[Vie Esotérique - Esoshare] Alcide MORIN

Alcide Morin (dates de naissance et de mort inconnues) fut le créateur d’une des premières revues (Qui vivra verra ! La magie au xixe siècle, Bulletin des manifestations des esprits ou télégraphie de l’esprit humain) (1) consacrées à l’étude des « sciences occultes et analytiques » journal qui paraissait à chaque nouvelle lune en 1854... Elle eue 10 numéros.

La revue La Science sans maître : journal de l'éducation mutuelle de l'humanité : paraissant deux fois par mois les 1er et 15 pris la suite mais elle n'eue que deux numéros le 1er et le 15 Septembre 1855...

Il publia également plusieurs ouvrages...

Nous pensons vraiment que cet auteur méconnu, mérite que l’on porte attention à son histoire et à ses ouvrages.

Nous allons par cet article lui rendre hommage, en citant plusieurs de ses contemporains, et en détaillant son oeuvre.



Voici ce qu’en dit Firmin Maillard dans l’ouvrage « Les derniers bohèmes » de 1874 (2) :
« Oui, Morin le savant, Morin le magnétiseur, Morin le poète, Morin le sorcier Alcide Morin, professeur de psychologie expérimentale ! Il avait de l’esprit, de la verve, du savoir et avec tout cela une bonne petite dose de folie dont se contenterait grandement pour certains de ses pensionnaires douteux et intermittents, le directeur de Charenton.
Nous recommanderons aux curieux son ouvrage intitulé Comment l’esprit vient aux tables par un homme qui n’a pas perdu l’esprit, publié vers 1854 sans nom d’auteur. C’est un livre des plus curieux et des plus intéressants. J’ai soif de foi et de science, disait Morin je pars en enfant perdu, guidé par ma foi, à la recherche de cette source éternelle, où pour voir se dissiper les fantômes et revivre l’humanité doit venir boire."

Firmin Maillard était un journaliste et auteur, né en 1833 et mort en 1901. Il participa aux journaux, L’Impartial ; Diogène ; Le Rabelais ; Gazette de Paris ou encore Le Figaro. Il publia plusieurs ouvrages, dont, Les passionnés du livre en 1896, Les derniers bohêmes : Henri Murger et son temps en 1874, Histoire anecdotiques et critique de 159 journaux parus en l'an de grâce 1856, La légende de la femme émancipée, Le gibet de Montfaucon ; étude sur le vieux Paris, et bien d'autres.

Il ne faut pas confondre Alcide Morin avec un homonyme : André-Saturnin Morin qui fut avocat, politique libéral et auteur, il utilisa aussi le pseudonyme de « Miron ». Il a notamment écrit « Du magnétisme et des sciences occultes » paru en 1860 chez l’éditeur Germer-Baillère à Paris, il y cite d’ailleurs Alcide Morin en ces termes (3) :

"Il y a quelques années, un de mes homonymes, M. A. Morin, s’est posé en professeur de magie. C’est un écrivain de beaucoup d’esprit et de verve, mais qui malheureusement a plus d’imagination que de jugement ; l’opinion excessive qu’il a de son propre mérite lui fait prendre en haine toute science dont il n’est pas le maître, et adopter comme vérités philosophiques les paradoxes les plus extravagants. Il publia seul, en 1854, une Revue qui paraissait à chaque nouvelle lune et qui avait pour titre : la Magie au dix-neuvième siècle. II déclamait avec force contre les savants et les académies, annonçait pompeusement qu’il allait régénérer la science, que seul il possédait la vraie lumière qu’il allait répandre à flots sur le monde : le lecteur attentif se tenait prêt à recevoir l’initiation, les numéros se succédaient sans contenir la moindre révélation ; on y trouvait des phrases sonores, des amplifications, mais d’idée, point. On se permit de demander à l’hiérophante quel était son but et en quoi consistait la magie qu’il était censé enseigner. L’oracle, après s’être recueilli, laissa tomber du sanctuaire cette réponse majestueuse : "La magie, c’est l’art de formuler son intelligence suivant les lois absolues de la création, afin d’en obtenir les plus grands résultats possibles."

D’aprés un certain A. B. dans LE FIGARO du Samedi 1er Aout 1914, dans son article A travers les revues, HUGO (4) :
"En 1853, Hugo s'intéresse aux livres occultistes. Et il lit : La magie dévoilée ou la science occulte, par Du Potet ; Comment l'esprit vient aux tables, par un homme qui n'a pas perdu l'esprit (Alcide Morin)."

