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Paracelse
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Paracelse
Bonjour,
Paracelse
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse, né en 1493 ou 1494 à Einsiedeln (près de Zurich) en Suisse centrale, mort le 24 septembre 1541 à Salzbourg en Autriche, fut un alchimiste, astrologue et médecin suisse, d'expression allemande (dialecte alémanique).
Cet esprit rebelle et mystique, typique de la Renaissance, est à l'origine de pensées très modernes, telles que la médecine du travail ou l'homéopathie.
« Deux particularités majeures marquent de façon distinctive la vie de Paracelse : une perpétuelle effervescence et un esprit critique violent et agressif. » On peut ajouter que deux particularités majeures marquent sa pensée : un style hermétique et une recherche profonde. Qu'on en juge par sa définition de la vie dans le traité De vita longa : « La vie n'est rien d'autre qu'une certaine mumia agissant comme un baume et préservant le corps mortel des vers mortels et de la corruption grâce à une liqueur mêlée de sel. »
Biographie
Paracelse naît en 1493 ou 1494 dans le village d'Einsiedeln, un centre de pèlerinage, près de Zurich, en Suisse. Il a pour prénom Théophraste, pour nom Bombastus von Hohenheim. Son nom complet est Philippus Aureolus Theophrastus Bombast von Hohenheim. Sa mère, suisse, est intendante de l'hospice d'Einsiedeln. Son père, Wilhelm Bombastus von Hohenheim, est un chimiste et médecin souabe. En 1502, à neuf ans, suite aux guerres souabes, Théophraste déménage à Villach, en Carinthie (Autriche), avec son père. Celui-ci lui enseigne les rudiments de la pensée humaniste, de l'alchimie et de la science des plantes. Sa mère est probablement déjà morte. Encore adolescent, il travaille dans des mines proches comme mineur, ou, en 1506, comme chimiste à l'école des mines de Villach. Le lieu est occupé par des mines et forges de fer, de plomb et de cuivre qui appartiennent à Sigismond Fugger de Schwaz (Tyrol), banquier des rois et des papes. Il étudie chez les religieux et auprès des ingénieurs des mines. Contrairement à la légende[réf. souhaitée], il ne s'instruit pas de magie auprès de Trithème, abbé de Sponheim. À 16 ans, poussé par son directeur de collège, Joachim von Wadt, il commence à l'Université de Bâle des études de médecine, qu’il poursuit à Vienne (Autriche), où Joachim von Wadt a été nommé recteur. Paracelse obtient son diplôme de doctorat en médecine à l 'Université de Ferrare en 1516, à 22 ans. Il se choisit pour patronyme « Paracelse », peut-être pour montrer sa supériorité sur Celse, célèbre médecin romain du Ie s., peut-être pour latiniser le nom « Hohenheim », domaine de ses ancêtres en Souabe[réf. souhaitée]. Il expérimente comme médicaments des sels minéraux jugés très dangereux, comme l'arsenic, le soufre, le cuivre.
Il se lance dans un premier cycle de voyages (1517-1524). Il va à Paris, Montpellier, Lisbonne, Oxford. Il se fait enrôler comme chirurgien-barbier dans l'armée hollandaise aux Pays-Bas (1519) puis dans l'armée danoise en Scandinavie (siège de Stockholm en 1520), sous Christian II de Danemark. Il participe, comme chirurgien militaire dans les troupes vénitiennes, aux guerres de Venise (1521-1525). Il se rend peut-être dans l'Empire ottoman. Depuis 1517, la réforme de Luther prend de l'ampleur. En 1524 il assiste à des révoltes populaires.
Villach ne l'accueille pas bien (été 1524). Il se fixe quelque temps à Salzbourg (1524-1525 : il est impliqué dans des troubles sociaux, chez les paysans et mineurs), puis à Strasbourg (déc. 1526 : il acquiert le droit de bourgeoisie). Il écrit son premier livre Archodoxa magiae (Archidoxe magique, 1524).
Il vit en Slovaquie, afin de récolter des échantillons d'or, d'argent et d'autres minéraux en 1521 à Banská Bystrica, en 1526 et 1527 à Smolník et en 1537 à Bratislava. Sur un mur du palais primatial, de Bratislava, une plaque commémore sa présence où il est écrit In hac platea habitavit A.D. 1537 D. D. [Divinatis Doctor] Paracelsus de Hohenheim. « Sur cette avenue habita en 1537 Paracelse de Hohenheim, docte en choses divines. »
Paracelse a la réputation d'être arrogant, et s’attire l’hostilité des autres médecins en Europe. En mars 1527, à 35 ans, peut-être grâce à l'intervention d'Érasme dont il a sauvé un ami et soigné le foie, à Strasbourg, il devient médecin municipal et professeur de médecine à l'Université de Bâle pendant moins d'un an, ce qui lui suffit pour s’attirer la vindicte de ses collègues. Il fait une superbe proclamation :
« Qui donc ignore que la plupart des médecins de notre temps ont failli à leur mission de la manière la plus honteuse, en faisant courir les plus grands risques à leurs malades ? Ils se sont attachés, avec un pédantisme extrême, aux sentences d'Hippocrate, de Galien et d'Avicenne (...) J'enseignerai pendant deux heures par jour la médecine pratique et théorique (...). L'expérience [savante] est notre maître d'école suprême - et de mon propre travail. Ce sont donc l'expérience et la raison, et non les autorités [Hippocrate, Galien, Avicenne] qui me guideront lorsque je prouverai quelque chose. » (Liber paragraphorum, épître, in Sämtliche Werke, K. Sudhoff édi., t. IV, p. 1-4).
