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[Dossier] Médium & Société
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Equinox magie :: Capacités :: Médiumnité :: Être médium
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[Dossier] Médium & Société
Médium & société
- Glossaire indispensable :
- Légitimité : c'est la reconnaissance sociale, le fait que les autres vous définissent un droit, ou une domination, au travers du regard d'autrui.
- Société : ensemble des mœurs, coutumes, normes partagés par une population, groupe d'individus unifiés par un réseau de relations, de traditions et d'institutions. La première des normes est le langage.
- Intercesseur : médiateur entre sacré et profane
- Paradigme : Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée). C'est une forme de rail de la pensée dont les lois ne doivent pas être confondues avec celles d'un autre paradigme et qui, le cas échéant, peuvent aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées.
- Ontologie : philosophie de l'être et de son étude : être, étant, manifestation de celui-ci...
- Cultuelle : du mot culte, ce qui à trait aux cultes, aux religions, aux spiritualités, en tant que pratiques, dogmes, vécu et autres.
- Don - Contre-Dons : articulés autour de la triple obligation de « donner-recevoir-rendre », créant un état de dépendance qui autorise la recréation permanente du lien social. Théorisation de Marcel Mauss.
A lire en rapport :
Connaissance de soi et puissance de l'Introspection
Critique de l'intuition pure
Esprit critique
Nouveaux Mouvements Religieux
Médium et société : c'est un rapport passionné. Quelle est la place réelle du médium au sein de notre société actuelle ? C'est une question complexe qui a diverses ramifications selon les angles. Entre le médium qui cherche à s'intégrer, celui qui ne se reconnait pas dans la société dans laquelle il vit. Et la société qui ne reconnait pas le médium, tout en lui accordant un droit coutumier...C'est pourtant une question qui se soulève à chacun de nos rapports humains, au contact de l'autre, quand l'envie d'échanger nous prends.
La place du médium dans la société :
En dehors
La question de la médiumnité a été étudié par plusieurs sociologues, dont Christophe Pons, dont je ne peux que recommander le travail fort intéressant et en parfait rapport avec ce dossier (vous trouverez des articles en source et les informations sur ses ouvrages).Christophe Pons a écrit:une rupture au sein d’un champ religieux traditionnel
Pour lui, le médium est dans une intimité relationnel au divin, du mystique, dans une quête identitaire personnelle. C'est d'ailleurs ainsi que se définit aujourd'hui, sociologiquement le renouveau de l'ésotérisme et plus largement du spirituel (au sens privé) au sein de nos sociétés européennes. L'ésotérisme est vu, utilisé comme un outil de compréhension de soi. C'est d'ailleurs l'un des piliers de ce forum.
Ainsi, être médium n'est pas répondre à une codification dogmatique ou normative d'une religion : c'est être dans une notion d'intériorité vécue et étudiée. Intimité car c'est du domaine de la sphère privée : notre société française, prônant la laïcité aussi vivement qu'une religion s'efforce en grande partie, actuellement, d'effacer toute trace spirituelle ou religieuse, dans une notion de vivre ensemble. Ne pas exhiber sa condition religieuse/spirituelle/mystique revient ainsi à le rendre tabou au sens normatif. Intimité étant destinée à un cercle très restreint de personne de confiance.
Alors que dans d'autres sociétés occidentales, comme l'Angleterre ou les USA, la spiritualité est une définition sociale avant tout. Elle permet une intégration dans la société, au travers des communautés religieuses qui deviennent des socles d'appartenances et d'interactions sociales.
Notre préférence laïque, et nos lois contre les dérives sectaires font de la France, depuis plus d'un demi-siècle, le pays démocrate le moins ouvert au fait religieux. Le moins tolérant envers la dérive : et la dérive étant définie comme l'inconnue, le non-scientiste.
La relégation du spirituel à la sphère privée entrave ainsi toute possibilité d'acceptation sociale au sens large.
L'ésotérisme devient un "mysticisme spiritualite" (Troesltsh), c'est-à-dire des expérimentations individualisées du surnaturel : individualisme religieux, affirmation d'identité individuelle et spirituelle. Chacun définissant son paradigme, ses pratiques, ses codifications de croyance. Piochant ça et là dans la mondialisation religieuse.
