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Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
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Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Le Shintoïsme
神道
神道
Le shintoïsme (神道), signifiant littéralement « la voie des dieux » est avec le bouddhisme, une des principales religions pratiquées par les Japonais. Considérés par beaucoup comme une forme d’animisme voire de chamanisme plutôt que de polythéisme, le shinto doit avant tout être considéré comme l'expression profonde de la culture ancienne japonaise. Une culture très ancienne dans ce cas remontant sans doute au temps des premiers hommes ayant colonisé l’archipel nippone.
Amaterasu, Déesse du soleil
Bref historique du shintoïsme
La date d’apparition du shintoïsme est encore sujet à débat de nos jours, cependant la plupart des historiens s’accordent à penser que ce fut au lors de la civilisation Jomon, c'est-à-dire entre 11000 et 300 ans avant Jésus-Christ.
Cette religion prend une nouvelle tournure avec le début de la culture du riz et l’apparition des premiers rites liés aux semailles et à la moisson. Nous sommes alors en plein milieu de la culture Yayoi, à savoir entre 300 avant JC et 300 après JC, période marquant également le début d’une iconographie shintoïste assez caractéristique.
Le 5ème siècle et le 7ème siècle viennent également marquer de leur empreinte le shintoïsme. Pour le premier par l’introduction de l’écriture et le deuxième par celle du bouddhisme au Japon. Ainsi, dès l’an 712 est achevé le Kojiki ( 古事記) « chronique des faits anciens », (qui constitue l’un des piliers fondateurs du shintoïsme) et en l’an 720, le Nihonshiki (日本書紀 )« chroniques du Japon ». C’est ainsi, grâce à ces deux ouvrages, que naît un système de croyances Shinto pour la première fois unifié.
Pour l’anecdote, il faut savoir que ce qui explique cette rapidité assez remarquable pour l’époque dans l’unification des croyances, était en faites le fruit de la concurrence avec les Chinois. Avec l’apport du bouddhisme et de certaines autres technologies, les Japonais ont été très impressionné par la civilisation chinoise et c’est pour garder la tête haute face à leur voisin qu’ils ont fait un sorte que tout se fasse au plus vite.
Vient ensuite l’ère d’Edo (1600 à 1800 ap JC) , période relativement calme militairement parlant, elle est surtout marqué par un total repli du Japon sur lui-même… Durant cette ère, on note une volonté de la part de certains Japonais de vouloir « épurer » le shinto des influences étrangères et notamment du Bouddhisme.
Cependant c’est l’ère Meiji (1868 à 1912) qui marque une nouvelle étape dans le développement du shintoïsme. En effet c’est à cette période que celui-ci va être promu en tant que religion d’état ou Kokka Shinto. A partir de là tous les prêtres shinto sont considérés comme « fonctionnaires de l’état » et l’Empereur cumule alors le titre de chef des armées et celui de chef de culte. L’Empereur est également reconnu dès lors comme un descendant d’Amaterasu elle-même et à ce titre considéré comme un véritable dieu.
A l’image des monarchies absolues Européennes du siècle précédent, la religion sera souvent utilisée comme un prétexte à la guerre. Mais celui qui abusera le plus de ce prétexte est sans doute l’Empereur Showa dont le règne commenca en 1927.
C’est notamment sous cet Empereur que le Japon va connaître les deux guerres mondiales.
Les deux guerres ont eu de lourdes conséquences bien entendu, mais celle qui nous intéresse le plus dans ce post sur le shintoïsme, ce sont celles de la deuxième… En 1945, les alliés exigent le démantèlement du shinto d’état et dès janvier 1946, forcent l’empereur à reconnaître lors d’un discours public qu’il n’est pas un akitsumikami à savoir une divinité incarnée. Le shintoïsme prends alors un coup dont il ne se remettra jamais totalement.
A cette époque, on voit apparaître de nombreuses branches du shinto dont les plus connus sont sans doute Konkokyo et Omoto Kyo. Certaines sectes à tendance ultra-nationaliste voient également le jour à cette période.
Aujourd’hui la vision des Japonais sur le Shinto n’est plus la même… Il est davantage considéré (pas par tous les japonais bien entendu) comme une part du patrimoine que comme une véritable religion, presque une sorte de folklore…
Cependant bien que les Japonais soient beaucoup moins animés d’un esprit religieux qu’auparavant, les valeurs du shinto restent encore fortement ancrées dans l’inconscient collectif.
Il est assez courant de nos jours qu’un Japonais pratique plusieurs religions dans sa vie. On dit généralement que l’on naît et vit shinto, que l’on se marie chrétien (c’est une pratique de plus en plus courante) et que l’on meurt bouddhiste. (Nous reviendrons sur le pourquoi plus tard)
La mythologie shinto
Qu'est-ce qu'un kami ?
Les Japonais comme bien d’autres peuples, se sentent dominés par les forces de la nature. Ils attribuent donc à chacune d’elles une personnalité, une puissance, une sorte de divinité. Ce sont des Kamis : les hautes montagnes sont des kamis, les fleuves sont des kamis et même certains « grands » hommes sont considérés comme des kamis. On les respecte, on les vénère, on leur rend un culte. Ils ne sont cependant pas tout-puissant, ils ne savent pas toutes choses et ne sont pas partout à la fois. Ils ne sont pas non plus immortels mais naissent, vivent, meurent et renaissent comme toutes les autres créatures.
Tout ce qui est grand ou inexpliqué est kami. Ils sont donc très nombreux… Les japonais ont coutume de dire qu’ils sont « ya oyorozu » : huit cents myriades… Autrement dit une infinité.
De ce fait, le rapport des japonais à la nature devient très particulier dans le sens où ils se sentent en famille dans la nature… Ils sont cousins avec le fleuve ou avec l’arbre...
A l’image de la nature, les kamis ne sont intrinsèquement ni bon, ni mauvais. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’ils possèdent deux « âmes » une bonne (nigi-mi-tama) et une mauvaise (ara-mi-tama)
Les principaux Kamis et leur histoire
le Kojiki raconte « qu'au temps où commencèrent le ciel et la terre, trois divinités asexuées se formèrent dans la plaine des hauts cieux (Takamanohara) ». C'est ainsi que naquirent d'elles-mêmes à partir du Chaos originel :
- Ame no Minaka-Nushi no Mikoto
-Takami-Musubi no Mikoto
- Kami-Musubi no Mikoto
Ces trois divinités prirent le parti de ce caché du monde.