Il enseigne en allemand (Schweizer-deutsch[réf. nécessaire]), pas en latin ; il se dispute avec ses collègues, la municipalité, les pharmaciens, avec le chanoine Lichtenfels qui ne l'a pas correctement payé ; il aurait brûlé en public le Canon de la médecine d'Avicenne, un grand classique, le 24 juin 1527, pour la fête de la Saint Jean ; il est souvent ivre. Il est chassé de la ville en fév. 1528. Il publie à Nuremberg, en 1529, son premier livre (en tout il n'en publiera que quatre), une dissertation sur le bois de gaïac, une essence venue d'Amérique, utilisée contre la syphilis.
Il se lance dans un deuxième cycle de voyages : Colmar (il écrit sur la syphilis et Bertheonea ou Petite Chirurgie, manuel pour lire et interpréter les signes corporels), Esslingen (il approfondit ses recherches occultes), Nuremberg (nov. 1529 : il fait la connaissance du mystique Sébastien Franck), Beratzhausen-an-der-Laber (1530 : il commence à écrire de la théologie et le Paragranum), Saint-Gall (1531 : il termine le Liber paramirum), Appenzell (1533), Sterzing (1534 : il soigne de la peste), Méran, Saint-Moritz, Pfäffers (Bad Ragaz), Ulm, Augsbourg (1536), Munich, Eferding (1537), Kromau (en Moravie : il écrit son Astronomia magna), Vienne (1537-1538, il est reçu plusieurs fois par Ferdinand Ier, roi de Bohême et de Hongrie, roi des Romains), Villach (mai 1538). En pays miniers (vallée de l'Inn), à Appenzell, il écrit sur les maladies des mineurs (1533) ; dans les villes d'eau (dont Pfäffers) il étudie les bienfaits des eaux thermales (1535), fondant ainsi la médecine professionnelle et la balnéologie.
Il publie à Augsbourg, en août 1536, Prognostication des 24 années à venir, écrit en 1530 ou 1531. En sept. 1536, il termine et publie à Ulm Die grosse Wundartzney (La grand chirurgie), il retrouve la gloire. Il écrit son ouvrage principal en philosophie : La Grande Astronomie, ou la philosophie des vrais sages, Philosophia sagax (1537).
Encore déçu par sa ville de Villach, qui ne publie pas ses livres comme promis, il part pour Klagenfurt (1540), puis vers la ville qu'il aime tant : Salzbourg, où l'appelle en avril 1541 l'archevêque-duc Ernest de Bavière, friand de sciences occultes. Il rédige son testament. Il meurt, à l’âge de 48 ans, d'un cancer du foie ou bien atteint par des émanations de mercure tant de fois respirées, à Salzbourg, le 24 septembre 1541. Son corps est inhumé, conformément à ses dernières volontés, dans le cimetière de l'église Saint-Sébastien de Salzbourg. Ses restes se trouvent aujourd'hui dans une tombe située sous le porche de l'église, avec ces mots : Pax vivis - requies aeterna sepultis. « Paix aux vivants - repos éternel aux défunts ».
Sa devise était Alterius non sit qui suus esse potest. « Ne soit d'un autre qui peut être sien. Qu’il n’appartienne pas à autrui, celui qui peut s’appartenir à lui-même » (portrait par Augustin Hirschvogel, 1538).
Paracelse n'était pas rosicrucien, pour une simple raison chronologique : le courant Rose-Croix commence en 1614. Et la Fama Fraternitatis du manifeste rose-croix de 1614 dit de Paracelse : « ...bien qu'il ne soit pas entré dans notre Fraternité ». En revanche, la Rose-Croix s'inspire de Paracelse. : notion de Livre de la nature (Liber mundi), recherche de rénovation, combinaison des symboles de la rose et de la croix, etc.
En 1578, la Sorbonne condamna 59 thèses de Paracelse
La médecine
Paracelse distingue cinq méthodes médicales (plantes contraires, médicaments, verbe, herbes et racines semblables, enfin foi) :
On trouve cinq méthodes possibles de médecine, dont chacune subsiste séparément, indépendante des autres (...) La médecine est double : la médecine clinique ou physique, et la médecine chirurgicale. (...) Ceux qui appartiennent à la première faculté ou secte s'appellent Naturels, parce qu'ils traitent les maladies uniquement d'après la nature des plantes... Ils soignent le froid par le chaud... par leurs contraires. Et les défenseurs de cette secte furent Avicenne, Galien, Rhazis... Ceux qui appartiennent à la deuxième secte sont appelés communément Spécifiques, parce qu'ils traitent toutes les maladies par la forme spécifique ou entité spécifique... Ces médecins guérissent toutes les maladies par la force spécifique des médicaments. À cette classe appartiennent [les] empiriques ainsi que tous ceux qui, parmi les Naturels, font usage de purgations... Les troisièmes se nomment Caractéristiques, car ils guérissent toutes les maladies au moyen de certains caractères... Cette opération s'accomplit par la parole... Les auteurs et maîtres sont Albert le Grand, les Astrologues, les Philosophes et plusieurs autres. Les quatrième s'appellent Spirituels, parce qu'ils savent coaguler l'esprit des herbes et des racines... De cette secte furent quantité de médecins illustres, comme Hippocrate et beaucoup d'autres. Les cinquièmes s'appellent Fidèles, parce qu'ils combattent et guérissent les maladies par la foi... Le Christ lui-même, avec ses disciples, nous en a donné un exemple.
