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[sociologie politique] Les nouveaux mouvements religieux
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[sociologie politique] Les nouveaux mouvements religieux
Bonjour,
Fin ou retour du religieux ?
Les nouveaux mouvements religieux (NMR) : leur place dans la société.
Définition de nouveau mouvement religieux :
Le terme de nouveau mouvement religieux est un néologisme ayant pour but de définir un mouvement religieux apparu récemment, en évitant le terme secte qui a pris, au cours du XXe siècle, une connotation péjorative. C'est le juriste italien Massimo Introvigne qui est le promoteur de cette nouvelle appellation.
Si les nouveaux mouvements religieux sont parfois des sectes au sens premier du terme (l'étymologie renvoie au latin secta déclinaison de sequi signifiant « suivre ») c'est-à-dire des « émanations de religions déjà établies » ou un « groupement autour d'un maître à penser », ils ne sont pas tous des sectes au sens de « groupement religieux dangereux ».
Selon leurs détracteurs l’utilisation de ce terme est un moyen pour des sectes dangereuses de se donner une image respectable.
Eglise et Secte :
L’emploi du mot Secte, dans cet exposé (sauf contre indication), renvoi au sens sociologique, c'est-à-dire une typologie des organisations religieuses qui oppose le type Secte au type Eglise.
Massimo Introvigne :
Né le 14 juin, 1955 à Rome, il est le fondateur du Centre pour l'étude des nouvelles religions (CESNUR). Il est essentiellement connu comme un spécialiste des mouvements dits sectaires, pour lesquels il propose l'appellation de nouveau mouvement religieux.
Quelques mouvements se présentant comme Nouveaux Mouvements Religieux :
• Ordre du temple solaire (OTS)
• Adorateurs de l'oignon
• Association internationale pour la conscience de Krishna (AICK - ISKON)
• Église de Scientologie
• Église universelle de Dieu
• Kabbale - Centre de la Kabbale
• Méditation transcendantale
• Moon - Église de l'Unification - Association de l'Esprit Saint pour l'Unification du christianisme mondial (AUCM)
• Mouvement du Graal
• Mouvement missionnaire intérieur laïque (MMIL)
• Ordre du temple solaire (OTS)
• Raëliens - Mouvement raëlien
• Parole de foi - Évangélisation mondiale7
La plupart de ces mouvements précédemment cités, voire tous, sont inscrit dans le rapport parlementaire de la commission d’enquête de lutte contre les sectes.
« Le vingt et unième siècle sera religieux ou ne sera pas » Malraux.]
Dans la société occidentale,] on peut constater un étrange paradoxe d’un repli du religieux avec le recul évident de la fréquentation des lieux de culte, voir à une lassitude] et d’un autre coté, à une recherche de spiritualité au travers de la sphère privée, échappant ainsi au contrôle social.
Quelle est la place des nouveaux mouvements religieux dans la société ? Peut-on parler de rupture ou de mutation du sentiment religieux ?
I Les nouveaux mouvements religieux :
Définition :
Le terme de nouveau mouvement religieux est un néologisme ayant pour but de définir un mouvement religieux apparu récemment,] [en évitant le terme secte qui a pris, au cours du XXe siècle, une connotation péjorative. C'est le juriste italien Massimo Introvigne qui est le promoteur de cette nouvelle appellation.
Si les nouveaux mouvements religieux sont parfois des sectes au sens premier du terme (l'étymologie renvoie au latin secta déclinaison de sequi signifiant « suivre »),][ c'est-à-dire des « émanations de religions déjà établies » ou un « groupement autour d'un maître à penser »,[ ils ne sont pas tous des sectes au sens de « groupement religieux dangereux ».
Selon leurs détracteurs, l’utilisation de ce terme est un moyen pour des sectes dangereuses de se donner une image respectable.
Tandis que l’Eglise constitue une institution d’appartenance non choisie, la secte correspond à un groupement volontaire de croyances qui professent une même foi.