« Ensuite, lorsque la terre, jeune et pareille à de l'huile flottante, se mouvait ainsi qu'une méduse, d'une chose qui surgit, telle une pousse de roseau, naquirent deux divinités, qui, elles aussi, se cachèrent. »
Ces deux divinités sont : Umashi Ashikabi Hikoji et Ame no toko tachi.
Ainsi se formèrent sept générations divines qui prirent également le parti de se cacher...Le dernier couple portait les noms de Izanagi et Izanami à qui Ame no Minaka Nushi ordonna de créer le monde
Izanagi et Izanami : les créateurs
Frère et sœur, mari et femme on dit qu’ils rejoignirent ce monde en descendant d’un arc en ciel , « le pont flottant du ciel ». Ils sont à l’origine des dieux et des hommes.
Pour former le monde, ils utilisèrent un lance : Ame no nohoko (« La lance céleste »). Ils la plongèrent dans l’eau de la mer, la remuèrent un instant. En retirant l’arme, une goutte tomba de la pointe et forma l’île de Onokoro (qui signifie « coagulée naturellement »). Ce fut la première terre ferme, la première île du Japon.
Ils furent les premiers à codifier le mariage ainsi que les ritres nuptiaux. Leur premier enfant est Hikuro mais qu’ils refusèrent de reconnaître à cause de ses déformations. Ils donnèrent ensuite naissance à toutes les îles du Japon, les dieux des vents et des mers, des arbres et de l’eau. Le dernier de leurs enfants est Kaguzuchi le dieu du feu. En venant au monde, celui-ci brûla très sévèrement les entrailles de sa mère en lui causant de terribles souffrances dont elle mourra avant de descendes aux Enfers.
Inzanagi après s’être longuement lamenté se décida finalement à aller chercher sa femme aux Enfers. Quand Izanami l’appris, elle se cacha et demanda à son mari de ne pas chercher à la voir. Plein de désirs, Izanagi ignora la requête de sa femme et découvrit que le corps de cette dernière était déjà entré en putréfaction, rongé par les vers. Terriblement humilée, Izanami expulsa Izanagi des Enfers…
Souillé par son passage aux enfers, Izanagi se rendit dans l’île de Tsukushi pour se purifier (à noter que la pratique des bains purificateurs est resté très forte chez les Japonais notamment dans le cadre du misogi sur lequel nous reviendrons plus tard).
L’histoire raconte qu’en se lavant l’œil gauche, Izanagi donne naissance à Amaterasu (déesse du soleil), en se lavant l’œil droit naît Tsukiyomi (dieu la Lune) et se frottant le nez naît Susano-Wo. Izanagi donne son royaume en partage à ses 3 enfants :
-A Amaterasu : les plaines célestes
-A Tsukiyomi : Les sphères de la nuit
-A Susano-Wo : L’Ocean
Amaterasu et le mythe de la caverne.
Amaterasu, littéralement « celle qui brille au paradis » est une déesse très importante dans le panthéon japonais et ceci pour deux raisons
-C’est la déesse du soleil voire elle est elle-même le soleil. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le drapeau japonais est en fait une représentation d’Amaterasu.
-C’est d’elle dont descendrait tous les empereurs nippons.
Son histoire est lié à Susano-Wo comme nous allons le voir… Ce dernier était las de gouverner l’Océan et demandait sans cesse à son père Izanagi de pouvoir rejoindre sa mère Izanami aux Enfers. Excédé, Izanagi chassa Susano-Wo des cieux. Avant de partir, il décida de rendre visite à sa sœur Amaterasu. Il fit un tel bruit qu’elle prit peur et s’arma comme pour une guerre. Le frère et la sœur s’affrontèrent alors de part et d’autres de la rivière de la Tranquillité. Finalement la déesse du soleil, désespérée, décida de s’enfermer dans une grotte plongeant ainsi le monde dans l’obscurité…
Tous les kamis se massèrent devant la grotte suppliant Amaterasu d’en sortir, mais celle-ci ne cédait pas… Les Kamis décidèrent finalement d’organiser un grand banquet devant la grotte. On y mangeait bien et l’ambiance était festive. Tous ces rires et ces élans joies attirèrent l’attention de la déesse rongée de chagrins et de désespoir qui décida finalement de sortir de la grotte pour voir ce qu’il en était et c’est ainsi que la lumière revint sur le monde…
Susano-Wo
Susano-Wo dont le nom signifie la « rapide divinité impétueuse », est le dieu des tempêtes et des orages. Il représente aussi la force dans son aspect destructrice et incontrôlée. Comme un raz de marée qui détruit tout sur son passage sans faire de distinction entre ses victimes.
Comme nous l’avons vu dans le chapitre se rapportant à Amaterasu, Susano-Wo s’est retrouvé un temps exilé sur Terre parmi les hommes et avec un corps d’humain.
La légende la plus célèbre le mettant en scène est sans doute son affrontement avec le dragon de Izumo.
Alors que Susano-Wo vagabondait de villages en villages, il arriva dans le district d’Izumo où tout le monde était en tenue de deuil. Devant ce triste spectacle, il demanda ce qu’il se passait et on lui répondit que tous les ans, un monstre à huit têtes et huit queues nommé Yamata No Orochi venait enlever puis dévorer une jeune fille, et que cette année, c'était la dernière fille du roi, la princesse Kushi-inada, qui allait être sacrifiée. Après avoir rencontré ses parents, Susano-Wo se désigna volontaire pour affronter le dragon en échange de la main de la jeune princesse. Ses parents acceptèrent. Pour parvenir à ses fins Susano-Wo avec les habitants du village érigea une palissade percée de huit trous étant chacun d’entre eux surmonté d’une jarre dans lequel on versa du saké.
Le lendemain, le dragon se pointa devant village et ce curieux édifice… Il s’apprêta à cracher le feu quand il fut attiré par l’odeur du saké… Il se dit qu’il était préférable de boire le saké avant d’embraser le tout. Il passa ainsi chacune de ses têtes dans chacune des ouvertures et vida les jarres de leur enivrant contenu. Dès qu’il eut finit, Susano-Wo sortit de sa cachette et défia le dragon. Ce dernier se mit à rire devant ce petit homme qui s’offrait à lui. Mais au moment de l’attaquer, sous l’effet de tout cet alcool, le dragon se mit à chanceler et à tituber. Sautant sur cette occasion, Susano-Wo sortit son sabre et trancha les huit têtes du dragon une à une.
Susano-Wo trouva dans la queue du dragon une épée magique du nom de Kusanagi qu’il offrit à sa sœur, Amaterasu pour se faire pardonner… Celle-ci accepta et il put rejoindre les plaines celestes.