Ensuite, il distingue cinq origines aux maladies, qui correspondent à des maladies constitutionnelles (empoisonnements ou infections, incidences climatiques et cosmiques, maladies mentales, enfin action de Dieu sur le déroulement des maladies) :
« Il y a cinq entités qui produisent et engendrent toutes les maladies, de chacune desquelles provient chaque maladie (...). [La force que renferment en eux les astres] agit de telle sorte en notre corps qu'il est complètement soumis à leur opération et à leur impression. Cette force des astres est appelée entité astrale (ens astrorum)... La seconde force ou puissance, qui nous trouble violemment et nous précipite dans les maladies, est l' 'entité vénéneuse (ens veneni)... La troisième force est celle qui affaiblit et use notre corps... On l'appelle entité naturelle (ens naturale). Cette entité se perçoit si notre corps est incommodé par une complexion immodérée ou affaibli par une complexion mauvaise... La quatrième entité s'entend des esprits puissants, qui blessent et débilitent notre corps qui est en leur puissance... : entité spirituelle (ens spirituale)... La cinquième entité qui agit en nous, c'est l' entité divine (ens Dei). (...) Il existe cinq pestes : une provenant de l'entité de l'astre, une autre de l'entité du poison, une troisième de l'entité de la nature, une quatrième de l'entité des esprits, et la dernière de l'entité de Dieu. (...) Ceci n'est pas du style chrétien, mais païen. »
Paracelse a étudié ce qu'il appelle les « maladies invisibles » (Von den unsichtbaren Kranckheiten, 1531, 1ère éd. 1567), et leurs causes. Les délires viennent de l'imagination ou de la foi.
Chirurgie et médecine expérimentale:
Le grand livre de médecine de Paracelse est le Paragranum. Liber quatuor columnarum artis medicae (1531). En médecine, Paracelse enseigna la théorie des signatures, mais ses idées n'ont pas été toutes bien comprises à son époque.
Paracelse fut un pionnier de l'utilisation en médecine des produits chimiques et des minéraux. Vers 1526 il a inventé le mot « zinc » pour désigner l'élément chimique zinc, en se référant à l’aspect en pointe aigue des cristaux obtenus par fusion et d’après le mot de vieil allemand zinke signifiant pointe.
Il a utilisé l'expérimentation pour développer les connaissances sur le corps humain. Il est considéré comme un des pères de la médecine expérimentale. Il est à l'origine de l'émancipation de la médecine par rapport aux anciennes croyances spéculatives. Pour lui la seule vraie médecine doit être basée sur l'expérience. Expérimenter la Nature pour soulager la souffrance de ses semblables, c'est ce qu'il fit durant toute sa vie.
Chirurgien largement en avance sur son époque, il préconisait de maintenir les plaies propres. Au lieu de faire souffrir en détergeant ou en brûlant les chairs, il préférait utiliser la mumie, composé à base d'huiles essentielles. Ou encore les procédés alchimiques tels que les sels de cuivre ou l'argent.
Pilier 1 : la philosophie:
Dans le Paragranum (1531), Paracelse fait reposer sa médecine sur « quatre piliers » : « la philosophie, l'astronomie, l'alchimie, et la vertu » du médecin.
Paracelse avait rejeté les traditions Gnostiques, mais conservé une grande partie de la philosophie hermétique, néoplatonicienne et pythagoricienne à la suite de Marsile Ficin et de Pic de la Mirandole.
Ses vues tirées de la philosophie hermétique proclamaient que la maladie et la santé du corps dépendent de l'harmonie entre l'homme, le microcosme et la Nature, le macrocosme. La grande idée philosophique de Paracelse est celle de microcosme.
Il développe la théorie des signatures. La forme, la couleur des plantes, des animaux, des mains, etc. indiquent leurs affinités, correspondances avec d'autres choses, comme les organes. Par exemple, « la racine de satyrion (orchis) est formée comme les organes génitaux de l'homme (grec orchis: testicule), elle promet donc de restaurer par voie magique la puissance et le désir sexuels »
Selon Daniel-P. Walker, « dans les écrits de Paracelse, si on les additionne tous, l'homme a trois corps (élémentaire, sidéral, céleste), deux âmes (éternelle, vitale), quatre esprits (terrestre, sidéral, animal, divin. » Mais sa théorie des corps subtils est difficile à cerner. Alexandre Koyré voit les choses ainsi : le microcosme reflète le macrocosme ; le macrocosme (ou Univers) a trois étages : monde matériel, monde astral (Gestirn, Astrum, Âme du monde) et Dieu ; le microcosme (ou homme) est, lui aussi triple, composé de corps, âme et esprit, c'est-à-dire de matière, astre et Dieu ; de la sorte, 1) le corps matériel a pour double l'esprit corporel, qui subsiste un certain temps après la mort comme « ombre » ou « larves » ; 2) l'âme, qui est force et conscience, a pour double le corps astral (evestrum), qui permet aux mages de communiquer entre eux ; et 3) l'esprit a pour double le corps spirituel.