Il s'agit bien ici de Victor Hugo lors de son exil à Jersey.

Manlius Salles (Libraire à Nimes) disait d’Alcide Morin dans la 8e livraison de sa Revue contemporaine des sciences occultes et naturelles (5) :
"Quoique très-tardivement, je suis heureux de pouvoir remercier publiquement M. A. Morin, de la Magie, du bonheur qu'il me procurait par la lecture de chacune de ses livraisons, j'avais été assez heureux, pour pouvoir répandre, en grande quantité autour de moi, la semence des idées nouvelles qu'elles m'apportaient à chaque nouvelle lune. J'ose espérer que cette excellente publication reparaîtra bientôt afin de contribuer encore au nouvel essor que prend dans la société la doctrine magnétiste en général. Les hommes comme M. A. Morin, de la Magie, sont très rares ; ils doivent être considérés par l'humanité comme autant de phares destinés à projeter leur lumière au loin jusque dans les siècles à venir."

Albert Louis Caillet, dans le tome 3 de son Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes (6) dit ceci :
"Alcide Morin, magiste éminent, a été un précurseur érudit du mouvement occultiste contemporain. Son livre "Ténébres" est une mine de science profonde ou l'on trouve condensés tous les secrets des anciens temples, les nombres, la Kabbale, la définition de la magie, la clef des ésotérismes, etc."

Albert Louis Caillet, Ahhh Caillet ! C'est à lui que l'on doit le précieux Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes en trois tomes ! Mais il est également l'auteur de différents ouvrages, tel que, Auto-traitement psychique publié en 1912,  Traitement mental et culture spirituelle, la santé et l'harmonie dans la vie humaine publié en 1912 également, La Science de la vie en 1913, Exposé de la doctrine de l'Unité en 1914, Hymnaire de ma parèdre en 1922, il signe également la préface de l'ouvrage Le Kybalion en 1914.

Alfred Delvau, le célèbre journaliste et écrivain français, publie un article dans le N°243 du  Journal Amusant (7) datant 25 Aout 1860 concernant la sortie de l’ouvrage Magie du XIXe siècle. Ténèbres, Treize Nuits ; suivies d'un demi-jour sur l'hypnotisme, nous en citons quelques passages :
"Cet Héraclide s'appelle Morin : il porte des lunettes et cause d'une façon charmante. Tel est son signalement. Ses signes particuliers sont : Un amour profond de l'hypnotisme, de l'illuminisme, du swedenborgisme, du spiritisme, du magisme, du mesmérisme — et autres, isthmes ; percés ou à percer. Il est impossible d'être plus fou — et plus savamment fou qu'Alcide Morin !
...
O le livre curieux, le livre rare, le livre merle blanc que le livre d'Alcide Morin ! Comme il jongle avec la raison et avec la folie, cet écrivain hypnotique ! Comme il marche, sans les casser, sur les œufs de la philosophie ! Comme il fouette, sans qu'elles le sentent, les théories du dix-huitième siècle !"

Le journal La Presse dans son numéro du Vendredi 24 Février 1854 (, annonce ceci :
"M. A. Morin, l'auteur de Comment l'esprit vient aux Tables, accepte à ce qu'il paraït, sans hésiter, le titre de néo-magicien que lui a donné M. Victor Meunier dans son dernier feuilleton ; et il va mettre le public à même de juger s'il le merite. On annonce en effet, comme devant paraître le 27 de ce mois, le 1er numéro d'une revue mensuelle intitulée : la Magie du dix-neuvième siècle. En vente à la librairie-Nouvelle, boulevard des Italiens, 15."

Le journal La Presse du jeudi 19 avril 1855 (9) annonce également la sortie de l’ouvrage Philosophie magnétique. Les Révolutions du temps, synthèse prophétique du XIXe siècle en ces termes :
"Sous ce titre Philosophie magnétique. Les Révolutions du temps, synthèse prophétique du XIXe siècle, la librairie Dentu vient de publier un nouveau livre de M. A. Morin. Résumer l'avenir au moment où chacun cherche ou attend avec anxiété la solution de tant de questions soulevées par la guerre contre la civilisation, ou par la  civilisation contre la guerre, était une tâche difficile dont l'auteur s'est tiré en prophète raisonnable."