Izanagi et Izanami
Le culte des Kamis
Les kannushi
Un kannushi est en quelque sorte le prêtre shinto. Il est responsable de l’entretien du sanctuaire (jinja) ainsi que du culte voué au Kami de ce sanctuaire. Au fil du temps leurs rôles et leurs images ont changé :
A l’origine, les kannushi étaient clairement considérés comme des mystiques capables de miracles. Leur principal rôle étant d’être les médiums d’un kami en particulier et d’ainsi répandre ses dires, ses bénédictions ou ses malédictions.
Aujourd'hui, les kannushi ont perdu cette dimension mystique et ont simplement pour rôle d’officier lors de diverses cérémonies religieuses…
La tenue qu’ils portent est celle portée par les shoguns et par l’Empereur lui-même (soulignant une fois de plus le lien entre religion et la politique). Ainsi, elle n’a pas une symbolique religieuse très importante… Le shaku en revanche (sorte de bâton rituel japonais) que porte les kannushi et l’Empereur aurait pour vertu de bannir les esprits malins et donc de prévenir de la malchance.
On retrouve l'emploi de ces sceptres en Chine où ils prennent le nom de Hu.
Pour l’anecdote, les kannushi peuvent se marier et avoir des enfants.
Les Miko :
Le rôle Miko a connu au fil du temps une évolution analogue à celles des Kannushis. Dans les temps anciens elles avaient un rôle très semblable à celui des Pythies que l’on trouve en Grèce à savoir prédire l’avenir et transmettre les dires des dieux lors d’une transe.
Aujourd’hui elles sont davantage considérées comme les « gardiennes » du sanctuaire auquel elles sont affectées.
Leur travail consiste maintenant à :
-Assurer le fonctionnement du sanctuaire
-Exécuter les danses rituelles lors des cérémonies religieuses
-Tenir les boutiques du sanctuaire
-Rédiger les Omikuji
Pour savoir ce qu'est un Omikuji :
- Spoiler:
- Tiré de wikipédia :
On reçoit généralement les omikuji en les tirant au sort d'une boîte, que quelqu'un a préalablement secouée, en espérant évidemment bonne fortune. L'omikuji sort, enroulé, par un petit trou.L'omikuji prédit si la personne a des chances ou non de voir ses rêves et ses projets se réaliser, si elle trouvera l'âme sœur, et prédit généralement la santé, la fortune, la vie, etc. Lorsque la prédiction est mauvaise, on plie la bande de papier et on l'attache généralement à un pin se trouvant près du sanctuaire pour conjurer le mauvais sort.
Les Japonais se rendent souvent consulter l'omikuji avant un événement important (voyage, mariage...) et notamment le jour de l'an
A l'opposé des Kannushi, les mikos avaient dans le temps pour interdiction de se marier. A noter que cette règle n'est plus appliqué de nos jours.
Les sanctuaires shinto ou Jinja
Pour comprendre la structure d'un sanctuaire shinto, je vous recommande chaudement ce site
Le sanctuaire shinto
Vous y trouverez une visite guidée d'un sanctuaire "type".
Ce sera plus clair de cette façon que si je me lance moi même dans la descritpion
Les principales fêtes :
Sho-gatsu ou fête du Nouvel An, du 1 au 3 janvier
Kagami Biraki, le 11 janvier qui consiste à briser le couvercle d’un tonneau de saké qui sera bu lors de cérémonie shinto.
Setsubun, le 3 février. On jette des fèves à l'intérieur et autour des maisons en criant " Que les démons sortent, que la chance rentre ! "
Hina Matsuri ou fête des poupées, le 3 mars. Destinée aux petites filles, on compose un étalage chargé de poupées représentant des anciens personnages de la cour impériale.
Fête des garçons, le 5 mai. Des Koi-nobori (manches à air en forme de carpe, symbole de la force) sont fixés à des mâts et flottent à l’air à la manière de cerf-volant.
Tsukimi, contemplation de la pleine lune de la mi-automne.
Kanname-sai, l'empereur offre le riz nouveau au mois d'octobre.
Niiname-sai, fête célébrée par la famille impériale en novembre, lorsque l'empereur goûte le riz nouveau.
Cependant les fêtes les plus représentative du shintoïsme restent les Matsuri :
Les matsuri (祭り/祭) sont des festivals et fêtes populaires japonaises, ayant généralement lieu durant la période estivale, dans pratiquement toutes les localités japonaises. La plupart d'entre elles sont liées à une célébration religieuse, le plus souvent shinto. Elles sont l'occasion pour les Japonais de se retrouver entre amis pour déguster des spécialités, assister à des feux d’artifices, aux enfants de jouer à des jeux et surtout faire revivre le folklore locale.
Certains matsuri sont des processions religieuses de mikoshi dédiées et consacrées aux divinités, importantes (par exemple Amaterasu, la déesse du soleil dans le shintoïsme), ou très locales. Ces processions peuvent s'effectuer en gravissant une montagne, afin d'atteindre le temple ou sanctuaire au sommet et le rouvrir pour recommencer les cycles religieux.
D'autres consistent en des danses collectives, des parade dans le village.
Les principaux symboles du shintoïsme et leurs significations
Le sabre / Le joyau / Le miroir
Ils constituent ce que l’on nomme : « Les Trois Trésors Sacrés du Japon » ou « Les Trois Insignes Sacrés de la Famille Impériale », on trouve par mis ces trois objets :
-L’épée, Kusanagi no tsurugi
-Le miroir, Yata no kagami
-Les joyaux, Yasaka no Magatama.
L’épée a été découverte et apportée à Amaterasu par Susano-Wo suite à sa victoire sur le dragon
Le miroir est celui de Amaterasu dans laquelle elle se serait regardée peu après être sortis de la caverne
Les joyaux quant à eux sont naît lors du combat entre la déesse du soleil et Susano-Wo.
La légende veut que Amaterasu elle-même offrit ses trois objets à son petit-fils Ninigi-no-Mikoto, père du premier empereur Jimmu Tenno.
C'est cette légende qui va rendre légitime le Shinto d’état dont nous avons parlé précédemment
Chacun de ces trésors a une symbolique qui lui est propre :
L’épée représente la force et confère à l’empereur la suprématie militaire. A noter ici que la symbolique de l’épée n’est pas à considérer uniquement dans son aspect « négatif » où elle serait un instrument de mort. Les japonais font en effet une importante distinction entre « le sabre qui prend la vie et celui qui la donne ». Cela peut paraître contradictoire de voir une épée donner la vie mais il faut l’entendre dans le sens du sabre qui repend la justice et la paix…
Le miroir symbolise la puissance d’esprit d’origine divine qu’a l’Empereur. Elle lui confère la suprématie religieuse.