La commission d’enquête parlementaire [chargée d’apprécier les dangers des sectes et de faire le point des mesures nécessaires pour les combattre,] estime qu’il est difficile de tracer une frontière entre le fonctionnement légitime et la zone dangereuse, c'est-à-dire : la libre association et le groupe coercitif, les décisions volontaires et les choix totalement induits, les recherches d’alternatives (culturelles, morales, idéologiques) et la rupture avec les valeurs de la société…
A la différence de l’idéal type de la Secte, élaboré par Weber et Troeltsch, qui fonctionne comme un concept de type compréhensif, [donc comme un modèle opératoire pour interpréter des situations historiques,] la notion de NMR reste purement descriptive, et son usage généralisé parmi les sociologues ne reflète que l’absence de consensus en ce qui concerne l’utilisation de terme de remplacement.
Histoire et actualité
Dans tous les pays occidentaux est apparue une vaste panoplie de nouveaux groupes religieux, tranchant avec les formes de religiosités conventionnelles, d’abord sur le continent nord-américain au tournant des années 1960-1970, puis, avec quelques années de décalage et d’ampleur plus réduite, en Europe de l’Ouest. Pour désigner tous ces groupes, le terme de NMR s’est imposé en sociologie. Jusqu’à la fin des années 60 ils sont restés quantitativement insignifiant. Ont été alors inclus dans les NMR des groupes parareligieux qu’il est souvent difficile de distinguer des groupes du « potentiel humain » qui utilisent des techniques de méditation ou de yoga.
Mais d’emblée on a parlé de nouveau ferment religieux, de réveil, de nouvelle conscience spirituelle à cause de la simultanéité de leur manifestation, leur dynamisme et la similitude de leur traits.
Il parait absolument nécessaire de distinguer deux niveaux d’analyse : d’une part, un ensemble de traits caractéristiques de mouvements émergents, de religions à l’état naissant, de groupe non encore institutionnalisés. D’autre part l’existence d’une constellation inédite qui permet de trouver des liens entre divers mouvements liés au contexte de la fin de la contre culture américaine des années 65-70.
Profil sociologique des adhérents :
D’abord un phénomène générationnel résultant de la dissidence sociale à grande échelle des classes moyennes. Au début des années 70 on retrouvait le même type de personne : blanc middle class célibataire d’une vingtaine d’année, d’un niveau d’éducation relativement élevé, souvent ex consommateur de drogue. Mais ceci n’est qu’un portrait généralisé certains nouveaux mouvements religieux ne correspondent pas à ça.
Actuellement, le portrait sociologique correspond à des personnes de classe moyennes surqualifiées et se considérant mal payé par rapport à leur niveau d’études, la plupart issues d’un milieu paramédical, voir artistique.
Dans tous les pays occidentaux où ils se sont développés, les NMR ont été analysés à la fois comme une conséquence, un symptôme, une réponse face à une crise de société touchant tant son organisation que ses significations. Les traits les plus communément partagés par les NMR- importance attachée au groupe, aux relations personnelles « authentiques », aux émotions, à la subjectivité de façon plus générale -contestent les processus sociaux qui structurent la société moderne.
Les jeunes qui adhèrent aux NMR sont des « produits »de ces logiques de désintégration sociale, il s’agit d’adhésion strictement individuelles, et, en rupture avec toutes les structures sociales peu ou prou contraignantes, à commencer par la famille. Et en même temps les NMR témoignent d’un refus de la dislocation sociale et d’une nostalgie de communautés chaudes et intégrés. L’individu en partageant avec d’autres un même cadre de référence, peut y acquérir une structuration identitaire. La personne y est reconnu en temps que tel et y reçoit un soutien affectif.
