[Génétique/éthologie] Expérience sur la domestication des Renards Argentés

Voici un petit post sur une expérience de Dmitri Belyaev, qui a travaillé sur la domestication des renards argentés (dits aussi "renards de Sibérie") à la fin des années 50. Je voulais simplement le partager car nous cherchons toujours comment le chien est devenu "le meilleur ami de l'homme" depuis le Paléolithique.

Belyaev voulait connaître quels étaient les génomes responsables de la domestication des animaux. Il a dégagé des traits de comportements en faveur d'un potentiel de domestication (par exemple: la distance minimale à laquelle l’animal pouvait être approché jusqu’à ce qu’il cherche à fuir, ou un tempérament calme). Et à partir de là, il a sélectionné les renards, les a fait se reproduire, pour que le processus naturel de sélection se mette en marche.

Il considère cette modification comme étant biologique: pour s'adapter à sa nouvelle condition, le fonctionnement des hormones, neurotransmetteurs et co vont différer des renards non apprivoisés. Il y'eut des changements de tempéraments, de comportements canins, mais aussi des changements physiques: des marbrures et des tâches apparurent sur le pelage (lié aux modifications de certains neurotransmetteurs).
Nb: Petite aparté: on a remarqué que les chiens domestiques actuels ont une carrure et des traits juvéniles par rapport aux autres espèces. Les  chats domestiques ronronnent jusqu'à leur mort, alors que chez les chats sauvages, cela cessent à partir de leur maturité sexuelle.
--> néoténie (wiki)

Actuellement, dans le centre, la population de renard est stable et apprivoisée.
Le centre et les recherches (reprises par Ludmila Trut: MrBelyaev est mort) n'ont pas assez d'argent pour continuer ses expériences, et ils essayent tant bien que mal de vendre les renards apprivoisés à des américains ou quelques russes fortunés.

Leur objectif n'est pas encore atteint, en sachant qu'ils ne sont pas encore arrivés à montrer la généralisation de l'obéïssance et la transmission d'une génération à une autre de l'état domestique, sur toute leur population de renards.
Autre critique, on ne peut pas non plus généraliser ces résultats à la domestication des chiens.
Et évidemment, on repassera sur l'aspect éthique de l'expérience... à son commencement, beaucoup de renards ont été confiné dans des cages, appeurés, ou ne survivant pas à ces conditions non naturelles et stressantes, ils pouvaient même être abattus si trop agressifs...