Pilier 2 : l'astrologie:
Il fut aussi astrologue, comme de nombreux médecins formés à l'université qui exerçaient à cette époque en Europe. L’astrologie jouait un rôle très important dans la médecine de Paracelse. Dans ses Neuf livres del'Archodoxe, il consacre plusieurs chapitres à l’usage de talismans pour guérir les maladies, proposant des talismans pour différentes maladies ainsi que des talismans pour chaque signe du Zodiaque. Il a aussi inventé un alphabet appelé Alphabet des Mages, pour graver le noms des anges sur les talismans.
Pilier 3 : l'alchimie
Paracelse connaît les mines de cuivre de Villach (1502), les mines de fer de la Suède (1519), les mines d'argent de Schwaz (1533), tant sur l'aspect pratique, médical, que sur l'aspect technologique, alchimique. Il a résumé ainsi sa pensée : « Beaucoup ont dit que l’objectif de l'alchimie était la fabrication de l’or et de l’argent. Pour moi, le but est tout autre, il consiste à rechercher la vertu et le pouvoir qui réside peut-être dans les médicaments. » Il fait donc de la philosophie hermétique ou de la iatrochimie (médecine hermétique), pas de l'alchimie proprement dite. Johann Huser, un de ses éditeurs, a montré que Paracelse n'a écrit aucun livre d'alchimie au sens traditionnel du terme.
Pourquoi les théories de Paracelse continuent-elles à séduire ? Les historiens en débattent encore, mais l'avènement de la distillation semble avoir contribué au changement. La technique s'est imposée à la fin du Moyen Âge dans la communauté des alchimistes, et de nombreux produits naturels ont été testés. À partir des substances naturelles comestibles, tels le fenouil, la noix de muscade et les clous de girofle, les chimistes obtiennent toujours trois types de produits : un fluide volatil, ou « esprit », une substance huileuse, enfin un résidu solide.
Paracelse remplace les quatre Éléments (Terre, Eau, Air, Feu) par trois Substances, ou plutôt, en ajoutant le Sel aux deux substances jusqu'alors admises (Soufre et Mercure), il place les trois Substances dans les quatre Éléments
« Parmi toutes les substances, il en est trois qui donnent à chaque chose leur corps, c'est-à-dire que tout corps consiste en trois choses. Les noms de celles-ci sont : Soufre, Mercure, Sel. Si ces trois choses sont réunies, alors elles forment un corps (...). La vision des choses intérieures, qui est le secret, appartient aux médecins. (...) Prenez l'exemple du bois. Celui-ci est un corps par lui-même. Brûlez-le. Ce qui brûlera, c'est le Soufre ; ce qui s'exhale en fumée, c'est le Mercure ; ce qui reste en cendres, c'est le Sel. (...) Ce qui brûle, c'est le Soufre ; celui-là [le Mercure] se sublime, parce qu'il est volatil ; la troisième Substance [le Sel] sert à constituer tout corps. »
Quand l’alchimie décompose une chose en ses constituants, le principe sulfureux se sépare comme une huile combustible ou une résine, le principe mercuriel vole comme une fumée ou se manifeste comme un liquide volatil, enfin le principe salé demeure comme une matière cristalline ou amorphe indestructible.
Les médecins se convainquent alors que la digestion n'est pas une cuisson, comme ils l'avaient soutenu précédemment, mais une fermentation.
Pour la préparation des médicaments, il cherche le principe actif, la quintessence. « La quintessence d'une plante est si efficace qu'une demi-once opère plus que cent de la plante en son état naturel. »
Paracelse accepte donc l'alchimie comme art médical pour préparer des remèdes (modus praeparandi rerum medicinalium) mais pas comme technique transmutatoire (alchimia transmutatoria).
Pilier 4 : la vertu du médecin
Il insiste sur la conscience du médecin, son honnêteté, son sentiment de responsabilité, sa mission. « Je vous recommande de ne pas être âpre au gain, de mépriser le superflu et la fortune, de voir quelquefois des malades gratuitement, préférant le plaisir de la reconnaissance à celui d'un vain luxe... On ne peut point aimer la médecine sans aimer les hommes. » « Tu ne dois pas seulement regarder l'homme, mais aussi la nature et ce que cache le ciel (...). Car l'homme en est composé. » Dans ses Commentaires des Aphorismes d’Hippocrate (1527), Paracelse écrit : « Le médecin ne doit pas trop se vanter : il a un maître au-dessus de lui, et c’est le temps, qui joue avec lui comme le chat avec la souris », « Le médecin doit savoir ce que veut la nature et qu’elle est le Premier Médecin. L’homme vient ensuite. »
Source: Paracelse
Bien à vous
Paracelse
Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse, né en 1493 ou 1494 à Einsiedeln (près de Zurich) en Suisse centrale, mort le 24 septembre 1541 à Salzbourg en Autriche, fut un alchimiste, astrologue et médecin suisse, d'expression allemande (dialecte alémanique).
Cet esprit rebelle et mystique, typique de la Renaissance, est à l'origine de pensées très modernes, telles que la médecine du travail ou l'homéopathie.
