[Vie Esotérique - Esoshare] Philippe PAGNAT

Aujourd’hui avec Esoshare, nous allons en quelques lignes essayer de vous faire connaître un auteur prolixe et qui à connu bien du monde, l'Inconnu du monde de l'Inconnu comme j'aime à le nommer.

Philippe Pagnat, (dates de naissance et de mort inconnues), tout comme notre précédente présentation d’Alcide Morin, oui pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer...

Nous allons tenter d’en faire une brève biographie, par ordre chronologique.

Tout d’abord en 1901, il participe à la vie du Théâtre d’Application de Charles Bodinier, lieu plus connu sous le nom de La Bodinière. En effet il fit une Conférence sur Lamartine (1), là bas il croisa certainement d’autres conférenciers tels que Jules Bois, Léo Claretie, Jean de Mitty, Alfred Poizat, Robert de Souza, Emmanuel Rodocanachi, Mme de Thèbes ou encore Octave Uzanne.

Toujours en 1901, il organisa une matinée de bienfaisance le 22 décembre dont voici le programme (2) :

« Salle des Fêtes du Journal : Aujourd’hui dimanche, à une heure et demie, matinée de bienfaisance organisée par notre confrère Ph. Pagnat. Au programme : Mme et M. Hammer, le violoniste applaudi des concerts parisiens ; M. Maurice Galabert, pianiste virtuose ; M. J. Tordo, puissant baryton. Étude de M. Ph. Pagnat sur ce curieux sujet : Julie dans la vie de Lamartine, Mme Charles. Réponse a M. Anatole France, audition du Lac et du Crucifix, adaptés sur la cithare par M. J. Cejchan. Œuvres du compositeur Léo Pouget, interprétées par Mlle Y. Erryo et accompagnées par l’auteur. Gracieux concours de Mlles A. Deville et A.-M. Bain, de Mme Noëlle Herblay, de MM. Ernest Chebroux, chansonnier ; Ledemy et Meurisse, de l’Eveil Littéraire ; Vincent Breton, Eugène Portré et Henry Frick qui dira des vers du poète Lacuzon. »

D’après Gérard Walch, dans le Tome 3 de son Anthologie des poètes français contemporains, Philippe Pagnat, « assista, avec MM. A. Boschot, G. Normandy, M. Han Ryner et M.-C. Poinsot, aux débats qui, en 1901, précédèrent la fondation de l’École française ». (3)

Ensuite en 1904, il publie une étude en tête des poèmes « Les minutes Profondes » de M.-C. Poinsot (4).

Il écrit également la critique d’un ouvrage de Léon Riotor dans le numéro de juin 1904 de la revue VOX, numéro où participèrent Antide Boyer, E. Blanguernon, Léon Riotor, Marcel Roland, Poinsot & Normandy, Lydia Krylof, Paul Maraudy, Ernest Raynaud. (5)

Il dirigea la revue La Vie Morale, revue psychique, littéraire, sociale. Revue d’Art et d’Action (6). Avec sa revue il organisa bon nombre de conférences à la Salle des Agriculteurs, à Paris.

Aussi le 30 mai 1905, salle Victor Hugo, il donna une matinée spiritualiste, avec une conférence de F.-Ch. Barlet sur la création. Han Ryner, Michelet, Mmes Anita Berlioz, Jacques Tréve, Berthe de Nyse dirent quelques mots également.

En 1907, il publie un ouvrage sur l’amour intitulé Enquête sur l’amour. L’amour est-il une maladie ? L’amour a-t-il évolué ? De quelles maximes d’amour devons-nous nous pénétrer ? Enquête commentée, comprenant les opinions de quelques contemporains.

Le numéro de novembre 1908 des « Pages Modernes » est consacré à l’amour, Philippe Pagnat, a posé des questions sur l’amour à de célèbres écrivains tels que, Paul Adam, Jules Bois, Pierre de Bouchaud, Saint-Georges de Bouhelier, Jacques Frehel, Paul et Victor Marguerite, Jeanne Marni, Lydie Martial, Georges Normandy, Joséphin Peladan, M. C. Poinsot, Docteur Gabriel Pouchet, Marcel Prévost, Claude Reni, Gabrielle Reval, J. L. Rosny, Han Ryner... etc.

En 1910, il sort son ouvrage l’Occultisme et la conscience moderne.

Puis en 1918 est publiée L’Influence allemande dans l’athéisme scientifique, par l’auteur de l’enquête sur l’Occultisme et la conscience moderne.

Il préfacera l’ouvrage Méditation sur la douleur d’Octave Beliard en 1921. La même année il écrit dans sa revue La Vie Morale un article sur le Déterminisme et le libre arbitre. (7)

Puis en 1923 toujours dans la même revue, c’est un article sur la question des guérisseurs. (

Cette année-là, dans la Revue Scientifique et Morale du Spiritisme, il publie De l'homme à Dieu.

Il viendra également à Bordeaux, le dimanche 24 février 1924, pour donner une conférence dans le grand amphithéâtre de l’Athénée Municipal de Bordeaux, il y parlera de l’évolution sociale. (9)

Toujours en 1924, il publie dans la revue Le Voile d'Isis, un article intitulé F.-Ch. Barlet, peut-être une biographie d'Albert Faucheux, alias François Charles Barlet.