Ce miroir, fait de bronze symbolise la sagesse et la pureté d’esprit. Par lui on s’observe soi-même, à la recherche de ses qualités mais aussi de ses défauts. Il s’agit donc d’un symbole de la remise en question et du travail sur soi.
Les joyaux évoquent la bienveillance de l’Empereur ce qui lui confère la suprématie civile.
Ils sont une forme de griffes ce qui implique que si on les assemble deux à deux, on peut reconstituer le symbole du yin et du yang.
A noter que même si leurs origines révèle de la légende, ces trois trésors existent bel et bien.
En voici un réplique pour vous faire une idée
Les Torii
Le torii est un portail ou une porte traditionnelle japonaise qui symbolise le passage entre le monde terrestre et le monde divin.
La plupart se trouvent à l’entrée des sanctuaires shinto.
Les japonais ont pour habitude de dire qu’il est indispensable une fois qu’on a traversé un torii, de le passer dans l’autres sens pour revenir dans le monde terrestre. C’est notamment la raison pour laquelle les Japonais n’hésitent pas à contourner un Torii si ils ne sont pas sûr de pouvoir le retraverser plus tard…
Pour l’origine, il est intéressant de savoir que certaines personnes associent les torii japonais aux Torana indiens et aux Paifang chinois.
Spiritualité et ésotérisme Shinto
Spiritualité et philosophie de vie shinto
Dans la vision shinto, l’homme est intégré à un tout et n’est qu’une infime partie de celui-ci. C’est une notion vraiment très ancrée dans les mœurs japonaises où le groupe, que ce soit la famille ou la nation, passe avant l’individu.
Le sacrifice de soi est une pratique très courante au Japon bien qu’elle s’exprime à différents niveaux.
La forme la plus extrême est sans nul doute le rituel du Seppuku ou Hara-Kiri. Plus que pour laver ses propres péchés, cette pratique visait le plus souvent à restaurer l’honneur de sa famille ou celui de son maître.
Petit bonus sur le Seppuku
- Spoiler:
- Le seppuku (切腹, littéralement « coupure au ventre ») ou hara-kiri (腹切り), est une forme rituelle de suicide masculin par éventration, apparue au Japon vers le XIIème siècle et officiellement interdite en 1868.
Le choix du ventre comme cible n’est pas un hasard, au Japon le ventre (siège du Hara) symbolise le courage, la volonté et les émotions. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle sur certaines icones de personnages réputés pour leur force aussi physique que spirituelle, ceux-ci sont représentés avec un gros ventre alors qu’ils n’en ont pas eu dans leur vie…
Dans certains cas (dépendant de la « clémence » du maître), un ami peut accompagner le futur défunt dans son rituel. Son rôle est de couper sa tête une fois que celui-ci se sera donner le premier coup afin d’abréger ses souffrances…
Un petit passage de wikipédia pour vous prouver l’impact de cette pratique sur la société japonaise actuelle :
« Près d'un quart des suicides au Japon sont classés comme inseki-jisatsu, ou suicide visant à effacer une faute ou une responsabilité assumée. Ils concernent des directeurs d'entreprises, des hommes politiques soupçonnés de corruption ou visés par un scandale, mais aussi les chefs d'équipes dans une entreprise ou les chefs de famille ».
Reconstitution d'un rituel du Seppuku
Les kamikases (signifiant « vent divin ») sont un autres exemple extrême du dévouement des japonais pour « le groupe ».
De nos jours cependant cet esprit de sacrifice s’exprime d’une manière différente mais qui reste tout de même assez marquée. On peut citer quelques exemples :
-Les étudiants qui jeunent et qui s’enferment dans leur chambre tant qu’ils n’ont pas des résultats satisfaisant.
-Les parents qui vivent littéralement à leur travail pour leur famille.
-Et la liste est longue !!
Nous avons vu plus haut que les japonais avaient pour coutume de « vivre shintoïste mais de mourir bouddhiste ». La raison de cette habitude réside dans le fait que le shintoïsme n’attribue que très peu d’attention à l'après-mort. Devant cette solitude, beaucoup (pour ne pas dire la quasi-totalité des japonais) sont enterrés selon des rites bouddhistes.
Le culte des ancêtres est cependant très présent dans la culture shinto.
Le Kototama
Il ne s'agit ici bien entendu que d'une introduction au Kototama. Cependant, si le sujet vous intéresse, je vous invite à faire vos propres recherches pour approfondir.
Petit-point important, le Kototama se basant sur les sons, un petit point prononciation me semble important :
- A se dit comme en fraçais
- E se dit [é] comme lait
- I se dit comme en français
- O se dit comme en français
- U se dit [ou] comme trou
Le Kototama constitue l’enseignement original du shintoïsme, il se traduit littéralement par « les mots âme ».
Les Japonais ne considèrent pas le Kototama comme une théorie ou une doctrine, mais comme l’expression du Ki qui donne naissance à la conscience sous une infinité de formes. Ils expriment cette idée par le mot Aikitama qui signifie « l’esprit d’harmonie qui donne naissance à ».
Un peu comme des poissons dans l’océan, le Kototama enseigne que nous sommes tellement immergés dans une mer de conscience qu’il nous ait très difficile de percevoir notre véritable nature et le rôle que nous jouons dans la création de notre propre réalité. Et c’est seulement lorsque notre expérience subjective est vérifiée par des principes objectifs que la réalité devient vérité.
Ces principes ce sont le Kototama.
Le Kototama ne régit donc pas le monde manifesté (qui n’est qu’une reconstitution modelée par nos sens) mais le monde qui est destiné à être manifesté.
Qu'est-ce qu'un Kototama ou mot-âme ?
Pour ceux qui étudient la Kabbale, sachez que la notion des mots-âme du Kototama est très proche de celles des mots de pouvoir de la Kabbale.
Les mots-âme, correspondent donc au « Verbe » de la genèse, le langage de Dieu par lequel l’univers est apparu.
Chacun des Kototama peut être associé à un aspect ou plus précisément une forme d’expression du divin, chacune de ces formes étant représenté dans le shintoïsme par les kamis de la première génération ou « kamis cachés ».
Su : Le commencement
Le son créateur de l’univers d’où naissent tous les autres est le Kototama Su. Su donne continuellement naissance à U le monde manifesté. Mais U n’est que l’étape finale d’un processus complexe…
Pour se faire une idée plus précise de ce que représente Su, nous allons faire le lien avec ce que nous dit la Bible. La genèse, avant même le commencement de la création et avant le fameux « Fiat Lux », nous dit : « Au commencement était le monde ». Du point de vue du Koto-Tama, on pourrait dire « Au commencement était le Su ». Cependant cette analogie n’est pas tout à fait correcte. La Bible sous-entend que le monde pré-création a toujours été ainsi. Su cependant naît du vide infini qui est représenté par le Kototama Mu.