En dedans
La pratique ésotérique est devenue un individualisme de masse consistant à un mysticisme généralisé, qui dans un effet de modernité a pour dogme "trouver son chemin".Christophe Pons a écrit:(on assiste à) une globalisation des biens spirituels et une interpénétration des matières symboliques les plus hétérogènes
Et pour trouver son chemin, c'est socialement acceptable d'aller tenter une quête de vision en Amazonie, tout comme de se percher en haut d'une montagne dans les Alpes pour pratiquer le Yoga. La quête mystique de l'intériorité est devenue mondialisée : les archétypes se partagent interculturellement et intercultuellement. Les méthodologies se brassent par centaines, par milliers, permettant à chacun de piocher au sein des diverses sociétés pour se composer un menu de vécu de l'ésotérisme "à la carte".
Le médium n'a plus à se sentir "en dehors" quand il lui suffit de prendre ce qui lui est nécessaire dans chacune des sociétés et des cultures qu'il peut côtoyer. Sans forcément respecter, croire, accepter, ou embrasser pleinement les conditions culturelles de ces sociétés.
Cet effet de masse provoque une interpénétration du matériel ésotérique : les religions deviennent la forme, le fond étant commun à tous. Le médium peut être chamane en étant français, ou être français et observer un culte taoïste.
Tant que l'ivresse est là...
Car oui, être soi est le dernier bastion humain intime. C'est l'ultime propriété privée de l'humain, quand les frontières tombent avec la révolution numérique et que nos vies se retrouvent exposées à tout vent, au travers des réseaux sociaux.Christophe Pons a écrit:via une introspection créatrice qui ré-enchante le monde du for intérieur. Car
le processus de ré-enchantement dont il est question ici touche bien au monde de l’intériorité,
devenu en modernité l’un des derniers lieux de mystère, et espace privilégié des expériences
du surnaturel.
Le médium devient celui qui sait cultiver son espace intérieur, qui sait vivre le mystère, le cultiver, l'entretenir, faisant de lui une espèce rare dans la société, rare et très convoité. Car il devient socialement la manifestation du rétablissement de certaines normes souhaitées : vie privée et vie publique distinguées.
Le surnaturel se vit, il ne s'apprend pas. Il se symbolise par le vécu, et pas par le partage social.
La parfaite définition du médium, c'est l'intermédiaire. L'intermédiaire social qui permet la frontière entre sacré et profane, mais aussi la frontière entre l'iréel et le réel. Le réel aussi est normatif : nous le définissons par des règles. Qu'elles soient physiques ou religieuses, cela reste des règles. Ce n'est ainsi pas une question d'opinion ou de vérité en terme sociologique.Christophe Pons a écrit:Intercesseurs coutumiers entre le monde des vivants et celui de l’altérité spirituelle
Le médium incarne une remise en cause des règles dans la société française : l'ésotérisme n'a aucune reconnaissance scientifique ou religieuse, il n'est ainsi dans aucune "case" dans la construction du réel. Mais il trouve une place dans la coutume : un usage consacré par le temps. Le médium ayant toujours existé, sous diverses formes et variantes, il est de coutume de se tourner vers lui pour diverses problématiques. En particulier celles qui touchent à des altérités du réel, c'est-à-dire quand notre façon de concevoir le monde ne répond plus à notre norme et à notre construction personnelle. En apportant des réponses là où la société n'en a pas, il permet à l'individu de retrouver une place sociale, que ce soit en opposition ou en acceptation de sa différence (en terme de vécu, d'intimité mystique).
Ce droit coutumier, d'acceptation sans acceptation, se retrouve ainsi dans le droit français : la pratique de la "voyance" et des arts occultes n'est pas interdite pas la loi, ni spécifiquement autorisée. Il n'y a ainsi aucune reconnaissance par l'opposition ou l'acceptation. Ce qui n'empêche pas l'usage.
Le rang, cette légitimité intermédiaire
Note pratique :Le statut social, le rang social est ainsi un élément essentiel pour une personne qui souhaite se placer dans une société : il est une condition à sa détermination par autrui.Le statut social est un ensemble de droits et d'obligations socialement déterminés en vertu des valeurs qui ont cours dans un groupe culturel donné
Il est un ensemble de droits et de devoirs confié à un individu par la société. Il s'agit de l'aspect positionnel du concept, qui permet de repérer où l'acteur se situe dans le système social.
