[Sociologie] L’ésotérisme. Thèmes, motifs et acteurs d’une culture en train de se faire

Bonjour,




Résumé :

La notion d’ésotérisme fait ici l’objet d’une approche croisée, entre études culturelles et psychologie sociale, afin d’en expliciter le sens et d’en montrer l’actualité dans un contexte de sécularisation avancée. En partant des schèmes qui constituent l’imaginaire, des figures qui structurent la narration et des acteurs qui témoignent d’un vécu, il s’agit d’expliquer le développement d’une culture proprement ésotérique. Chemin faisant, nous mettrons en tension cette culture minoritaire avec la culture dominante et tenterons de sonder ses potentialités sociales et politiques.

L'article dans son intégralité :
Cahier d'études du religieux


Bien à vous, Hagel

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Selon Simmel, les nouvelles formes de croire rejaillissent dans les rapports sociaux et contribuent de façon plus ou moins explicite à faire évoluer les systèmes politiques.

En lien Débat : l'ésotérisme doit-il s'intéresser à la politique ?

Le premier thème directeur, sans doute le plus central quoique difficile à dénommer, est celui du Soi (culture de soi). Il se décline effectivement sous de multiples formulations en fonction des courants ésotériques pris en compte : réalisation spirituelle, quête du bonheur, recherche de bien-être, équilibre des énergies, etc. Il s’agit en quelque sorte de transposer l’antique devise de Socrate, « Connais-toi toi-même », dans le contexte de la modernité tardive.

Par certains aspects sur ce premier thème avancé par l'auteur, je dirais qu’il existe une nuance extrêmement actuelle, et au contraire pas si marginale que ça  : du fait qu’il n’y ait une perte de la « référence transcendantale » (cf le philosophe Lebrun) à travers l’effacement du tiers religieux comme repère existentiel, on ne sait plus trop « au nom de quoi » on doit être, vivre, se comporter … et comment contrer l'angoisse du vide, de l'absurde et de la mort.
L’ individualisme ambiant donne pour ligne de conduite de se « déterminer soi-même », « sois ce que tu veux être ». Les gens se cherchent, recherchent un Maître, ainsi que l’idéal de complétude/bonheur, dans le sens « d’ataraxie » (il n’y a qu’à voir la définition de la santé par l’OMS).
Si on mêle cela au culte de la performance et de la surplus value du capitalisme, je trouve que ça va dans ce sens.

Du point de vue ésotérique, le secret comporte une dimension plus profonde, insondable et inexprimable, qui se loge au cœur de l’être et qui renvoie à sa relation avec le « tout Autre ».

Et là je trouve que ça prend tout son sens, du côté de la psychanalyse lacanienne il y'aurait beaucoup à dire (un dépassement de ce qui n'est pas nommable par le symbolique ?)

L’idée que « la transformation du monde passe par la transformation de soi » pourrait être la devise de tout engagement ésotérique. Elle consiste à contourner le lieu du politique, c’est-à-dire l’espace conflictuel des luttes partisanes, pour prendre appui sur un ressort plus élémentaire : sa propre existence, laquelle porte témoignage d’autres formes de vie possibles que celles encloses dans les structures du monde social.

Et je citerais ce dernier passage juste pour le plaisir ! : )