Il y a aussi un formidable hiatus entre la sphère publique de plus en plus étroitement contrôlée ne serait ce que par les mécanismes bureaucratiques et la sphère privée où l’individu est toujours et veut toujours être davantage laissé à lui-même,] libre d’élaborer les règles de sa conduite. La vie et la personne même des individus sont de plus en plus éclatées, atomisées. Les croyances et les pratiques de tous les NMR montrent à l’évidence que c’est un élément crucial de leur développement. En effet, dans la plupart d’entre eux, il s’agit de répondre à cette éclatement en rassemblant les morceaux, en recomposant, d’une façon ou d’une autre, une vie et un être intégré.
II Leur place dans la société française :
Un problème social passionnel et complexe
Il faut tout d’abord rappeler que la France est la démocratie qui est la plus répressive en matière de « sectes » et libertés religieuses. Beaucoup de mouvements considérés comme légitime aux USA sont illégaux en France. Les différentes lois issues des rapports interministériels, [comme celle du délit de manipulation mentale], ne sont pas comprises par nos voisins.
La question des sectes a cette singularité de susciter une dénonciation unanime, une indignation générale, alors même que les actes criminels ou illégaux commis par les sectes sont rares.
Le problème social des sectes n’a émergé que depuis une vingtaine d’années comme une question de société : il mobilise les énergies collectives parce qu’il y aurait, pense-t-on, danger collectif.
Ainsi, en France, le pouvoir politique se soucie de la question, pour la première fois, au milieu des années 1980 : le premier ministre demande alors un rapport, connu sous le nom de « rapport Vivien ».
Ce n’est qu’en 1996 que les chercheurs commencent en France à se pencher sur la question du sectarisme au travers d’un colloque « nouveaux mouvements religieux et logiques sectaires ». Le colloque avait pour objectif d’engager explicitement la confrontation entre approche scientifique des « nouveaux mouvements religieux » [avec leurs éventuelles logiques sectaires], et les approches militantes des acteurs sociaux ; il proposait également, allant à l’encontre de la polémique sociale courante, d’envisager la possibilité de logiques sectaires au sein même de nos religions historiques.
La polémique sociale est alimentée par les mouvements anti sectes, c'est-à-dire des associations constituées pour combattre par différents moyens ce qu’elles estiment être des groupes dangereux]. Les militants anti-sectes sont engagés personnellement et passionnément contrairement à d’autres parties prenantes de la polémique. Leur objectif premier est l’efficacité dans le travail de persuasion et non une connaissance objective des groupes, projet qui constitue, au contraire, le cœur même du travail de chercheur.
Les médias ont été le second acteur, dans la construction sociale du problème social des « sectes ». C’est un sujet où, il est aisé de tomber dans le sensationnel et le fantastique et surtout facile de se poser en défenseur de victimes innocentes contre des escrocs à démasquer.
La réalité du danger des sectes n’est pas à nier, [mais] reste de faible importance du point de vue quantitatif ; ce danger relève largement de peur ou de fantasme.
Mondialisation et syncrétisme : une rupture de l’identité religieuse française ?
• Aujourd’hui les logiques de mondialisation n’affectent pas seulement les acteurs économiques. Ainsi sous l’effet de l’international, de nouvelles identités religieuses voient le jour. De leur participation à la scène internationale, les NMR puisent des ressources logistiques et parfois financière, ainsi que rhétorique (valeurs nouvelles), de sorte qu’ils sont capables d’établir un ensemble de rapports inédits à la politique. D’où des tensions entre logique institutionnelle et dynamique des réseaux transnationaux établis par les NMR, réseaux fluides qui se déploient en composant avec la volonté d’autonomie des individus et des groupes.
La mondialisation religieuse, avec ses effets de diffusion, d’imitation et d’émulation, produit donc tout à la fois une prolifération de nombreux entrepreneurs religieux,] la redéfinition de l’autorité dans le champ religieux], la transformation des stratégies] et diverses mutations comme le « passage » dans le politique et dans l’espace publique de certains mouvements. Ainsi les USA sont supposés contrôler le développement du protestantisme en Amérique latine, [ou encore la thèse selon laquelle le protestantisme américain serait le vecteur idéal de croissance en permettant au modèle de la micro entreprise de se développer avec succès.