En 1926 cette fois, il publie dans la revue Le Voile d'Isis, l'article Sédir occultiste.

Ensuite en 1929, il publie dans la revue Le Sphinx de juillet un article sur La psychologie dans l’éducation.

En 1931, il devient critique d’ouvrages ésotériques pour la Revue L’Esprit français : hebdomadaire littéraire et artistique, avec une chronique nommée Métaphysique.

En 1933, il publie dans le Mercure de France, un article intitulé Entre l'Allemagne et nous : la Métaphysique.

En 1953, grâce à la résurrection de la revue L’INITIATION par Philippe Encausse, un article L’occultisme et la conscience moderne est publié dans le numéro 4 de 1953 (juillet-août).

Toujours cette année-là, un article intitulé L'esprit est un principe est publié dans la Revue Spirite.

En 1954, Jean Meyer, publie l'ouvrage Triomphe de l'absurde de Pagnat.

Il est publié en 1958, L'éveil à la vie, un article de notre ami Pagnat dans la Revue Spirite.



Voici maintenant deux, trois petites infos en plus, pour le plaisir :

Il fut membre de l’association Les Amis de Han Ryner.

Nous savons qu’il écrivit à Henri Poincaré, voici une de ses lettres :

Monsieur, Mr Félix Le Dantec me rapporte de vous un propos tenu, je crois, à Bruxelles au cours de vos dernières conférences. Vous auriez nettement déclaré votre résolution de ne jamais vous occuper des phénomènes dits spirites (lévitations, transport d’objets, etc. …). Voudriez-vous être assez aimable (si l’importunité n’est pas trop grande pour vous) pour me faire le grand honneur de me confirmer ce propos, en exprimant rapidement les raisons qui le déterminèrent ? Différeriez-vous aussi complètement avec le Dr Grasset ? Le professeur Ch. Richet vous paraît-il lui-même à ce point chimérique ? Certes, c’est un profane qui vous interroge, mais un profane que Mr le Dantec a reconnu être un « homme de bonne foi ». Oserai-je espérer une réponse à cette humble requête ? Si cette réponse me parvient, je serai fier de la comprendre, avec celle de Mr le Dantec, en face celles de Péladan et de Papus dans une Enquête en cours de publication sous ce titre : l’Occultisme et la Conscience Moderne. Avec mes excuses, et dans l’espoir de vous lire, veuillez agréer, Monsieur, mes respectueux hommages.

Ph. Pagnat (10)


Une lettre de Philippe est également présente dans le magnifique ouvrage de Jean-Pierre Laurant sur Les Péladan publié par les Éditions l'Âge d'Homme. Voir-ci dessous dans les citations, un extrait de ce courrier.



Voici deux trois citations des ouvrages ou articles de Philippe Pagnat :

Dans son article L’occultisme et la conscience moderne publié dans l'Initiation en 1953 :

"...Alors que le métaphysicien est contrait, sous peine d'égarement, de se tenir résolument sur son propre terrain, on n'a point manqué de se demander, depuis plusieurs lustres, si les phénomènes du psychisme, notamment la médiumnité, ne permettraient d'ouvrir une large brèche dans l'infranchissable muraille Kantienne. Il est fâcheux que les spirites, absorbés par le souci de propagande et la poursuite quasi-exclusive d'une expérience mieux réussie, plus probante et plus rare, se soient abstenus de tout examen quant à ce côté pourtant intéressant et démonstratif de la question. Je n'ai, personnellement, jamais pu faire démordre le courageux pionnier que fut Gabriel Delanne, de l'opinion terriblement enracinée qu'en dehors de l'expérimentation spirite, rien ne comptait. Allan Kardec lui-même e peut être accusé d'une pareille étroitesse. Il disait : "Le spiritisme sera scientifique ou il ne sera pas". C'était mettre l'accent sur la certitude de la vérité du phénomène - et bien ignorant qui prétendraient le réfuter - ; ce n'était nullement préjuger de la valeur de la science de son époque, aujourd'hui bien dépassée. La foi d'Allan Kardec se limitait en sa foi dans l'Esprit, caution sublime de sa croyant aux Esprits."



Extrait de la lettre de Philippe dans l'ouvrage Les Péladan :




(1) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2856992/f4.item.r

(2) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76242893/f5.item.r=pagnat.zoom

(3) : https://fr.wikisource.org/wiki/Anthologie_des_po%C3%A8tes_fran%C3%A7ais_contemporains/Tome_troisi%C3%A8me

(4) : https://archive.org/stream/onousensommesla00souzgoog/#page/n132/mode/1up

(5) : http://www.fornax.fr/catalog/product_info.php?products_id=218

(6) : http://www.iapsop.com/archive/materials/annales_des_sciences_psychiques/annales_des_sciences_psychiques_v29_1919_partial.pdf (Page 110 de la revue.)

(7) : http://www.iapsop.com/archive/materials/eon/eon_v1_n4_jan_15_1921.pdf

(8) : http://www.spiritisme.net/docs/rs1923.pdf

(9) : http://www.spiritisme.net/docs/rs1924.pdf

(10) : http://henripoincarepapers.univ-lorraine.fr/corresphp/?a=on&alpha=Pagnat%2C+Philippe&action=go