« Deux particularités majeures marquent de façon distinctive la vie de Paracelse : une perpétuelle effervescence et un esprit critique violent et agressif. » On peut ajouter que deux particularités majeures marquent sa pensée : un style hermétique et une recherche profonde. Qu'on en juge par sa définition de la vie dans le traité De vita longa : « La vie n'est rien d'autre qu'une certaine mumia agissant comme un baume et préservant le corps mortel des vers mortels et de la corruption grâce à une liqueur mêlée de sel. »
Biographie
Paracelse naît en 1493 ou 1494 dans le village d'Einsiedeln, un centre de pèlerinage, près de Zurich, en Suisse. Il a pour prénom Théophraste, pour nom Bombastus von Hohenheim. Son nom complet est Philippus Aureolus Theophrastus Bombast von Hohenheim. Sa mère, suisse, est intendante de l'hospice d'Einsiedeln. Son père, Wilhelm Bombastus von Hohenheim, est un chimiste et médecin souabe. En 1502, à neuf ans, suite aux guerres souabes, Théophraste déménage à Villach, en Carinthie (Autriche), avec son père. Celui-ci lui enseigne les rudiments de la pensée humaniste, de l'alchimie et de la science des plantes. Sa mère est probablement déjà morte. Encore adolescent, il travaille dans des mines proches comme mineur, ou, en 1506, comme chimiste à l'école des mines de Villach. Le lieu est occupé par des mines et forges de fer, de plomb et de cuivre qui appartiennent à Sigismond Fugger de Schwaz (Tyrol), banquier des rois et des papes. Il étudie chez les religieux et auprès des ingénieurs des mines. Contrairement à la légende[réf. souhaitée], il ne s'instruit pas de magie auprès de Trithème, abbé de Sponheim. À 16 ans, poussé par son directeur de collège, Joachim von Wadt, il commence à l'Université de Bâle des études de médecine, qu’il poursuit à Vienne (Autriche), où Joachim von Wadt a été nommé recteur. Paracelse obtient son diplôme de doctorat en médecine à l 'Université de Ferrare en 1516, à 22 ans. Il se choisit pour patronyme « Paracelse », peut-être pour montrer sa supériorité sur Celse, célèbre médecin romain du Ie s., peut-être pour latiniser le nom « Hohenheim », domaine de ses ancêtres en Souabe[réf. souhaitée]. Il expérimente comme médicaments des sels minéraux jugés très dangereux, comme l'arsenic, le soufre, le cuivre.
Il se lance dans un premier cycle de voyages (1517-1524). Il va à Paris, Montpellier, Lisbonne, Oxford. Il se fait enrôler comme chirurgien-barbier dans l'armée hollandaise aux Pays-Bas (1519) puis dans l'armée danoise en Scandinavie (siège de Stockholm en 1520), sous Christian II de Danemark. Il participe, comme chirurgien militaire dans les troupes vénitiennes, aux guerres de Venise (1521-1525). Il se rend peut-être dans l'Empire ottoman. Depuis 1517, la réforme de Luther prend de l'ampleur. En 1524 il assiste à des révoltes populaires.
Villach ne l'accueille pas bien (été 1524). Il se fixe quelque temps à Salzbourg (1524-1525 : il est impliqué dans des troubles sociaux, chez les paysans et mineurs), puis à Strasbourg (déc. 1526 : il acquiert le droit de bourgeoisie). Il écrit son premier livre Archodoxa magiae (Archidoxe magique, 1524).
Il vit en Slovaquie, afin de récolter des échantillons d'or, d'argent et d'autres minéraux en 1521 à Banská Bystrica, en 1526 et 1527 à Smolník et en 1537 à Bratislava. Sur un mur du palais primatial, de Bratislava, une plaque commémore sa présence où il est écrit In hac platea habitavit A.D. 1537 D. D. [Divinatis Doctor] Paracelsus de Hohenheim. « Sur cette avenue habita en 1537 Paracelse de Hohenheim, docte en choses divines. »
Paracelse a la réputation d'être arrogant, et s’attire l’hostilité des autres médecins en Europe. En mars 1527, à 35 ans, peut-être grâce à l'intervention d'Érasme dont il a sauvé un ami et soigné le foie, à Strasbourg, il devient médecin municipal et professeur de médecine à l'Université de Bâle pendant moins d'un an, ce qui lui suffit pour s’attirer la vindicte de ses collègues. Il fait une superbe proclamation :
« Qui donc ignore que la plupart des médecins de notre temps ont failli à leur mission de la manière la plus honteuse, en faisant courir les plus grands risques à leurs malades ? Ils se sont attachés, avec un pédantisme extrême, aux sentences d'Hippocrate, de Galien et d'Avicenne (...) J'enseignerai pendant deux heures par jour la médecine pratique et théorique (...). L'expérience [savante] est notre maître d'école suprême - et de mon propre travail. Ce sont donc l'expérience et la raison, et non les autorités [Hippocrate, Galien, Avicenne] qui me guideront lorsque je prouverai quelque chose. » (Liber paragraphorum, épître, in Sämtliche Werke, K. Sudhoff édi., t. IV, p. 1-4).
Il enseigne en allemand (Schweizer-deutsch[réf. nécessaire]), pas en latin ; il se dispute avec ses collègues, la municipalité, les pharmaciens, avec le chanoine Lichtenfels qui ne l'a pas correctement payé ; il aurait brûlé en public le Canon de la médecine d'Avicenne, un grand classique, le 24 juin 1527, pour la fête de la Saint Jean ; il est souvent ivre. Il est chassé de la ville en fév. 1528. Il publie à Nuremberg, en 1529, son premier livre (en tout il n'en publiera que quatre), une dissertation sur le bois de gaïac, une essence venue d'Amérique, utilisée contre la syphilis.