Qui vivra verra ! La magie au XIXe siècle, Bulletin des manifestations des esprits ou télégraphie de l'esprit humain, la revue crée par Alcide Morin, commença donc de paraître le 27 Février 1854. Elle parait chaque mois, par livraison de deux feuilles grand in-8° ; Dans le numéro deux de la revue, Alcide dit ceci : "Je m'étais réservé de ne continuer cette publication que si elle était agréée d'un certain nombre de lecteurs. J'en remercie ceux qui m'ont aidé ; mais comme je n'ai fait aucune réclame, et qu'on est venu à moi sans que je me sois imposé, même indirectement, je puis dire aujourd'hui : Dieu m'assiste ! Et je continuerai."
Nous connaissons la sommaire du N°3, le voici :
Encore un appel aux savans. - De la raison, de l'instinct et de la superstition. - Initiation rationelle à la magie. - Qu'est-ce que la science des écoles ? - Manifestations spirituelles. - Conseils à l'incrédulité et à la crédulité. - Expériences. - Découverte d'un prophète, etc. - Une gravure symbolique.

Dans son ouvrage Paris mystérieux (10), Mané, qui était le pseudonyme d'Henry de Pène écrit ceci concernant Alcide :
"Hier, il m’est tombé sous la main un livre bizarre d’aspect, bizarre de titre, plus bizarre de style. Je ne parle pas de la pensée, n’ayant pas pu la dégager assez nettement des brouillards qui l’enveloppent dans le volume intitulé : “MAGIE DU XIXe SIÈCLE, TÉNÈBRES, Treize nuits suivies d’un demi-jour sur l’hypnotisme”, par M. Alcide Morin. » « On n’y trouve absolument rien qui rappelle ou la gaieté des vaudevilles de Marc-Michel et Labiche, ou la passion de Fanny, ou la légèreté de M. About. Ce monsieur Morin et ses Ténèbres auront pourtant des lecteurs, à ce qu’on assure. On lui compte, à ce qu’il paraît, trois cent cinquante disciples, pas un de plus, pas un de moins, auxquels il fit naguère un cours, qui fut fermé par ordre de la police, si j’ai bonne mémoire. Ces trois cent cinquante, en tête desquels brille M. Triat, le gymnasiarque, achèteront comme un seul homme l’ouvrage nouveau de leur professeur de ténèbres."

Le M. Triat en question est Hippolyte TRIAT, il est le précurseur de l’haltérophilie, il était un fervent défenseur de l’idée que la Gymnastique aide, je cite, à la "régénération de l’homme". Il a aussi fondé le premier Gymnase de Paris, que Napoléon III et la cour impériale ont fréquenté régulièrement. Il est l'auteur de la Gymnastique rationnelle et l'inventeur des haltères, des massues, des barres à sphères et de bien d'autres choses.

Nous pouvons aussi dire que Papus (Gerard Encausse) le cite dans un de ses ouvrages :

- L'occultisme et le spiritualisme : exposé des théories philosophiques et des adaptations de l'occultisme (dans son édition de 1902), page 163, "...Cette revue était la seconde tentative de diffusion active de l'occulte, la premiére avait été La Magie, revue publiée vers 1855 par Alcide Morin."

Il faut également noté que dans le premier numéro de la revue L'Initiation d'octobre 1888, fondée par Papus, on trouve une poésie d'Alcide Morin.


Nous devons à Alcide Morin plusieurs ouvrages dont voici la liste par ordre chronologique :


- Le Beau Missel, mélodie, paroles de M. Alcide Morin, musique de Joseph Vineux.  (1841)

- Comment l'esprit vient aux tables par un homme qui n'a pas perdu l'esprit (1854) (11)

- Philosophie magnétique. Les Révolutions du temps, synthèse prophétique du XIXe siècle (1855) (12)

- Révélations - livre premier - le buisson ardent (1857) (13)

- Le parti de la Providence (1860) (14)

- Magie du XIXe siècle. Ténèbres, Treize Nuits ; suivies d'un demi-jour sur l'hypnotisme (1860) (15) (ouvrage publié chez Édouard Dentu, connu pour avoir été le premier à publier les ouvrages d'Allan Kardec)

- Réponse à monsieur Ernest Renan sur la Vie de Jésus (1863) (16)



Pour finir voici quelques citations tirés de ses différents ouvrages :


-  Philosophie magnétique. Les révolutions du temps :



"– Je cherche.
Qui cherche trouve, est-il écrit dans l'Évangile ; mais comme il n'y est fait nulle mention du temps, il y a toujours orgueil à dire :
J'ai trouvé !
Et celui qui croit avoir trouvé, ne cherchant plus, il en résulte qu'il annihile ainsi sa propre force.
La Science et la Religion qui se vantent d'avoir trouvé n'ont donc plus de force.
La Politique qui se vantait d'immobilité et celle qui se croyait arrivée, ont été brisées.
Il n'y a de bon sens qu'à chercher.
Voilà pourquoi j'aiderai ceux qui cherchent."