Si on considère U, le monde manifesté, comme le 1, Mu doit être considéré comme le 0. Su quant à lui est le mouvement qui initie le passage du 0 à quelque chose qui n’est plus 0 sans être 1 ni même être 0.0000000………1 ^^
Ainsi naît pour la première fois le monde qui est destiné à être manifesté que les japonais nomment Kamyo : l’âge des dieux.
Le schéma de Naka Ima : Le lien entre manifesté et non manifesté
Le schéma de Naka Ima permet de mieux comprendre le lien entre les mondes.
ANA est le ciel, le monde non manifesté, régi par le Kototama. La variété de l’expression du Ki est le résultat de l’action combinée des cinq pouvoirs ou cinq dimensions et des huit puissances.
- Chaque pouvoirs est associé à un voyelle : AEIOU. Ce sont les les « sons-mères »
- Chaque puissances est associé à une consonne étant chacune liée à la dimension de I : Hi / Ti / Si / Ki / Mi / Ri / Yi / Ni. Ce sont les « rythmes pères »
Quand les cinq dimensions sont unifiés et stabilisés par les huit pouvoirs de la dimension I, l’idée ou l’intention de la création commence. Ceci est appelé MANA, le point dont toute manifestation provient.
MANA correspond également au pont flottant du ciel que nous avons vu précédemment et d’où Inzanagi plonge sa lance pour créer le monde.
KANA est donc le monde manifesté.
A l’origine, l’humanité pouvait facilement faire le lien entre KANA et ANA grâce au Kototama. L’homme s’exprimait à l’aide des mots-âme jusqu’à ce que ce principe soit occulté. On peut y voir un lien avec le jardin d’Eden et l’épisode de la tour de Babel où le Verbe a été perdu…
Les cinq voyelles et dimensions :
Le plan U correspond au physique, au matériel. La conscience sur ce plan est purement mécanique et se trouve limitée à la perception des cinq sens sans capacité de reconnaissance ou de distinction d’une chose ou d’une autres. Dans le Bouddhisme, ce plan se nomme Genza ou enfer. L’esprit sur ce plan est piégé est n’a aucun moyen de s’exprimer.
Capacités associées : Sens physiques
La propriété fondamentale du plan A est l’expansion et en tant qu’expansion infinie, A représente le Ki qui donne naissance à toutes choses. Attention cependant, dans le Kototama, le plan A est associé à l’air et non au feu comme on pourrait le croire puisque l’expansion de Ki est perçue comme une expansion de conscience laquelle étant reliée à l’air.
A la lumière de cette conscience la capacité de distinction entre les choses et enfin possible.
De là naît la séparation entre le Ciel et la Terre.
Capacités associées : Sens spirituels
Le plan O est le plan de la contraction qui permet continuité et matérialisation. Ce concept en japonais est appelé matomari signifiant « amener les choses dans l’unité et la cohérence »
Capacités associées : Mémoire, intelligence et rationalité
Le plan E quant à lui, permet de donner une direction à l’expansion infini de ki du ciel représenté par le plan A et de cette direction commence à naître des formes… En donnant également une direction à notre mental, le plan E s’accosie au jugement. La capacité de jugement est la première qui soit spécifique au mental humain.
Capacité associée : Jugement
Le plan I est appelé hataraki ou « le pouvoir de la vie ». Il corresponds ainsi au pouvoir et à la volonté de vivre. C’est par ce plan que sont permises les perceptions les plus subtiles. Une fois intégré, l’homme a une foie inébranlable dans l’ici et maintenant, dans l’existence elle-même.
Quand, il est compris que le plan I est à la fois l’origine et le contrôle de la vie, l’attachement aux choses n’a plus lieu d’être.
I se trouve donc au point de rencontre entre le ki du Ciel et de la Terre, et tout le pouvoir de l’homme consiste à recevoir (plan O) ce ki dans notre hara et de lui donner une nouvelle direction (plan I). De cette manière la verticalité devient horizontalité.
Capacité associée : La vie elle-même
A noter qu’on peut très bien faire le lien entre les cinq plans du Kototama et les cinq véhicules bouddhiques
Les huits pouvoirs du plan I
Si l’on refait un retour sur le schéma de Naka Ima, les huits pouvoirs prennent source en MANA, le point entre les mondes ou « le pont flottant du ciel ».
On dit qu’un petit schéma vaut mieux qu’un long discours, je vous propose ces deux schémas qui décrivent chacun les huit pouvoirs (Ok c’est en anglais… Mais ça reste abordable quand même ^^)
Vous remarquerez comme nous l’avons vu dans la définition des mots-âmes que chacun des huit pouvoirs est associés à une déité ou kami.
Les quatres potentiels de l’humanité
Kushimata : L’esprit mystérieux :
Kushimata représente les perceptions qui vont au-delà du physique. Le Kototama nous dit que Kushimata est « comme le sel dans l’océan, caché au centre de l’existence ». C’est le potentiel d’accès à la sagesse par lequel la dualité devient unité.
Aratama : L’esprit du raffinement
Le symbole d’Aratama est le sabre qui peut être considéré comme une arme grossière ou comme un élégant outil de raffinement. Ce sabre représente le jugement humain et l’esprit critique qui est utilisé pour « trancher » l’illusion qui entoure l’homme afin de percevoir le monde de manière claire et précise.
Aratama est aussi associé au courage. Le courage de rechercher la vérité, de se libérer de toutes les préjugés que nous avons-nous-même établis.
On peut faire une analogie avec la caverne de Platon où Aratama représente le sabre qui nous libère de nos chaînes et le courage nécessaire pour en sortir…
L’esprit critique, aux yeux des Japonais, est donc le seul outil sur lequel l’homme puisse se reposer pour saisir « Michi » ou le chemin de vie.
Nigitama : L’esprit d’élévation
Il est représenté par les joyaux et symbolise le pouvoir de lier les choses entres elles. Nigitama est associé à la mémoire par laquelle les progrès de l’homme deviennent possibles.
Nigitama est également associé à l’amour ou plus précisément à la compassion. Etant également associée à l’élément eau, le Kototama nous dit que si l’homme n’est pas capable d’amour l’eau se refroidit jusqu’à geler.
Sakimata : L’esprit d’abondance
Nommé également esprit de bonheur ou de succès bien que cette appellation n’ait pas vraiment de rapport direct avec sa fonction principale.