Il se lance dans un deuxième cycle de voyages : Colmar (il écrit sur la syphilis et Bertheonea ou Petite Chirurgie, manuel pour lire et interpréter les signes corporels), Esslingen (il approfondit ses recherches occultes), Nuremberg (nov. 1529 : il fait la connaissance du mystique Sébastien Franck), Beratzhausen-an-der-Laber (1530 : il commence à écrire de la théologie et le Paragranum), Saint-Gall (1531 : il termine le Liber paramirum), Appenzell (1533), Sterzing (1534 : il soigne de la peste), Méran, Saint-Moritz, Pfäffers (Bad Ragaz), Ulm, Augsbourg (1536), Munich, Eferding (1537), Kromau (en Moravie : il écrit son Astronomia magna), Vienne (1537-1538, il est reçu plusieurs fois par Ferdinand Ier, roi de Bohême et de Hongrie, roi des Romains), Villach (mai 1538). En pays miniers (vallée de l'Inn), à Appenzell, il écrit sur les maladies des mineurs (1533) ; dans les villes d'eau (dont Pfäffers) il étudie les bienfaits des eaux thermales (1535), fondant ainsi la médecine professionnelle et la balnéologie.
Il publie à Augsbourg, en août 1536, Prognostication des 24 années à venir, écrit en 1530 ou 1531. En sept. 1536, il termine et publie à Ulm Die grosse Wundartzney (La grand chirurgie), il retrouve la gloire. Il écrit son ouvrage principal en philosophie : La Grande Astronomie, ou la philosophie des vrais sages, Philosophia sagax (1537).
Encore déçu par sa ville de Villach, qui ne publie pas ses livres comme promis, il part pour Klagenfurt (1540), puis vers la ville qu'il aime tant : Salzbourg, où l'appelle en avril 1541 l'archevêque-duc Ernest de Bavière, friand de sciences occultes. Il rédige son testament. Il meurt, à l’âge de 48 ans, d'un cancer du foie ou bien atteint par des émanations de mercure tant de fois respirées, à Salzbourg, le 24 septembre 1541. Son corps est inhumé, conformément à ses dernières volontés, dans le cimetière de l'église Saint-Sébastien de Salzbourg. Ses restes se trouvent aujourd'hui dans une tombe située sous le porche de l'église, avec ces mots : Pax vivis - requies aeterna sepultis. « Paix aux vivants - repos éternel aux défunts ».
Sa devise était Alterius non sit qui suus esse potest. « Ne soit d'un autre qui peut être sien. Qu’il n’appartienne pas à autrui, celui qui peut s’appartenir à lui-même » (portrait par Augustin Hirschvogel, 1538).
Paracelse n'était pas rosicrucien, pour une simple raison chronologique : le courant Rose-Croix commence en 1614. Et la Fama Fraternitatis du manifeste rose-croix de 1614 dit de Paracelse : « ...bien qu'il ne soit pas entré dans notre Fraternité ». En revanche, la Rose-Croix s'inspire de Paracelse. : notion de Livre de la nature (Liber mundi), recherche de rénovation, combinaison des symboles de la rose et de la croix, etc.
En 1578, la Sorbonne condamna 59 thèses de Paracelse
La médecine
Paracelse distingue cinq méthodes médicales (plantes contraires, médicaments, verbe, herbes et racines semblables, enfin foi) :
On trouve cinq méthodes possibles de médecine, dont chacune subsiste séparément, indépendante des autres (...) La médecine est double : la médecine clinique ou physique, et la médecine chirurgicale. (...) Ceux qui appartiennent à la première faculté ou secte s'appellent Naturels, parce qu'ils traitent les maladies uniquement d'après la nature des plantes... Ils soignent le froid par le chaud... par leurs contraires. Et les défenseurs de cette secte furent Avicenne, Galien, Rhazis... Ceux qui appartiennent à la deuxième secte sont appelés communément Spécifiques, parce qu'ils traitent toutes les maladies par la forme spécifique ou entité spécifique... Ces médecins guérissent toutes les maladies par la force spécifique des médicaments. À cette classe appartiennent [les] empiriques ainsi que tous ceux qui, parmi les Naturels, font usage de purgations... Les troisièmes se nomment Caractéristiques, car ils guérissent toutes les maladies au moyen de certains caractères... Cette opération s'accomplit par la parole... Les auteurs et maîtres sont Albert le Grand, les Astrologues, les Philosophes et plusieurs autres. Les quatrième s'appellent Spirituels, parce qu'ils savent coaguler l'esprit des herbes et des racines... De cette secte furent quantité de médecins illustres, comme Hippocrate et beaucoup d'autres. Les cinquièmes s'appellent Fidèles, parce qu'ils combattent et guérissent les maladies par la foi... Le Christ lui-même, avec ses disciples, nous en a donné un exemple.