Ainsi, le rang est recherché par ceux qui souhaitent soit déterminer qui ils sont dans le jeu d'interaction sociale, soit la façon dont ils sont perçus. Car le rang est aussi accompagné de stéréotypes, comme de devoir (on s'attend du médium qu'il soit capable de percevoir, c'est son devoir social).
Cette recherche de légitimité au travers du rang et du statut social n'est pas si évidente que cela pour le médium. Voir très complexe.
Les perceptions ésotériques sont désapprouvées, déniées, réfutées par ceux qui sont au sein de la société. Percevoir n'est pas normal. Le premier réflexe de la personne qui témoigne d'un phénomène n'est pas d'être prise au sérieux, et son premier ressenti sera la plupart du temps le rejet, la mise à l'écart par l'autre. Arriver à "prouver" devient ainsi parfois une quête, qui amène cette recherche de légitimité, puis de rang. Un statut de reconnaissance tacite qui permet de ne plus avoir à justifier, selon l'attente recherchée par celui qui espère ce rang, ni être pris pour un "fou", et donc avoir une place sociale.
Exemple pratique :
- Être médecin est un rang social, représente une légitimité dans l'acte médical. Quand quelqu'un vous dit qu'il est médecin, vous ne lui demandez pas de sortir son diplôme pour vérifier, ou vous ne lui dites pas par défaut que vous ne le croyez pas. C'est son rang qui permet votre réaction de confiance au travers des normes préétablies dans votre société.
- Si vous dites "je suis médium", la réponse ne sera pas la même : "peux-tu le prouver" ou "je ne crois pas aux médiums" étant la plus courante. Et dans le cas où vous trouvez une personne, ou un groupe qui ne remet pas en cause votre affirmation, ce sera la plupart du temps du soulagement pour ceux qui débutent dans ce joyeux domaine : le rang social est ainsi reconnu par le groupe que vous côtoierez. En théorie, on sait en pratique que ce n'a pas forcément aussi simple.
L'aspect spirituel et religieux :
Le médium biblique et le médium non-biblique :Le rang est différent selon le coté de la barrière où l'on se trouve.
Si la pythie de Delphes pouvait prophétiser à souhait, la sorcière des campagnes mourrait sur le bûcher au Moyen-Âge.
Si le prophète biblique pouvait annoncer ses visions et donc perceptions médiumniques, accueillies dans une foi qui ne remettait pas en cause la perception (et donc tous les travers que cela pose, vive la manipulation), celui qui est capable de percevoir, pour les grandes religions monothéistes est celui qui s'octroie un pouvoir divin. Et donc qui vole la légitimité divine d'être omniscient, omnipotent.
Il ne s'agit que de rang social : l'intégration du médium dépend de la société cultuelle et culturelle dans laquelle il vit.
Ainsi, dans des sociétés qui ont une tradition monothéiste imprégnée, le médium n'a pas pu trouver de rang et de légitimité, car il a été écarté dogmatiquement.
Dans d'autres sociétés, Sud-Asiatique, ou Sud-Américaine (comme le Brésil), le médium trouve une place différente, au sein de cultes où ses messages prennent place. Des sociétés où l'aspect ésotérique est cultuel.
Au Brésil, la Santeria accueille les médiums canalisant les forces énergétiques, les entités au profit du culte. Pour en savoir plus sur le culte Sud Asiatique, vous le trouverez dans ce dossier : possession & incorporation
L'aspect social de l'autorité :
Du rang et statut social découlent l'autorité. La légitimité de cet autorité s'articule selon plusieurs axes (Max Weber - Economie & Société).
L'autorité, c'est le pouvoir. C'est le pouvoir d'être écouté, obéit ou pouvoir influencer autrui. L'autorité se recherche aussi pour le médium, car elle permet d'être crû, sans remise en cause (comme le médecin cf au dessus).
Deux types d'autorités entre en ligne de compte, j'écarte l'aspect charismatique volontairement, car trop d'implications ésotériques entre en ligne de compte pour celle-ci.
L'autorité traditionnelle :
Le médium au sein d'un système religieux ou spirituel.
L'autorité de connaissance :
Le médium qui a écrit des livres et qui est connu pour ses articles, ses conférences, ses partages d'informations. Et qui est reconnu par ses pairs et par ses clients.