"Certaines choses nous arrivent le jour, qui s'écrivent dans notre mémoire en un petit volume que nous aimons à repasser le soir, avant de le caser définitivement dans la bibliothèque de nos rêves.
Relisons les extraits de ce jour.
Dîner à deux, lentement préparé, madère sec, bourgogne parfumé, champagne pour rire, pas une goutte de bordeaux, cette lessive de raisin.
Promenade après, côte à côte, dans un moelleux coupé, affrontant les regards d'une foule qui vous envie.
– Charmante femme ! Heureux garçon !
Ni l'un ni l'autre n'envient personne… Ils s'aiment, ils se suffisent."

"– Allez-vous m'expliquer encore le secret de la génération ?
– Dieu m'en garde ! L'Esprit s'anéantissant dans le fait, manquera toujours à l'explication. En nous cachant certains secrets, la Nature a sans doute eu pitié de nos cœurs, et ce n'est pas de l'ignorance, mais de la science qu'il faut rougir.
– Je commence à comprendre l'utilité du bandeau. Me cachant le dehors, il m'apprend à ne chercher qu'en moi-même.
– Je voudrais que toutes les Académies fussent là pour vous entendre. Les yeux bandés par la sainte ignorance de l'amour, vous trouvez sans chercher ; la science en cherchant n'a trouvé qu'à chercher. – « Cherchez et vous trouverez, » a dit cependant l'Évangile, ce livre de l'Amour.
– Eh bien ! J'ai cherché, et j'ai trouvé que je m'étais égaré. J'ai donc remis mon bandeau sans orgueil et l'Amour m'a donné la main…"

"– C'est précisément parce que je ne donne pas la Raison que je la possède.
– Je crois, et je n'affirme pas. J'ai donc plus de raison que ceux qui affirment, car ceux-là peuvent se tromper, et moi, je ne le puis pas."

"– Bavo ! bavo ! crie Alcibiade, bavo ! incoyable, incoyable ! En supprimant les r pour s'en donner un."

"Les uns veulent pleurer toujours avec Héraclite,
Les autres rire avec Démocrite.
Moi, je veux rire et pleurer à ma guise, parce que je ne connais pas de Philosophie plus profonde que celle-ci : – LIBERTÉ.
Si tous les hommes voulaient dire véritablement ce qu'ils pensent, soit qu'ils conjurent les événements par le désir ou par la crainte, ils verraient bien que ce sont eux qui écrivent leur destin, et ils seraient tous Prophètes. "

"Mais vous vivez sur le préjugé, et, forts de la lâcheté des Hommes devant la mort, vous ne le leur vendez que leur propre crédulité.
Qu'on me trouve trois Médecins qui puissent se regarder un quart d'heure sans rire ou se disputer derrière le chevet d'un malade, et je croirai à la Médecine."


-  Comment l'esprit vient aux tables par un homme qui n'a pas perdu l'esprit :



"Nier la foi que d'autres peuvent avoir dans le mensonge, c'est leur permettre de nier la foi que l'on a soi-même dans la vérité."

"Puisque c'est de l'imagination que vient le mal, c'est l'imagination qu'il faut opposer à elle-même. En chassant les fantômes qui l'oppriment par les fantômes qu'elle crée, comment le règne de  fantômes subsisterait-il ?
La faiblesse n'existe pas, c'est une absence de force. — L'homme n'est donc faible que parce qu'il met la force en dehors de lui, tandis que la force est en lui."

"Ce n'est donc pas précisément le procédé que je blâme, mais son emploi à une époque où il ne saurait plus prendre. Vous voulez faire de la Magie, bravo ! Mais quelle est l'aspiration dominante des personnes sur lesquelles vous voulez agir ? — Peut-être y sont-elles mal guidées, mais, avant tout, c'est la raison. — Or, comme toujours, il n'y a que la raison qu'on puisse opposer à la raison, si on veut la guérir.
Au lieu donc de ressusciter des fantômes et de vouloir combattre la raison par le surnaturel, soyez assez sorciers pour élever contre elle ses propres merveilles.
Sachez vous arracher par la confiance en vous mêmes à l'illusion qui vous domine ; cessez de vous croire en puissance d'Esprits ou en correspondance avec eux. Demandez-vous plutôt si cette faculté de transcrire des idées instinctivement, c'est-à-dire sans avoir la conscience d'où elles viennent, n'est pas une faculté naturelle."

