le « Bidoche » dans le département de l'Orne, le « Cheval-fug », dans l'Allier, le « Cheval-fol » à Lyon, le « Chivaoux-frux » dans le Midi, « Godon » à Orléans, le « Cheval-godin » à Namur, ou encore « Chinchin », à Mons, qui tient son nom des grelots dont il est orné.

Influences modernes

Un groupe folklorique haut-breton de Nantes, nommé Tréteau et Terroir, organisa le jeu du cheval Mallet dans une mise en scène moderne sans doute assez éloignée « des excès et des fastes originels ».

La ballade du cheval Mallet est aussi une chanson du groupe de folk Tri Yann, qui fait référence à la remise au goût du jour du jeu du cheval Mallet.
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