Pour faire le lien avec une vision plus occidentale de la chose, Sakimata est le potentiel par lequel l’homme joue son rôle de canalisateur des énergies divines sur le plan physique. C’est l’homme se trouvant entre Ciel et Terre (et non pas Terre et Ciel ^^).
Sakimata est aussi la source de ce qu’on pourrait appeler le « sentiment spirituel » et représente ainsi le premier pas à effectuer sur la Voie.
Lorsque l’homme a développé ses quatres potentiels (Kushitama / Aratama / Nigitama / Sakimata) alors celui-ci peut atteindre Naohi (état représenté par le Kototama Su-U représentant la création dans sa totalité : Manifesté et Non-manifesté) où il devient le miroir parfait de l’univers. A cet instant, l’individu se reconnaît en l’univers et tout est compris…
Au fait le miroir, le sabre et les joyaux, ça ne vous rappelle pas quelque chose par hasard ? Maintenant vous connaissez l’aspect ésotérique des symboles du trésor impérial
Le Misogi
Le misogi est le cœur de la pratique du shintoïsme. Il s’agit d’une méthode de purification qui prends ses sources dans la mythologie shinto et plus particulièrement l’épisode où Izanagi, à la suite de son séjour aux Enfer, va se baigner dans une rivière afin de se purifier. L’eau est un élément très important de la civilisation japonaise, voici les mots d’un prêtre shinto à son sujet :
« Le Japon est la civilisation de l'eau. C'est la culture du nagare, de l'écoulement. Il n'y a pas d'arrêt, de blocage. Les traditions et l'esprit japonais ont été modelés par cette façon de voir les choses.
Nous lavons notre corps avec de l'eau, c'est l'origine du misogi. C'est de là qu'est né le Shinto, la Voie des dieux. »
Deux autres citations pour mieux cerner ce qu’est le misogi :
« MI représente à la fois le corps et l’esprit, les composantes internes et externes de l’être humain ; SO est l’enveloppe charnelle de SU, l’étincelle divine ; et GI (KI) représente la blancheur immaculée et pure. En résumé, le misogi consiste à nettoyer toutes les souillures, lever tous les obstacles, arrêter le désordre et s’abstenir de pensées négatives pour atteindre un état de rayonnement où la pureté serait sans fard, toutes choses accomplies, la vertu élevée et l’environnement inaltéré. Par le misogi, chacun revient au commencement des choses, lorsque l’univers n’était pas différent de nous. »
« Depuis les temps anciens, des techniques pour atteindre le plus haut niveau de jugement et d’intuition, aussi bien mental, physique que spirituel, ont été pratiquées. Ces activités sont parfois nommées Gyo (Exercices) ou plus formellement Misogi harai, nettoyage du corps et de l’esprit.
En pratique, Misogi peut se référer à toutes les techniques ou aux disciplines spirituelles chassant les impuretés, revigorant l’être physiologique.
La pratique de Misogi peut être divisées en nettoyage du corps, du cœur, de l’environnement et de l’esprit.
Nettoyer le corps physique implique un lavage littéral des saletés externes et de chasser les toxines du corps en purifiant les intestins et le sang, en ajustant le régime et le sommeil, et en régulant les mouvements du corps de façon à augmenter la centripétalité ainsi que l’harmonie interne et externe.
Le Misogi du cœur consiste à se libérer des anciennes pensées et croyances n’augmentant pas la longévité, afin d’obtenir une vie mentale positive, de comprendre le Kannagara (notre nature divine) pour obtenir la paix intérieure et l’harmonie, et de manifester le Kansha (Gratitude) menant à un cœur équilibré.
La purification de l’environnement inclue le vrai nettoyage physique, évitant les paroles démoralisante, négatives ou sombres, utilisant des mots lumineux et se focalisant sur l’aide et le service à autrui. Un des buts primaires de Hakushu (Purification en claquant des mains) est de nettoyer notre environnement proche de toutes vibrations stagnantes à travers l’utilisation intentionnelle de sons aigus.
Le Misogi de l’esprit consiste à pratiquer l’unité corps-esprit et à purifier le corps astral à travers les vibrations des sons. »
Une séance de misogi
Le déroulement d’une séance de misogi et exercices correspondants
Source : http://www.budoshugyosha.com/
Puisque la cascade, Konryu myojin (Myojin signifie « Gracieux Kami ») est un Kami, il est nécessaire de subir une purification avant d’y entrer.
Puis on se rend dans les vestiaires où les hommes revêtent un Fundoshi (Pagne) et un Ha-chimaki (serre-tête) et les femmes, un long Kimono et un Hachimaki.
En sortant du vestiaire, on se rend dans un lieu ouvert au-dessus de l’entrée de la cascade, en face du Honden. On salue deux fois, on claque deux fois des mains et on salut encore une fois.
On peut alors commencer les exercices préparatoires.
Exercice 1 : Furitama (secouer l’âme)
1. Se tenir debout avec les pieds écartés de la largeur des épaules.
2. Réunir les mains, la droite sur la gauche. Laisser un espace suffisant pour loger une balle de ping-pong imaginaire.
3. Placez les mains devant l’estomac et secouez-les vigoureusement de haut en bas.
4. En même temps, se concentrer et répéter : Harae do no oo kami, une invocation au Kami du lieu du Harai.
Le but de Furitama est de générer la conscience de Kon, l’âme, en vous-même.
Exercice 2 : Torifune (bateau-oiseau)
1. Se tenir droit et avancer la jambe gauche.
2. Serrer les deux poings avec les pouces à l’intérieur
3. Se pencher en avant et imiter le mouvement du rameur en commençant au niveau du genou gauche et en finissant près des aisselles. Tout en « ramant », crier : Yie.
4. Faire cela vingt fois puis refaire Furitama.
5. Changer de position, pied droit en avant, refaire Torifune en criant alternativement Ei et Ho. Faire cela vingt fois puis répéter Furitama.
6. Revenir à la position pied gauche en avant, resserrer les poings comme précédemment, amener les mains au niveau de la poitrine au cri de Yie, puis pousser vers le bas et en avant, mains ouvertes, doigts tendus au cri de Se.
Après cela, refaire Furitama.
Le but basique de cet exercice est d’introduire une dimension de gymnastiques physiques parmi le spirituel. Puisque Misogi est une expérience psychophysique, les deux types d’exercices préparatoires sont nécessaires.
Exercice 3 : Otakebi (crier)
1. Se tenir droit en laissant un espace entre vos pieds.
2. Placer les mains sur les hanches.
3. Suivre le Michihiko (guide du rituel) quand il crie les trois invocations suivantes :
Iku tama ! Taru tama ! Tama tamaru tama !