La plupart des NMR s’inspirent de religions historiques comme la religion chrétienne ou musulmane, mais aussi n’hésite pas à puiser dans d’autre source telles l’indhouisme, ou bouddhiste et même dans les traditions culturelles.
Bien entendu, il existe d’autres formes de NMR qui ne s’appuient pas sur la religion historique comme la scientologie (les thétans) ou encore des sectes économiques ou politiques.
La critique postmoderne de la science et de sa prétention à la vérité a alimenté un relativisme généralisé, tant en matière de valeur que de conception du monde.
Les NMR représentent des réponses divergentes à tous ces problèmes de sociétés.
Une fraction d’entre eux a développé une réaction brutale. En invoquant le combat sans merci entre le Christ et Satan,] en développant des conceptions apocalyptiques], selon lesquelles l’époque contemporaine verrait la venue de l’antéchrist, [prélude au retour du Christ sauveur], les adeptes des groupes néo chrétiens réaffirment une morale qui oppose de façon absolue le bien et le mal. Exemple de l’église de Moon qui radicalisait et étendait le bien et le mal à la sphère politique, en attribuant aux USA la mission de sauver le monde du démon communiste.
En revanche, la plupart des groupes d’inspiration orientale s’inscrivent dans le prolongement d’une certaine modernité, [celle liée au développement du subjectivisme, du pluralisme, du relativisme]. Dans ces groupes, le but de la vie est de réaliser en soi la conscience spirituelle universelle, tandis que l’opposition entre le bien et le mal est relativisée au profit de celle du « juste » et « non-juste ».
Dans les mouvements de types « mystiques » l’expérience religieuse vécue ne vient pas seulement revitaliser des croyances et des rites mais se situe au centre même de la religion. L’expérience mystique suprême, l’union avec Dieu ou avec le principe divin, constitue, en tant que telle, le salut : c’est donc la quête de l’auto perfectionnement dans une voie mystique et non pas éthique. Dans le réseau mystique est affirmé la foncière égalité de tous les hommes, il revendique un universalisme.
Conclusion :
Les NMR sont un phénomène nouveau qui échappe aux logiques sociales déstabilisant les spectateurs de ces mouvements. Le recul du religieux s’accompagne paradoxalement par un renouveau et d’un besoin qui prend autant de forme que de souhait. Le plus souvent dans la sphère privée et peu apparente sur le plan social, la croyance, l’adhésion à un mouvement est devenue fonction des choix personnels. Et non plus un choix familial par défaut.
La religion est l’opium du peuple disait Marx, aujourd’hui la religion est devenue l’opium des hommes.
Bibliographie :
Sectes et démocratie, Françoise Champion et Martine Cohen, éditions Seuil, janvier 1999, 389 pages, pages 59 à 123.
La religion en miettes ou la question des sectes, Danièle Hervieu-Léger, éditions Calmann-Lévy (essai-société) mars 2001, Paris 9e, 222 pages.
Dictionnaire de sociologie, éditions Seuil, collection le Robert, 1999, Paris, 587 pages, page 449.
Sites internet :
Http://fr.wikipedia.org/wiki/Massimo_Introvigne, mardi 27 avril 2006 13h30, à considérer avec précaution.
Http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveau_mouvement_religieux, mardi 27 avril 2006 14h, pour connaître les mouvements se présentant comme NMR (liste exhaustive).
Http://www.cesnur.org, site officiel du Centre pour l’étude des nouvelles religions, réunion d’article et de conférence sur la question des sectes et de la religion, mardi 27 avril 2006, 14h.
Bien à vous, Hagel
Fin ou retour du religieux ?
Les nouveaux mouvements religieux (NMR) : leur place dans la société.
Quelle est la place des nouveaux mouvements religieux dans la société ? Peut-on parler de rupture ou de mutation du sentiment religieux ?