La question de l'autorité est dangereuse dans le rapport conflictuel du médium avec la société. Car l'autorité peut entraîner des dérives, parfois graves. Sectaires, idéologiques, sociales, humaines. Et de cette difficulté découle aussi les difficultés d'intégration du médium. Car la crainte de la dérive, à la fois par manque de connaissance que par danger, n'incite pas à l'intégration sociale.
Le médium est ainsi victime de ses préjugés sociaux, avec tout le paradoxe que cela représente.
La recherche de légitimité sociale du médium :
La question économique :Payer pour la consultation, c'est la reconnaissance du temps accordé, de l'énergie dépensée, et c'est aussi un rapport social. Un rapport essentiel : la reconnaissance de la valeur normative, et aussi le replacement d'un acte a-social dans un rapport social. L'argent n'est basé que sur la confiance. Si vous n'accordez plus de confiance en votre billet, il n'est plus qu'un bout de papier.
En transmettant symboliquement ce morceau de papier, ce billet, au médium, après une heure de consultation par exemple, vous lui accordez un statut social. Parce que vous reconnaissez que le temps accordé ou les réponses apportées correspondent à un travail qui entre dans votre société.
Mais cela marche aussi en sens inverse : le médium peut rechercher cette légitimité économique, en proposant ses services ou en recherchant le paiement.
Le don-contre don (Marcel Mauss) est un fondement social essentiel. Une fondation. Une base normative qui compose nos sociétés depuis la quasi naissance de l'humanité.
Quand on entre dans la question du paiement du travail du médium monétaire ou non), et que les gens s'y refusent (pour diverses questions idéologiques) c'est aussi refuser une place sociale, de la plus violente façon qui soit : refuser le don en retour de l'autre. Le plaçant en condition de dette (de vous, de lui). Ou pire, de non-valeur. Non valeur de ce qu'il est, de ce qu'il apporte.
Refuser d'être payé, ou de payer le médium, c'est lui refuser d'appartenir à votre société.
Médium, société ; un rapport passionné :
Les grands courants aujourd'hui :
La recherche d'intériorité (ontologie "introspective") :
Au-quelle Equinox correspond : l'ésotérisme, le spirituel servant à définir et réenchanter le monde (Marcel Gaucher, si tu me lis...). Donner un objectif ("mission") au travers de la découverte de soi : étant et être. Nature, essence, expression.Replacer l'Humain dans la Nature :
Déplacer le rapport de force de la société entre Nature et Technologie, avec le retour vers une humanité "respectueuse" de la Nature, en rapport avec l'animisme, le chamanisme. L'idée d'une recherche d'association de force, parfois d'humilité (c'est pas toujours gagné), avec évidemment les dérives associées (l'anti-technologie, le refus de la vaccination...)Utiliser l'ésotérisme comme l'expression de forces intérieures ignorées :
La puissance de la Femme au sein de la représentation de la Sorcière est un thème sous-jacent prédominant de ces dernières décennies.Et si les sorcières renaissaient de leurs cendres?
L'expression des forces que l'on néglige prenant une place spécifique au travers de l'ésotérisme, par-delà même la question spirituelle.
On peut aussi dénoncer les dérives associées : la sorcellerie et le contact à la Nature "réservés" par défaut aux femmes, peu d'hommes ayant une approche similaire assumée. La "haute magie" (comprendre magie cérémonielle) par défaut étant réservée aux hommes.
Ces mouvements sont les parfaits reflets des limites sociales : les expressions de manque d'une société, comblés par d'autres biais, tout en conservant des biais sociaux forts (le sexisme ésotérique est très présent *se gratte la gorge*).
Ainsi, reprendre ce qu'une société ne peut répondre, rétablir le chaos par la création d'une norme : des règles structurent chacun de ses mouvements. Qu'elles soient conscientes ou pas. Et avec par extension le replacement dans la société : la reprise des propres tares de celle-ci (le sexisme encore comme exemple) comme de ses normes (du nouveau mouvement religieux va découler au fil du développement l'église, la structure associative qui va s'ancrer dans le tissu sociale).