4. Le suivre à nouveau en répétant trois fois la longue invocation :
Oo kami ! Oo kami ! Kunitsu oo kami ! Sarudahiko oo kami totoshi ya !
Crier Iku tama active l’âme qui provient de la conscience. Taru tama affirme la conscience que vous pouvez réaliser de l’infinité dans votre âme.
L’invocation de clôture s’adresse à Sarudahiko, chef des Kami terrestres, connu pour posséder un grand pouvoir.
Exercice 4 : Okorobi (produire)
1. Se tenir comme dans l’exercice 3.
2. Placer la main gauche sur la hanche, l’autre main les deux doigts tendus dans une gestuelle ressemblant au « salut scout ».
3. Trois Kami sont ici invoqués, et après chaque invocation, on coupe l’air avec un grand mouvement circulaire à l’aide de la main droite :
Kunitokotachi no mikoto ! Yie !
Sarudahiko no oo kami ! Yie !
Kokuryu no oo kami ! Yie !
A chaque fois que l’on coupe l’air on avance le pied gauche puis on revient.
En invoquant ici, ces trois Kami importants : Kunitokotachi nomikoto (Kami terrestre), Sa-rudahiko oo kami (Kami du conseil, chef des Kami terrestres) et Kokuryu no kami (Kami de l’eau, de la vie et du Ki), vous pouvez vous unir à eux, chasser vos impuretés et recevoir en vous leur puissance.
Exercice 5 : Ibuki (respirer)
1. Se tenir pieds écartés
2. Baisser les mains et les bras vers les genoux.
3. Lever les bras au-dessus de la tête en les étendant pleinement vers l’extérieur.
4. Inspirer en levant les bras.
5. Expirer doucement et délibérément en rabaissant les mains.
6. Placer les mains et les bras en bas des genoux et expirer complètement.
7. Répéter cela cinq fois.
8. Se tourner face à la chute d’eau, saluer deux fois, claquer deux fois des mains et ouvrir les paumes vers le haut et vers la cascade.
Vous êtes maintenant prêt à descendre les marches vers la cascade.
Exercice 6 : Nyusui (entrer dans l’eau)
1. Juste avant d’entrer dans l’eau, vous recevez de la part du Michihiko, du Sakashio (sel purifiant) qu’il asperge sur vous.
2. Vous recevez une louche de sel et de saké, que vous versez en trois fois dans votre bouche.
3. Le Michihiko récite les neuf lettres-prières comme il suit :
Rin – Pyo – To – Sha – Kai – Jin – Retsu – Zai – Zen
4. Puis ce dernier coupe l’air symboliquement neuf fois et crie: Yie !
5. Entrez dans l’eau et versez-en sur votre poitrine, votre visage et vos reins.
6. Claquez deux fois des mains et saluez une fois.
7. Coupez l’air de droite à gauche avec votre main droite.
8. Approchez de la cascade et entrez épaule droite en avant. Tournez autour et faites face au Michihiko tenant vos mains, avec les majeurs réunis pointant vers vous.
9. Criez: Harae tamae kiyome tamae rokonshojo !
Continuez jusqu’à ce que le Michihiko crie Yie ! (Signal de retour).
Le sens de la prière finale : Les expressions Harae et Kiyome demandent la purification de l’individu par le nettoyage de tous les Tsumi du Rokonshojo, des six éléments de l’homme, que le Shinto identifie aux cinq sens et au mental.
On poursuit avec Naorai, une cérémonie où l’on boit avec les Kami pour renforcer le Musubi (ou processus d'unification) vertical. Les liens hommes/Kami se renforcent. Comme on festoie, le Musubi horizontal devient, lui aussi, plus fort. Les liens Kami/hommes et hommes/hommes deviennent plus efficaces, et les personnes liées commencent à comprendre et à devenir ce que le destin décréta à la naissance.
Source :
- Spoiler:
- Larousse des mythologies du monde
- Aikido and words of power de William Gleason
- Aikido et enseignements traditionnels de Michel Soulenq
- Le sabre de vie de Yagyu Munenori
- L'esprit indomptable de Takuan Soho
http://mythologica.fr/
http://jacques.prevost.free.fr/cahiers/cahier_20.htm#a0
http://japanfan.free.fr/fetes.html
http://www.la-pierre-et-le-sabre-iaido18.fr/religion.htm
http://budoshugyosha.over-blog.com/
Ainsi s’achève ce dossier sur le Shintoïsme…
En espérant que cela vous ait intéressé.
Merci de votre lecture
A bientôt
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
très intéressant ! Merci beaucoup Ushiro, à la fois clair synthétique et riche ^^et j'aime les "bonus"
Invité- Invité
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Je sais enfin ce qu'est le shintoïsme !
Merci pour ce boulot de fou
Merci pour ce boulot de fou
Hermine- Recherche de la maîtrise des énergies
- Nombre de messages : 1102
Pratiques magiques/ spiritualité : Wild Child / Way of the Nanowarrior
Localisation : Plouf
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Merci pour cette synthèse incroyablement riche et détaillée.
What a job !
What a job !
vendredi- Maîtrise des énergies
- Nombre de messages : 2238
Pratiques magiques/ spiritualité : raja yoga
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Merci beaucoup pour cette fiche, Ushiro! C'est très complet et très enrichissant. Je connaissais déjà quelques légendes (notamment celle d'Amaterasu), mais je ne connaissais pas tout (et pour ceux qui lisent les mangas de Naruto comme moi, on comprend enfin les clins d’œil!)
Invité- Invité
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
très beau dossier, et facile à lire! merci, cela rend nostalgique, parfois, on aimerais bien que les choses restent ainsi, telle qu'elles ont toujours été.....
pandore-deva- Recherche de la maîtrise des énergies
- Nombre de messages : 557
Pratiques magiques/ spiritualité : libre
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Merci beaucoup et bravo pour ce dossier, Ushiro !
Minervalis- Recherche de la maîtrise des énergies
- Nombre de messages : 1630
Pratiques magiques/ spiritualité : Runes, Rêves
Localisation : Paris
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Bonjour,
Pour un curieux comme moi c'est un post vraiment génial, car complet, syntaxé et compréhensible pour tous.
Et oui, pour les fans de naruto, on comprend mieux les noms comme amaterasu, izanagi, izanami, ..., on en comprend les origines et ont se sent moins bêtes ^^
P.S. Vive la culture !!
Pour un curieux comme moi c'est un post vraiment génial, car complet, syntaxé et compréhensible pour tous.