Définition de nouveau mouvement religieux :
Le terme de nouveau mouvement religieux est un néologisme ayant pour but de définir un mouvement religieux apparu récemment, en évitant le terme secte qui a pris, au cours du XXe siècle, une connotation péjorative. C'est le juriste italien Massimo Introvigne qui est le promoteur de cette nouvelle appellation.
Si les nouveaux mouvements religieux sont parfois des sectes au sens premier du terme (l'étymologie renvoie au latin secta déclinaison de sequi signifiant « suivre ») c'est-à-dire des « émanations de religions déjà établies » ou un « groupement autour d'un maître à penser », ils ne sont pas tous des sectes au sens de « groupement religieux dangereux ».
Selon leurs détracteurs l’utilisation de ce terme est un moyen pour des sectes dangereuses de se donner une image respectable.
Eglise et Secte :
L’emploi du mot Secte, dans cet exposé (sauf contre indication), renvoi au sens sociologique, c'est-à-dire une typologie des organisations religieuses qui oppose le type Secte au type Eglise.
Massimo Introvigne :
Né le 14 juin, 1955 à Rome, il est le fondateur du Centre pour l'étude des nouvelles religions (CESNUR). Il est essentiellement connu comme un spécialiste des mouvements dits sectaires, pour lesquels il propose l'appellation de nouveau mouvement religieux.
Quelques mouvements se présentant comme Nouveaux Mouvements Religieux :
• Ordre du temple solaire (OTS)
• Adorateurs de l'oignon
• Association internationale pour la conscience de Krishna (AICK - ISKON)
• Église de Scientologie
• Église universelle de Dieu
• Kabbale - Centre de la Kabbale
• Méditation transcendantale
• Moon - Église de l'Unification - Association de l'Esprit Saint pour l'Unification du christianisme mondial (AUCM)
• Mouvement du Graal
• Mouvement missionnaire intérieur laïque (MMIL)
• Ordre du temple solaire (OTS)
• Raëliens - Mouvement raëlien
• Parole de foi - Évangélisation mondiale7
La plupart de ces mouvements précédemment cités, voire tous, sont inscrit dans le rapport parlementaire de la commission d’enquête de lutte contre les sectes.
« Le vingt et unième siècle sera religieux ou ne sera pas » Malraux.]
Dans la société occidentale,] on peut constater un étrange paradoxe d’un repli du religieux avec le recul évident de la fréquentation des lieux de culte, voir à une lassitude] et d’un autre coté, à une recherche de spiritualité au travers de la sphère privée, échappant ainsi au contrôle social.
Quelle est la place des nouveaux mouvements religieux dans la société ? Peut-on parler de rupture ou de mutation du sentiment religieux ?
I Les nouveaux mouvements religieux :
Définition :
Le terme de nouveau mouvement religieux est un néologisme ayant pour but de définir un mouvement religieux apparu récemment,] [en évitant le terme secte qui a pris, au cours du XXe siècle, une connotation péjorative. C'est le juriste italien Massimo Introvigne qui est le promoteur de cette nouvelle appellation.
Si les nouveaux mouvements religieux sont parfois des sectes au sens premier du terme (l'étymologie renvoie au latin secta déclinaison de sequi signifiant « suivre »),][ c'est-à-dire des « émanations de religions déjà établies » ou un « groupement autour d'un maître à penser »,[ ils ne sont pas tous des sectes au sens de « groupement religieux dangereux ».
Selon leurs détracteurs, l’utilisation de ce terme est un moyen pour des sectes dangereuses de se donner une image respectable.
Tandis que l’Eglise constitue une institution d’appartenance non choisie, la secte correspond à un groupement volontaire de croyances qui professent une même foi.