Ce mouvement est permanent : quand un courant a trouvé sa place et se cristallise au sein de la société, il va avoir évidemment ses détracteurs, qui vont devoir se trouver une nouvelle place, à la fois en dehors et en dedans. Et de nouveaux mouvements religieux apparaissent ainsi en permanence. Rythmés par les limites d'une société : en temps de crise les replis religieux, spirituels, ésotériques sont très forts, nettement moins quand tout va bien.
Cette permanente contradiction "en dehors-en dedans" permet une respiration de la société. Limitant ainsi ses points de rupture.
Conclusion :
Si l'Histoire du médium au sein de la Société ne se fait pas sans heurt, sans question de place et de replacement, il a toujours eu pour autant sa fonction, quelque fût la société existante.Il est essentiel à celle-ci, en tant "qu'en dehors-en dedans" : par delà les considérations ésotériques, sa capacité à ne pas entrer dans le "moule" (dans la norme) par la peur superstitieuse ou avérée qu'il provoque, sa capacité à souvent être intellectuel mystique dans le temps, sa capacité à être le recours quand les règles ne suffisent plus, font de lui le retour à l'ordre par le chaos. C'est le médium que l'on vient voir quand la vie nous échappe : pour faire le point, pour passer un deuil, pour faire face à des forces qui nous dépassent. Et en lui déléguant et en lui délivrant notre a-normativité temporaire, il nous permet de nous retrouver au sein de la société dans laquelle il forme la frontière.
Le médium ne choisi pas de l'être. Mais il peut choisir d'assumer le statut social qu'il représente. Quand il ne le fait pas, la contradiction entre son besoin d'être intégré, de respecter les normes et son état qui lui apporte une représentation du monde par-delà les normes l'amènera à être tiraillé sans cesse. Jusqu'au moment où sa perception de la vie sociale retrouve une place qu'il construira par lui-même.
Car il est de ces êtres, en tant que frontière entre la norme et le chaos de l'univers, qui n'ont pas le choix. Ce ne sera pas les autres qui décideront de sa vie sociale, ce sera à lui d'accepter ou refuser les représentations normatives qui le caractériseront. Se cacher ou s'exposer est ainsi un acte fondateur de la relation sociétale.
Il n'existe aucun "bon" choix, mais il est essentiel de rappeler que ce ne sera pas en l'autre que chacun trouvera sa place, mais en celle qu'il décidera. Même si devenir acteur normatif relève souvent d'une gageure, il est une indépendance à structurer.
Pour ainsi devenir intercesseur.
Bien à vous, Hagel
Sources :
https://lhomme.revues.org/16032
https://jda.revues.org/1662
https://www.academia.edu/21857820/COMMENT_COHABITER_PROS%C3%89LYTISME_ET_DIALOGUE_LES_RELIGIONS_ENTRE_ELLES
https://fr.wikipedia.org/wiki/Statut_social
Les liaisons surnaturelles. Une anthropologie du médiumnisme dans l’Islande contemporaine (2011), Christophe Pons
La musique du dossier :
https://www.youtube.com/watch?v=2X_2IdybTV0
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Re: [Dossier] Médium & Société
Excellent dossier Hagel ! Comme toujours . Merci d'offrir un angle de vue permettant d'appréhender la fonction du médium à divers niveaux de la société.
PS : la musique est excellente !
PS : la musique est excellente !
etoilelointaine- Recherche de la maîtrise des énergies
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Pratiques magiques/ spiritualité : expérimenter, comprendre
Localisation : sud-ouest
Re: [Dossier] Médium & Société
Un excellent dossier de fond. La sociologie est un outil d'introspection trop souvent négligé que se soit dans le domaine de l'éso ou ailleurs. On voit pourtant bien grâce à ce dossier que la question sociale est centrale dans la définition de la médiumnité et des médiums.
Encore merci
Encore merci
Re: [Dossier] Médium & Société
Au top !
Je ne savais pas par exemple que la voyante Marie-Anne Lenormand avait prédit la mort violente de Robespierre, Marat, du roi, et qu'elle fut emprisonnée plusieurs fois car jugée trop dérangeante politiquement parlant.
On peut également parler de l'usage de "voyants" auprès des politiciens (toujours en usage aujourd'hui même si plus caché ?), qui ont d'ailleurs acquis une certaine célébrité ensuite. D'où ce statut ambivalent, on en parle pas dans le droit français, une omission, pourtant il y'a une tradition concernant la présence de ces personnes et le monde de la politique.