Ensuite, il distingue cinq origines aux maladies, qui correspondent à des maladies constitutionnelles (empoisonnements ou infections, incidences climatiques et cosmiques, maladies mentales, enfin action de Dieu sur le déroulement des maladies) :
« Il y a cinq entités qui produisent et engendrent toutes les maladies, de chacune desquelles provient chaque maladie (...). [La force que renferment en eux les astres] agit de telle sorte en notre corps qu'il est complètement soumis à leur opération et à leur impression. Cette force des astres est appelée entité astrale (ens astrorum)... La seconde force ou puissance, qui nous trouble violemment et nous précipite dans les maladies, est l' 'entité vénéneuse (ens veneni)... La troisième force est celle qui affaiblit et use notre corps... On l'appelle entité naturelle (ens naturale). Cette entité se perçoit si notre corps est incommodé par une complexion immodérée ou affaibli par une complexion mauvaise... La quatrième entité s'entend des esprits puissants, qui blessent et débilitent notre corps qui est en leur puissance... : entité spirituelle (ens spirituale)... La cinquième entité qui agit en nous, c'est l' entité divine (ens Dei). (...) Il existe cinq pestes : une provenant de l'entité de l'astre, une autre de l'entité du poison, une troisième de l'entité de la nature, une quatrième de l'entité des esprits, et la dernière de l'entité de Dieu. (...) Ceci n'est pas du style chrétien, mais païen. »
Paracelse a étudié ce qu'il appelle les « maladies invisibles » (Von den unsichtbaren Kranckheiten, 1531, 1ère éd. 1567), et leurs causes. Les délires viennent de l'imagination ou de la foi.
Chirurgie et médecine expérimentale:
Le grand livre de médecine de Paracelse est le Paragranum. Liber quatuor columnarum artis medicae (1531). En médecine, Paracelse enseigna la théorie des signatures, mais ses idées n'ont pas été toutes bien comprises à son époque.
Paracelse fut un pionnier de l'utilisation en médecine des produits chimiques et des minéraux. Vers 1526 il a inventé le mot « zinc » pour désigner l'élément chimique zinc, en se référant à l’aspect en pointe aigue des cristaux obtenus par fusion et d’après le mot de vieil allemand zinke signifiant pointe.
Il a utilisé l'expérimentation pour développer les connaissances sur le corps humain. Il est considéré comme un des pères de la médecine expérimentale. Il est à l'origine de l'émancipation de la médecine par rapport aux anciennes croyances spéculatives. Pour lui la seule vraie médecine doit être basée sur l'expérience. Expérimenter la Nature pour soulager la souffrance de ses semblables, c'est ce qu'il fit durant toute sa vie.
Chirurgien largement en avance sur son époque, il préconisait de maintenir les plaies propres. Au lieu de faire souffrir en détergeant ou en brûlant les chairs, il préférait utiliser la mumie, composé à base d'huiles essentielles. Ou encore les procédés alchimiques tels que les sels de cuivre ou l'argent.
Pilier 1 : la philosophie:
Dans le Paragranum (1531), Paracelse fait reposer sa médecine sur « quatre piliers » : « la philosophie, l'astronomie, l'alchimie, et la vertu » du médecin.
Paracelse avait rejeté les traditions Gnostiques, mais conservé une grande partie de la philosophie hermétique, néoplatonicienne et pythagoricienne à la suite de Marsile Ficin et de Pic de la Mirandole.
Ses vues tirées de la philosophie hermétique proclamaient que la maladie et la santé du corps dépendent de l'harmonie entre l'homme, le microcosme et la Nature, le macrocosme. La grande idée philosophique de Paracelse est celle de microcosme.
Il développe la théorie des signatures. La forme, la couleur des plantes, des animaux, des mains, etc. indiquent leurs affinités, correspondances avec d'autres choses, comme les organes. Par exemple, « la racine de satyrion (orchis) est formée comme les organes génitaux de l'homme (grec orchis: testicule), elle promet donc de restaurer par voie magique la puissance et le désir sexuels »
Selon Daniel-P. Walker, « dans les écrits de Paracelse, si on les additionne tous, l'homme a trois corps (élémentaire, sidéral, céleste), deux âmes (éternelle, vitale), quatre esprits (terrestre, sidéral, animal, divin. » Mais sa théorie des corps subtils est difficile à cerner. Alexandre Koyré voit les choses ainsi : le microcosme reflète le macrocosme ; le macrocosme (ou Univers) a trois étages : monde matériel, monde astral (Gestirn, Astrum, Âme du monde) et Dieu ; le microcosme (ou homme) est, lui aussi triple, composé de corps, âme et esprit, c'est-à-dire de matière, astre et Dieu ; de la sorte, 1) le corps matériel a pour double l'esprit corporel, qui subsiste un certain temps après la mort comme « ombre » ou « larves » ; 2) l'âme, qui est force et conscience, a pour double le corps astral (evestrum), qui permet aux mages de communiquer entre eux ; et 3) l'esprit a pour double le corps spirituel.
Pilier 2 : l'astrologie:
Il fut aussi astrologue, comme de nombreux médecins formés à l'université qui exerçaient à cette époque en Europe. L’astrologie jouait un rôle très important dans la médecine de Paracelse. Dans ses Neuf livres del'Archodoxe, il consacre plusieurs chapitres à l’usage de talismans pour guérir les maladies, proposant des talismans pour différentes maladies ainsi que des talismans pour chaque signe du Zodiaque. Il a aussi inventé un alphabet appelé Alphabet des Mages, pour graver le noms des anges sur les talismans.