La commission d’enquête parlementaire [chargée d’apprécier les dangers des sectes et de faire le point des mesures nécessaires pour les combattre,] estime qu’il est difficile de tracer une frontière entre le fonctionnement légitime et la zone dangereuse, c'est-à-dire : la libre association et le groupe coercitif, les décisions volontaires et les choix totalement induits, les recherches d’alternatives (culturelles, morales, idéologiques) et la rupture avec les valeurs de la société…
A la différence de l’idéal type de la Secte, élaboré par Weber et Troeltsch, qui fonctionne comme un concept de type compréhensif, [donc comme un modèle opératoire pour interpréter des situations historiques,] la notion de NMR reste purement descriptive, et son usage généralisé parmi les sociologues ne reflète que l’absence de consensus en ce qui concerne l’utilisation de terme de remplacement.
Histoire et actualité
Dans tous les pays occidentaux est apparue une vaste panoplie de nouveaux groupes religieux, tranchant avec les formes de religiosités conventionnelles, d’abord sur le continent nord-américain au tournant des années 1960-1970, puis, avec quelques années de décalage et d’ampleur plus réduite, en Europe de l’Ouest. Pour désigner tous ces groupes, le terme de NMR s’est imposé en sociologie. Jusqu’à la fin des années 60 ils sont restés quantitativement insignifiant. Ont été alors inclus dans les NMR des groupes parareligieux qu’il est souvent difficile de distinguer des groupes du « potentiel humain » qui utilisent des techniques de méditation ou de yoga.
Mais d’emblée on a parlé de nouveau ferment religieux, de réveil, de nouvelle conscience spirituelle à cause de la simultanéité de leur manifestation, leur dynamisme et la similitude de leur traits.
Il parait absolument nécessaire de distinguer deux niveaux d’analyse : d’une part, un ensemble de traits caractéristiques de mouvements émergents, de religions à l’état naissant, de groupe non encore institutionnalisés. D’autre part l’existence d’une constellation inédite qui permet de trouver des liens entre divers mouvements liés au contexte de la fin de la contre culture américaine des années 65-70.
Profil sociologique des adhérents :
D’abord un phénomène générationnel résultant de la dissidence sociale à grande échelle des classes moyennes. Au début des années 70 on retrouvait le même type de personne : blanc middle class célibataire d’une vingtaine d’année, d’un niveau d’éducation relativement élevé, souvent ex consommateur de drogue. Mais ceci n’est qu’un portrait généralisé certains nouveaux mouvements religieux ne correspondent pas à ça.
Actuellement, le portrait sociologique correspond à des personnes de classe moyennes surqualifiées et se considérant mal payé par rapport à leur niveau d’études, la plupart issues d’un milieu paramédical, voir artistique.
Dans tous les pays occidentaux où ils se sont développés, les NMR ont été analysés à la fois comme une conséquence, un symptôme, une réponse face à une crise de société touchant tant son organisation que ses significations. Les traits les plus communément partagés par les NMR- importance attachée au groupe, aux relations personnelles « authentiques », aux émotions, à la subjectivité de façon plus générale -contestent les processus sociaux qui structurent la société moderne.
Les jeunes qui adhèrent aux NMR sont des « produits »de ces logiques de désintégration sociale, il s’agit d’adhésion strictement individuelles, et, en rupture avec toutes les structures sociales peu ou prou contraignantes, à commencer par la famille. Et en même temps les NMR témoignent d’un refus de la dislocation sociale et d’une nostalgie de communautés chaudes et intégrés. L’individu en partageant avec d’autres un même cadre de référence, peut y acquérir une structuration identitaire. La personne y est reconnu en temps que tel et y reçoit un soutien affectif.
Il y a aussi un formidable hiatus entre la sphère publique de plus en plus étroitement contrôlée ne serait ce que par les mécanismes bureaucratiques et la sphère privée où l’individu est toujours et veut toujours être davantage laissé à lui-même,] libre d’élaborer les règles de sa conduite. La vie et la personne même des individus sont de plus en plus éclatées, atomisées. Les croyances et les pratiques de tous les NMR montrent à l’évidence que c’est un élément crucial de leur développement. En effet, dans la plupart d’entre eux, il s’agit de répondre à cette éclatement en rassemblant les morceaux, en recomposant, d’une façon ou d’une autre, une vie et un être intégré.