Et oui, pour les fans de naruto, on comprend mieux les noms comme amaterasu, izanagi, izanami, ..., on en comprend les origines et ont se sent moins bêtes ^^
P.S. Vive la culture !!
abby66- Energie libre
- Nombre de messages : 3
Pratiques magiques/ spiritualité : débutante
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
excellent dossier sur une approche tellement méconnue !! Merci !!
elementerre- Petit courant énergétique
- Nombre de messages : 135
Pratiques magiques/ spiritualité : pratiques énergétiques, méditations, litho... débutant !
Localisation : sud de la france
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Bien souvent, le cockpit des Zero était soudé une fois le pilote dedans, et juste ce qu'il faut en kérosène pour aller jusque la cible, pour éviter que le kamikaze ne fasse demi-tour...Les kamikases (signifiant « vent divin ») sont un autres exemple extrême du dévouement des japonais pour « le groupe ».
Gros article mais qui tient en haleine jusqu'au bout!
Aka E- énergie libre
- Nombre de messages : 5507
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Je savais pour l'histoire du kérosène mais pas celle du cockpit soudéBien souvent, le cockpit des Zero était soudé une fois le pilote dedans
Merci à vous
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Merci pour ce partage! Très bien fait en tout cas!
Enora- Petit courant énergétique
- Nombre de messages : 83
Pratiques magiques/ spiritualité : Aucune
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Merci Ushiro pour ce fastidieux travail réalisé pour enrichir nos connaissances ! Je me suis intéressée il y a peu au bouddhisme et je ne connaissais pas du tout le Shintoïsme. Maintenant si !
Cochanté- Recherche de la maîtrise des énergies
- Nombre de messages : 671
Pratiques magiques/ spiritualité : magnétisme, empathie
Localisation : Nouvelle année, nouveau chemin...
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Il serait peut être bon de préciser de quelle secte vous faites partie ? (apparemment une secte martiale) Et que vous présentez un shinto d’état. Le japon ne déroge pas à la règle antique, il existe de multiple cosmogonies et celle du kiki (記紀) au delà du témoignage historique n'est essentiellement qu'une propagande nationaliste.
Dans un certain koshinto par exemple, cela serait Inari qui serait la mère d'Amateratsu et une des plus vieille divinités d'Ise que les autorités n'ont pas réussis à purger.
Mais il est vrai que nous avons uniquement des sources sur le shinto d'état et peu sur le shinto Yamakage alors que le koshinto reste totalement inconnue du monde profane francophone.
Dans un certain koshinto par exemple, cela serait Inari qui serait la mère d'Amateratsu et une des plus vieille divinités d'Ise que les autorités n'ont pas réussis à purger.
Mais il est vrai que nous avons uniquement des sources sur le shinto d'état et peu sur le shinto Yamakage alors que le koshinto reste totalement inconnue du monde profane francophone.
Dernière édition par L'Impératrice d'Alcove le Sam 20 Avr 2013 - 14:08, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Bonjour,
Si vous avez envie de faire des ajouts à ce dossier n'hésitez pas, ça m'intéressera grandement
Bonne journée
Je ne fais partie d'aucune secte ou courant shinto... J'ai fais ce dossier car le sujet m'intéresse beaucoup bien que je ne sois pas un pratiquant de cette religion.Il serait peut bon de préciser de quelle secte vous faites partie (apparemment une secte martiale)
Tout à fait d'accord (je reconnais que je n'ai pas beaucoup insisté sur ce point), mais je n'ai présenté ici que "la version officielle" de la cosmogonie shinto tout d'abord car ce dossier n'a pas la visée d'être exhaustif mais davantage celle d'être une approche globale du sujet et ensuite, comme vous l'avez souligné, car les sources sur ces autres courants que j'avais à ma disposition m'ont paru insuffisante pour aborder ce sujet de manière adéquate.Le japon ne déroge pas la réglé antique, il existe de multiple cosmogonies
Si vous avez envie de faire des ajouts à ce dossier n'hésitez pas, ça m'intéressera grandement
Bonne journée
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Trés intéressant!
Feu-de-lumiere- Petit courant énergétique
- Nombre de messages : 215
Pratiques magiques/ spiritualité : Neutre
Localisation : Sud
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
C'est exactement ce que je me suis ditabby66 a écrit:
Et oui, pour les fans de naruto, on comprend mieux les noms comme amaterasu, izanagi, izanami, ..., on en comprend les origines et ont se sent moins bêtes ^^
Super article en tout cas, merci beaucoup Ushiro
Ypman- Recherche de la maîtrise des énergies
- Nombre de messages : 520
Pratiques magiques/ spiritualité : En pause
Localisation : Là où me mènent mes pieds
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Il y a peut être des liens plus intéressant à faire encore avec les techniques martiales utilisé par le Katori Shinto Ryu ou les écoles de Bujinkan pour rester dans le Shintoisme.Et oui, pour les fans de naruto, on comprend mieux les noms comme amaterasu, izanagi, izanami, ..., on en comprend les origines et ont se sent moins bêtes ^^
Invité- Invité
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Et pour ceux qui ne lisent pas le japonais (dont je fais parti ), il y'a ce documentaire (en anglais) qui présente l'école Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu dont parle l'Impératrice
https://www.youtube.com/watch?v=xVOQwy_WH00
https://www.youtube.com/watch?v=xVOQwy_WH00
Dernière édition par Ushiro le Ven 1 Nov 2013 - 17:21, édité 1 fois
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Pour le vocabulaire : A Popular Dictionary of Shinto (bien qu'il manque les kanjis).
Pour des articles complémentaires sur le Shinto d'Etat : Encylopedie of Shinto par la Kogakuin University (l'université de théologie shinto).
Amicalement
L'Imp'
Pour des articles complémentaires sur le Shinto d'Etat : Encylopedie of Shinto par la Kogakuin University (l'université de théologie shinto).
Amicalement
L'Imp'
Invité- Invité
Re: Dossier avril 2013 : Le Shintoïsme
Je me suis mariée dans un Temple Shinto dans le sud du Japon. Plus qu'une religion, c'est avant tout une philosophie de vie. Ma belle-mère, qui est japonaise, pratique le Shinto et j'ai beaucoup appris auprès d'elle. Les "vieux" japonais (plus de 60 ans) voit plutôt le Shinto comme étant la personnification de la pensée japonaise. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux pratiquent plusieurs religions en parallèle. Il n'est pas rare de voir un japonais avoir un autel Shinto dans la maison, mais pratiquer le bouddhisme et aller à l'église. La relation aux divinités n'est pas la même que dans la pensée occidentale. Mes sources ne sont que ma famille, mes amis et anciens collègues du Japon.
Invité- Invité
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