Dybbuk דיבוק

Nathalie Zadje a écrit:(...) Le dibbouk est une entité typiquement ashkénaze. C'est à la fois un être, une maladie, et une thérapeutique. A l'origine il s'agit d'un mort, qui, au moment de son enterrement, est rapté par des "êtres", des sortes d'anges-démons, qui lui barrent l'accès au monde des morts ('olam aba). On dit qu'il est en permanence surveillé et persécuté par ces esprits-gardiens qui le torturent et l'empêchent de vivre sa vie de mort, l'empêchent de mourir.
Le mort échappe à ses tortionnaires quand il parvient, par ruse, une nuit de Shabbat, à déjouer leur attention et à se glisser dans le corps d'un vivant dont il emprunte l'esprit et les sens. C'est à ce moment qu'il devient un dibbouk. La personne possédée peut-être quelqu'un que le mort affectionnait particulièrement ou tout simplement, un vivant qu'il rencontre dans son errance. Il s'agit généralement d'une femme avec laquelle le dibbouk, qui est toujours masculin, se comporte comme s'il était un mari jaloux.
Le dibbouk ne libère la vivante que lorsqu'il est lui-même garanti d'être libéré, c'est à dire d'échapper aux gardiens, et d'accéder au monde des morts. cette libération n'est obtenue qu'à certaines conditions: que le vivant procède à des actions juives spécifiques que le dibbouk n'est plus en mesure de réaliser étant donné son état de mort. Ces actions constituent des sortes de "réparations"-toujours des actes religieusement conformes- soit de fautes commises par le mort/dibbouk de son vivant, soit de manquements dus à la soudaineté de son décès; dans ce cas il s'agit d'un mort assassiné, tué accidentellement, ou décédé trop tôt, qui n'a pas eu le temps de réaliser ses promesses ou de transmettre à ses descendants des tâches importantes qu'il assumait lui même. (...)