"Le germe c'est le principe, et l'arbre la conséquence ; l'un ne change que pour revenir, l'autre ne revient que pour changer ; il n'y a d'immuable que le changement — L'absolu est à celui qui n'y prétend pas, celui qui y prétend ne l'a pas ; je ne vous dis donc pas : Ce que vous croyez est faux, mais je vous dis : Vous croyez ceci à présent, donc vous croirez cela plus tard ; — il fait jour, donc il fera nuit ; il fait nuit, donc il fera jour ; — vous vivez, donc vous mourrez ; vous êtes morts, donc vous vivrez ; — vous finissez, quand je commence : voilà pourquoi nous sommes au même point ; mais vous regardez derrière vous, quand je regarde devant moi : voilà pourquoi nous différons."


-  Révélations - livre premier - le buisson ardent :



"Avec la liberté, j'ai conquis l'humilité et je me trouve beaucoup moins âne."

"J'ai quarante-deux ans et j'en ai passé vingt
Dans vos illusions, avant qu'une heure vînt
Où, las d'un faux savoir qui laisse sans croyance ;
Je me mis à comprendre enfin mon ignorance.
Je me trouvai tout nu, comme un petit saint Jean.
- La honte me saisit - et je rentrai songeant
En moi-même, et je dis :
OU DONC EST LA SCIENCE?

- Mon âme s'enferma dans un morne silence.
Je sentis comme un point tourbillonner en moi,
Une force inconnue, enfermée à l'étroit,
Qui tendant les ressorts de ma frêle enveloppe,
D'un nabot que j'étais me faisait un Cyclope.
- Je n'eus plus à mon front qu'un œil voyant les cieux,
Et par delà les cieux, des cieux, et puis des cieux.
De mon esprit sans fin je sondai l'insondable,
Et ne connus enfin que - Dieu seul abordable. -

Lui seul est vérité, tout le reste est erreur,
Songe ou mensonge , mal, illusion, douleur !

Alors je m'expliquai toute l'horreur du doute,
Et comment la Raison s'était barré la route
En venant se jeter en travers de la Foi.

- Je cherchais-la science,

ELLE ÉTAIT TOUTE EN MOI."

"- La raison brait, le cœur parle, mais l'âme sait."

"Imaginer qu'un jour, - il est près ! - chacun sache
Que ce qu'il cherche au loin en lui-même se cache
Et vous ne régnez plus. - Le monde est ainsi fait,
Qu'il se jette à plat ventre en face du portrait
Qu'il a peint de ses mains et qui rit de son rire,
Perpétuel reflet que sans cesse il admire !
- Ce n'est pas aux savants qu'appartient le savoir,
Mais à ceux qui chez eux s'imaginent le voir.
Ceci n'est qu'un effet de la Cause première
Qui, poussant en avant notre monde imparfait,
Le tient toujours placé le dos à la lumière,
De sorte qu'il ne voit que les ombres qu'il fait."

"Après avoir défait tâchez donc de refaire !
"le meilleur des creusets," dit Buffon, "c'est l'esprit."
Ce qu'on fond dans un autre est poudre qui périt.
- Si l'alchimie est morte avant d'avoir su faire,
Au moins en l'essayant elle a semé des grains
Qui poussent aujourd'hui dans vos propres terrains."


-  Magie du XIXe siècle. Ténèbres :



"A TOUS CEUX QUI, fatigués d'apprendre, désirent enfin savoir :

FOI, ESPÉRANCE, CHARITÉ.

Foi en soi, Espérance en Dieu, Charité envers tout le monde !"

"Pour se connaître, il faut commencer par s'admettre. Ceci est le moi, c'est-à-dire l'individualité constatée par un simple sentiment. De là à la connaissance de soi-même, c'est-à-dire de la valeur du moi, il se trouve un abîme que nul ne saurait affronter seul.
Relaps de la solidarité, je ou moi n'a que la parole au conseil de l'intelligence; c'est Nous qui délibère."