II Leur place dans la société française :
Un problème social passionnel et complexe
Il faut tout d’abord rappeler que la France est la démocratie qui est la plus répressive en matière de « sectes » et libertés religieuses. Beaucoup de mouvements considérés comme légitime aux USA sont illégaux en France. Les différentes lois issues des rapports interministériels, [comme celle du délit de manipulation mentale], ne sont pas comprises par nos voisins.
La question des sectes a cette singularité de susciter une dénonciation unanime, une indignation générale, alors même que les actes criminels ou illégaux commis par les sectes sont rares.
Le problème social des sectes n’a émergé que depuis une vingtaine d’années comme une question de société : il mobilise les énergies collectives parce qu’il y aurait, pense-t-on, danger collectif.
Ainsi, en France, le pouvoir politique se soucie de la question, pour la première fois, au milieu des années 1980 : le premier ministre demande alors un rapport, connu sous le nom de « rapport Vivien ».
Ce n’est qu’en 1996 que les chercheurs commencent en France à se pencher sur la question du sectarisme au travers d’un colloque « nouveaux mouvements religieux et logiques sectaires ». Le colloque avait pour objectif d’engager explicitement la confrontation entre approche scientifique des « nouveaux mouvements religieux » [avec leurs éventuelles logiques sectaires], et les approches militantes des acteurs sociaux ; il proposait également, allant à l’encontre de la polémique sociale courante, d’envisager la possibilité de logiques sectaires au sein même de nos religions historiques.
La polémique sociale est alimentée par les mouvements anti sectes, c'est-à-dire des associations constituées pour combattre par différents moyens ce qu’elles estiment être des groupes dangereux]. Les militants anti-sectes sont engagés personnellement et passionnément contrairement à d’autres parties prenantes de la polémique. Leur objectif premier est l’efficacité dans le travail de persuasion et non une connaissance objective des groupes, projet qui constitue, au contraire, le cœur même du travail de chercheur.
Les médias ont été le second acteur, dans la construction sociale du problème social des « sectes ». C’est un sujet où, il est aisé de tomber dans le sensationnel et le fantastique et surtout facile de se poser en défenseur de victimes innocentes contre des escrocs à démasquer.
La réalité du danger des sectes n’est pas à nier, [mais] reste de faible importance du point de vue quantitatif ; ce danger relève largement de peur ou de fantasme.
Mondialisation et syncrétisme : une rupture de l’identité religieuse française ?
• Aujourd’hui les logiques de mondialisation n’affectent pas seulement les acteurs économiques. Ainsi sous l’effet de l’international, de nouvelles identités religieuses voient le jour. De leur participation à la scène internationale, les NMR puisent des ressources logistiques et parfois financière, ainsi que rhétorique (valeurs nouvelles), de sorte qu’ils sont capables d’établir un ensemble de rapports inédits à la politique. D’où des tensions entre logique institutionnelle et dynamique des réseaux transnationaux établis par les NMR, réseaux fluides qui se déploient en composant avec la volonté d’autonomie des individus et des groupes.
La mondialisation religieuse, avec ses effets de diffusion, d’imitation et d’émulation, produit donc tout à la fois une prolifération de nombreux entrepreneurs religieux,] la redéfinition de l’autorité dans le champ religieux], la transformation des stratégies] et diverses mutations comme le « passage » dans le politique et dans l’espace publique de certains mouvements. Ainsi les USA sont supposés contrôler le développement du protestantisme en Amérique latine, [ou encore la thèse selon laquelle le protestantisme américain serait le vecteur idéal de croissance en permettant au modèle de la micro entreprise de se développer avec succès.
La plupart des NMR s’inspirent de religions historiques comme la religion chrétienne ou musulmane, mais aussi n’hésite pas à puiser dans d’autre source telles l’indhouisme, ou bouddhiste et même dans les traditions culturelles.
