Les Amazones

Présentation et éthymologie :

Dans la mythologie grecque, les Amazones (en grec ancien Amazónes ou Amazonides) sont des femmes guerrières originaires des peuples scythes et sauromates, filles de la nymphe Harmonie, résidant sur les rives de la mer Noire ou sur celles du fleuve Thermodon, dans l’actuelle Turquie.
(D'autres traditions de femmes-guerrières existent cependant en dehors des steppes d'Asie centrale, notamment dans le Dahomey du roi Agadja(1).)

On a proposé de faire provenir le terme du nom d'une tribu iranienne, ha-mazan, « les guerriers », ou encore du persan ha mashyai, « les Peuplades [des steppes] ».
En langue caucasienne, ce nom signifierait « ceux qui ne mangent pas de pain » (ce qui évoque les sociétés nomades et donc non agricoles) ou « ceux qui vivent ensemble ».


Leur Légende :

On sait des Amazones qu'elles se coupaient le sein droit pour faciliter le tir à l’arc et tuaient leurs enfants mâles ou les rendaient aveugles, boiteux, … pour ensuite les utiliser comme serviteurs. (Cette société de type matriarchale leur valait la haine des Grecs.)

La légende rapporte également que les Amazones ne gardaient auprès d’elles que des hommes mutilés, prétendant que cela augmentait leur capacité sexuelle et les empêchait d'être violent ou d'abuser du pouvoir. Il paraîtrait à ce propos que la reine Antianeira ait répondu à une délégation d’hommes scythes qui s’étaient proposés comme amants exempts de défauts physiques que « l’estropié est le meilleur amant ».

(Il existe des variantes à la légende, qui disent que pour assurer la perpétuation de leur civilisation, elles s'unissaient une fois par an avec les hommes des peuplades voisines dont elles choisissaient les plus beaux.)

On décrit les Amazones comme armées de péltê, boucliers légers en forme de demi-lune, de lances, d'arcs et de flèches, de hache (appelées ságaris) d'abord, puis de double haches à partir de l'époque hellénistique(2). Le signal avant la bataille était donné par le sistre, sorte de grelot généralement en bronze.


De nombreux ennemis :

Plusieurs héros grecs ont eu à faire à elles :

-Achille affronta Penthésilée venue secourir les Troyens, et en tomba amoureux au moment où il la tuait.

-Héraclès reçu de la reine Hippolyte la ceinture de diamants qu'elle avait hérité de son père Ares. Héra se déguisa en Amazone et déclencha une guerre entre les deux peuples : Héraclès cru que Hippolyte l'avait trahis et la tua.

-Selon Plutarque, Thésée partit seul et captura Antiope. Les Amazones répliquèrent en envahissant l'Attique. Thésée eu un fils d'Antiope, Hippolyte.

-Bellérophon, enfin, après avoir tué la Chimère(3), affronta et vainquit les Amazones.


Alexandre le Grand et les Amazones :

Hérodote raconte qu’à la suite de violents combats avec les Égyptiens, 2000 ans av. J.-C., des tribus scythes occupèrent la Cappadoce. Des guerriers scythes furent exterminés dans une embuscade et les femmes restées seules prirent les armes : Elles devinrent les Amazones.

D'après Clitarque et Onésicrite, Alexandre le Grand rencontra leur reine, Thalestris. Un historien de la conquête, non identifié (peut-être Onésicrite), juga qu'il était normal qu’Alexandre vit les Amazones parce qu' Achille, son ancêtre mythique, les avaient combattu.

Diodore écrit que Thalestris désira un enfant d’Alexandre : « Par ses exploits, il était en effet le plus brave de tous les hommes tandis qu’elle l’emportait sur le reste des femmes par sa force et sa bravoure. Celui qui naîtrait de parents excellents surpasserait donc le reste de l’humanité ». Quinte-Curce ajoute que « treize jours furent consacrés à satisfaire la passion de la reine ».

Ptolémée, d’Aristobule et de Douris de Samos contestent la réalité de cette rencontre tandis qu’Hérodote, Arrien et Plutarque prétendent qu'une ambassade scythe arriva auprès d’Alexandre à Samarcande en 328 avant J.-C. et que le chef d'une des tribus offrit la main de sa fille à Alexandre.
Ils racontent aussi qu'Atropatès, un satrape, fit don à Alexandre de 100 femmes scythes dont il est dit qu’elles étaient des Amazones.


Du mythe...A la réalité ?

Au XVIe siècle, les premières explorations espagnoles de la région équatoriale d'Amérique du Sud crurent découvrir sur les bords du Maragnon des femmes qui combattaient aussi farouchement que les hommes. Ils appelèrent le fleuve "Amazone".

Des fouilles archéologiques récentes, conduites à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan, ont permis de mettre à jour des tombes de femmes guerrières, enterrées avec leurs armes entre 600 et 200 av. J.-C. L'une des tombes était richement garnie de nombreux objets et bijoux féminins et également de 100 pointes de flèches.
Une enquête approfondie menée dans la même région a démontré l'existence d'une tradition vivace de la femme archer et cavalière émérite, leur arc étant de forme très caractéristique exactement identique à celui qui est représenté sur les céramiques antiques. Des relations génétiques ont également été prouvées entre les restes humains trouvés dans les tombes et certaines familles Mongoles dont des filles naissent parfois blondes, caractéristique particulière des Amazones, ce qui est un fait absolument unique dans ces ethnies à la chevelure uniformément noire et qui tend à prouver un mélange entre des tribus mongoles et les restes de l'ethnie des Amazones dont l'origine exacte reste encore un mystère.


Les Amazones dans l'art :

Elles sont représentées par les Grecs portant des tuniques courtes, à l'instar d'Artémis, ou encore avec des pantalons bouffants asiatiques. Un sein est souvent dénudé et aucun n'est jamais montré coupé.

L'amazonomachie, ou combat des Grecs contre les Amazones, est également un thème populaire : il figure sur l'avers du bouclier d'Athéna Parthénos(4) ou encore sur le trône de Zeus à Olympie. En particulier, le combat d'Héraclès contre les Amazones se retrouve sur 400 vases attiques à figures noires.

Dans la sculpture monumentale, dans les métopes du trésor des Athéniens à Delphes, du temple de Zeus à Olympie et de l'Héphaïstion d'Ahènes, ainsi que sur la frise du temple d'Apollon à Bassae, on retrouve Héraclès revêtu de sa peau de lion affrontant une Amazone portant la plupart du temps une armure d'hoplite, plus rarement vêtue comme un archer scythe ou comme un guerrier perse.

Etrangement, le combat de Bellérophon avec les Amazones n'est jamais représenté et celui d'Héraclès est presque inexistant.