"Chaque membre de l'humanité, comme un bourgeon croissant sur un arbre unique qu'alimente la séve du temps, fleurit en idée, meurt en fleur ou mûrit ; mais ne produit jamais que la fleur ou le fruit de l'arbre auquel il est attaché.
L'homme n'a donc en propre que sa vanité. Telle est la valeur réelle de son moi. C'est à la puissance vivifiante de la séve que remonte l'honneur de la fleur et du fruit, c'est-à-dire des idées et des actes.

En glorifiant le génie, l'Humanité n'agit que pour elle ; aussi attend-elle toujours que la personnification en soit effacée par la mort de l'individu. Comme un arbre, courbé sous le poids de ses fruits, relève la tête aussitôt que ceux-ci sont tombés par terre."

"Les uns, lisant la phrase dans le sens que nous l'avons écrite, en commençant par le sujet, disent : Dieu est tout. D'autres, mettant le complément avant le verbe, disent : Tout est Dieu.
De cette simple inversion, il est résulté que les hommes se sont massacrés sur la terre pendant des milliers d'années, et que les trois quarts de ceux qui la peuplent aujourd'hui sont encore tout prêts à en faire autant. "

"Les fables ne se perpétuent chez les peuples que parce qu'il y a toujours au fond quelque chose de vrai. Et il serait encore préférable d'accepter la lettre avec l'esprit, que de rejeter l'esprit à cause de la lettre : ainsi, j'aimerais mieux croire que les bêtes parlaient du temps d'Ésope, que de nier les vérités qu'il leur a fait dire.
Je ne vous en demande pas tant ; mais sachez vous débarrasser de toute idée préconçue ; faites abstraction de tout préjugé scientifique ou religieux et vous verrez qu'il est plus digne de la nature humaine et plus instructif d'admettre le merveilleux en cherchant à en extraire le vrai, que de le traiter tout d'abord de mensonge, ou de le canoniser Miracle, pour échapper à son explication."

"On n'est jamais assez sûr de soi pour se priver d'un accusateur, et en repêchant son juge, on s'évite de se juger soi-même !"


(1) Les N° 3, 4, 5, 7, 9 sont disponibles à la bibliothèque municipale de Lyon. Ce sont des livres à consulter sur place. Une âme charitable pourrait-elle y accéder et nous en fournir des photographies ? Merci d’avance.
Il est à noté que cela provient du Legs Philippe Encausse, donc on peut penser qu'il s'agit certainement de document ayant appartenus à Papus, mais obligatoirement ayant appartenus à son fils.

(2) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k831625/f119

(3) https://books.google.fr/books?id=exwOAAAAYAAJ A partir de la page 501 de l'ouvrage.

(4) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k273286j/f3

(5) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6388626x/f118

(6) https://books.google.fr/books?id=MdnjYDYuCBIC&pg=PA141

(7) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5501521d/f3.image

( http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k476514j/f3.item

(9) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k476926w/f2.item

(10) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6438637k/f187.item

(11) https://mega.co.nz/#!llQRGRaB!ZrGtT_jZfPzpiYz1G9meRfD44wOrDI1h3wHzgVuCLX8
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(12) https://mega.co.nz/#!49ohVSwK!ny9i57R_hYXm9CMsy6_YZkh2MGFAsAJFBGlJmdFkepA
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(13) https://mega.co.nz/#!RxAzRa4K!-CP721ZW0to9WR667KQ7iqEyUNq9Pg5mYnuPdHdZ40U
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(14) https://mega.co.nz/#!ssQwDbKL!h3_eiVP__lRYHdM13eAZ-Hbb3Kt0WsmSHfHnyQ0iDZc
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(15) https://mega.co.nz/#!BsQRjK7K!inHGEH2YbHI61DNNEUtabTWOKm9QcqwCGTLx3ubYEJQ
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(16) https://mega.co.nz/#!YpADhAqT!cE0DLXLFzSvtt_uMCwOe2r9azMUxwD7QFmSXR4IpRtw
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Merci beaucoup pour cette présentation Kevin!!

Je ne connaissais presque rien d'Alcide Morin, je me coucherais moins bête

Waow merci beaucoup ! Je ne le connaissais pas du tout mais ça rends l'article encore plus intéressant qu'il ne l'est déjà ^^ Encore merci Kevin et l'équipe d'Esoshare

Merci à Kévin pour cet article sur Alcide Morin. Je ne connaissais pas non plus.

En tout cas c'est sympa l'idée de nous faire découvrir la biographie et les œuvres d'auteurs de d'autres époques et avec les citations c'est encore mieux !!! J'adhère totalement !!

Merci de vos réponses

MERCI et j'espère ainsi que beaucoup de notices seront proposées.