Pilier 3 : l'alchimie
Paracelse connaît les mines de cuivre de Villach (1502), les mines de fer de la Suède (1519), les mines d'argent de Schwaz (1533), tant sur l'aspect pratique, médical, que sur l'aspect technologique, alchimique. Il a résumé ainsi sa pensée : « Beaucoup ont dit que l’objectif de l'alchimie était la fabrication de l’or et de l’argent. Pour moi, le but est tout autre, il consiste à rechercher la vertu et le pouvoir qui réside peut-être dans les médicaments. » Il fait donc de la philosophie hermétique ou de la iatrochimie (médecine hermétique), pas de l'alchimie proprement dite. Johann Huser, un de ses éditeurs, a montré que Paracelse n'a écrit aucun livre d'alchimie au sens traditionnel du terme.
Pourquoi les théories de Paracelse continuent-elles à séduire ? Les historiens en débattent encore, mais l'avènement de la distillation semble avoir contribué au changement. La technique s'est imposée à la fin du Moyen Âge dans la communauté des alchimistes, et de nombreux produits naturels ont été testés. À partir des substances naturelles comestibles, tels le fenouil, la noix de muscade et les clous de girofle, les chimistes obtiennent toujours trois types de produits : un fluide volatil, ou « esprit », une substance huileuse, enfin un résidu solide.
Paracelse remplace les quatre Éléments (Terre, Eau, Air, Feu) par trois Substances, ou plutôt, en ajoutant le Sel aux deux substances jusqu'alors admises (Soufre et Mercure), il place les trois Substances dans les quatre Éléments
« Parmi toutes les substances, il en est trois qui donnent à chaque chose leur corps, c'est-à-dire que tout corps consiste en trois choses. Les noms de celles-ci sont : Soufre, Mercure, Sel. Si ces trois choses sont réunies, alors elles forment un corps (...). La vision des choses intérieures, qui est le secret, appartient aux médecins. (...) Prenez l'exemple du bois. Celui-ci est un corps par lui-même. Brûlez-le. Ce qui brûlera, c'est le Soufre ; ce qui s'exhale en fumée, c'est le Mercure ; ce qui reste en cendres, c'est le Sel. (...) Ce qui brûle, c'est le Soufre ; celui-là [le Mercure] se sublime, parce qu'il est volatil ; la troisième Substance [le Sel] sert à constituer tout corps. »
Quand l’alchimie décompose une chose en ses constituants, le principe sulfureux se sépare comme une huile combustible ou une résine, le principe mercuriel vole comme une fumée ou se manifeste comme un liquide volatil, enfin le principe salé demeure comme une matière cristalline ou amorphe indestructible.
Les médecins se convainquent alors que la digestion n'est pas une cuisson, comme ils l'avaient soutenu précédemment, mais une fermentation.
Pour la préparation des médicaments, il cherche le principe actif, la quintessence. « La quintessence d'une plante est si efficace qu'une demi-once opère plus que cent de la plante en son état naturel. »
Paracelse accepte donc l'alchimie comme art médical pour préparer des remèdes (modus praeparandi rerum medicinalium) mais pas comme technique transmutatoire (alchimia transmutatoria).
Pilier 4 : la vertu du médecin
Il insiste sur la conscience du médecin, son honnêteté, son sentiment de responsabilité, sa mission. « Je vous recommande de ne pas être âpre au gain, de mépriser le superflu et la fortune, de voir quelquefois des malades gratuitement, préférant le plaisir de la reconnaissance à celui d'un vain luxe... On ne peut point aimer la médecine sans aimer les hommes. » « Tu ne dois pas seulement regarder l'homme, mais aussi la nature et ce que cache le ciel (...). Car l'homme en est composé. » Dans ses Commentaires des Aphorismes d’Hippocrate (1527), Paracelse écrit : « Le médecin ne doit pas trop se vanter : il a un maître au-dessus de lui, et c’est le temps, qui joue avec lui comme le chat avec la souris », « Le médecin doit savoir ce que veut la nature et qu’elle est le Premier Médecin. L’homme vient ensuite. »
Source: Paracelse
Bien à vous
Re: Paracelse
« Le médecin doit savoir ce que veut la nature et qu’elle est le Premier Médecin. L’homme vient ensuite. »
Dommage que les médecins est oubliés cette simple ligne !
je me demande mème s'ils connaissent l'existence du serment d'hippocrate !
J 'assume mes écrits !
Dommage que les médecins est oubliés cette simple ligne !
je me demande mème s'ils connaissent l'existence du serment d'hippocrate !
J 'assume mes écrits !
Invité- Invité
Re: Paracelse
La qualité de leur mémoire est proportionnelle au nombre de zéro que tu mets sur le dessous de table que tu leur donne.
Re: Paracelse
Il est vrai que de nos jours si t'essayes de payer ton médecin avec un poulet tu as de grandes chances de te retrouver direct à l'asile psychiatrique...
Dix- Maîtrise des énergies
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Pratiques magiques/ spiritualité : Médiumnité, connaissance de soi & rêves
Localisation : France
Re: Paracelse
Là je pensais plutôt aux professeurs, souvent chef de service aux hôpitaux rattaché à l'APHP qui te demande un dessous de table pour t'opérer, sachant que de toute façon il vont se servir sur les caisses de la sécu ( donc sur les impôts ).
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