Bien entendu, il existe d’autres formes de NMR qui ne s’appuient pas sur la religion historique comme la scientologie (les thétans) ou encore des sectes économiques ou politiques.
La critique postmoderne de la science et de sa prétention à la vérité a alimenté un relativisme généralisé, tant en matière de valeur que de conception du monde.
Les NMR représentent des réponses divergentes à tous ces problèmes de sociétés.
Une fraction d’entre eux a développé une réaction brutale. En invoquant le combat sans merci entre le Christ et Satan,] en développant des conceptions apocalyptiques], selon lesquelles l’époque contemporaine verrait la venue de l’antéchrist, [prélude au retour du Christ sauveur], les adeptes des groupes néo chrétiens réaffirment une morale qui oppose de façon absolue le bien et le mal. Exemple de l’église de Moon qui radicalisait et étendait le bien et le mal à la sphère politique, en attribuant aux USA la mission de sauver le monde du démon communiste.
En revanche, la plupart des groupes d’inspiration orientale s’inscrivent dans le prolongement d’une certaine modernité, [celle liée au développement du subjectivisme, du pluralisme, du relativisme]. Dans ces groupes, le but de la vie est de réaliser en soi la conscience spirituelle universelle, tandis que l’opposition entre le bien et le mal est relativisée au profit de celle du « juste » et « non-juste ».
Dans les mouvements de types « mystiques » l’expérience religieuse vécue ne vient pas seulement revitaliser des croyances et des rites mais se situe au centre même de la religion. L’expérience mystique suprême, l’union avec Dieu ou avec le principe divin, constitue, en tant que telle, le salut : c’est donc la quête de l’auto perfectionnement dans une voie mystique et non pas éthique. Dans le réseau mystique est affirmé la foncière égalité de tous les hommes, il revendique un universalisme.
Conclusion :
Les NMR sont un phénomène nouveau qui échappe aux logiques sociales déstabilisant les spectateurs de ces mouvements. Le recul du religieux s’accompagne paradoxalement par un renouveau et d’un besoin qui prend autant de forme que de souhait. Le plus souvent dans la sphère privée et peu apparente sur le plan social, la croyance, l’adhésion à un mouvement est devenue fonction des choix personnels. Et non plus un choix familial par défaut.
La religion est l’opium du peuple disait Marx, aujourd’hui la religion est devenue l’opium des hommes.
Bibliographie :
Sectes et démocratie, Françoise Champion et Martine Cohen, éditions Seuil, janvier 1999, 389 pages, pages 59 à 123.
La religion en miettes ou la question des sectes, Danièle Hervieu-Léger, éditions Calmann-Lévy (essai-société) mars 2001, Paris 9e, 222 pages.
Dictionnaire de sociologie, éditions Seuil, collection le Robert, 1999, Paris, 587 pages, page 449.
Sites internet :
Http://fr.wikipedia.org/wiki/Massimo_Introvigne, mardi 27 avril 2006 13h30, à considérer avec précaution.
Http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouveau_mouvement_religieux, mardi 27 avril 2006 14h, pour connaître les mouvements se présentant comme NMR (liste exhaustive).
Http://www.cesnur.org, site officiel du Centre pour l’étude des nouvelles religions, réunion d’article et de conférence sur la question des sectes et de la religion, mardi 27 avril 2006, 14h.
Bien à vous, Hagel
Re: [sociologie politique] Les nouveaux mouvements religieux
Intéressante analyse avec un regard distancié des passions que suscite ce sujet.
Midriss- Petit courant énergétique
- Nombre de messages : 171
Pratiques magiques/ spiritualité : Franz Bardon, kabbale
Re: [sociologie politique] Les nouveaux mouvements religieux
ça date de mes études, avant mon implication dans l'éso, je ne réécrirais peut être pas ça de cette façon aujourd'hui
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