Dans l'expo, il y'avait pas mal de photo de guérisseurs, médiums, ou sorciers, particulièrement en Bretagne, qui malgré le monothéisme prégnant de la société française, étaient porteurs d'un rôle social dans les villages : on venait les voir pour trouver un mari ou une femme, la bénédiction d'unions, assouvir une vengeance dans les querelles entre voisinages... etc
D'ailleurs, une petite question, ici on parle de médiums, mais y'a t'il de grandes différences dans la considération sociale de ces derniers par rapport aux voyants et aux guérisseurs ? J'ai l'impression qu'on les mets souvent dans le même panier dans l'esprit commun.
Merci encore pour tout ton travail, ce qui en fait un dossier à la fois très riche et synthétique !
Concernant le religieux, la spiritualité ou la médiumnité, s'il existe un décalage avec son entourage le plus proche, pour certaines personnes cela peut rester d'autant plus tabou malgré leur tolérance (surtout la pratique plus que le fait d'en parler).Ne pas exhiber sa condition religieuse/spirituelle/mystique revient ainsi à le rendre tabou au sens normatif. Intimité étant destinée à un cercle très restreint de personne de confiance.
Je suis passée à l'expo de Daoulas hier justement, et il y'a pleins de liens à faire avec ton dossier (il y'aura un compte rendu et des photos ^^).Le médium incarne une remise en cause des règles dans la société française
Je ne savais pas par exemple que la voyante Marie-Anne Lenormand avait prédit la mort violente de Robespierre, Marat, du roi, et qu'elle fut emprisonnée plusieurs fois car jugée trop dérangeante politiquement parlant.
Ce droit coutumier, d'acceptation sans acceptation, se retrouve ainsi dans le droit français
On peut également parler de l'usage de "voyants" auprès des politiciens (toujours en usage aujourd'hui même si plus caché ?), qui ont d'ailleurs acquis une certaine célébrité ensuite. D'où ce statut ambivalent, on en parle pas dans le droit français, une omission, pourtant il y'a une tradition concernant la présence de ces personnes et le monde de la politique.
Dans l'expo, il y'avait pas mal de photo de guérisseurs, médiums, ou sorciers, particulièrement en Bretagne, qui malgré le monothéisme prégnant de la société française, étaient porteurs d'un rôle social dans les villages : on venait les voir pour trouver un mari ou une femme, la bénédiction d'unions, assouvir une vengeance dans les querelles entre voisinages... etc
D'ailleurs, une petite question, ici on parle de médiums, mais y'a t'il de grandes différences dans la considération sociale de ces derniers par rapport aux voyants et aux guérisseurs ? J'ai l'impression qu'on les mets souvent dans le même panier dans l'esprit commun.
L'idée d'une recherche d'association de force, parfois d'humilité (c'est pas toujours gagné)
découlant d’une préconception sexiste masculin = intellect, civilisé, et féminin = instinctuelle, naturelle.On peut aussi dénoncer les dérives associées : la sorcellerie et le contact à la Nature "réservés" par défaut aux femmes, peu d'hommes ayant une approche similaire assumée. La "haute magie" (comprendre magie cérémonielle) par défaut étant réservée aux hommes.
Si je devais retenir une seule phrase... ^^C'est le médium que l'on vient voir quand la vie nous échappe
Et en lui déléguant et en lui délivrant notre a-normativité temporaire, il nous permet de nous retrouver au sein de la société dans laquelle il forme la frontière.
Merci encore pour tout ton travail, ce qui en fait un dossier à la fois très riche et synthétique !
Re: [Dossier] Médium & Société
En sociologie, la différenciation est relative. Voire nulle de par le manque de connaissance du milieu, la plupart du temps. Ainsi, le mot "médium" est ici à prendre au sens généraliste, et pas ésotérique : toute personne impliquée dans le domaine des énergies et du rapport au mort, au temps. Tout ce qui sort de la norme religieuse et sociale donc.D'ailleurs, une petite question, ici on parle de médiums, mais y'a t'il de grandes différences dans la considération sociale de ces derniers par rapport aux voyants et aux guérisseurs ? J'ai l'impression qu'on les mets souvent dans le même panier dans l'esprit commun.
Merci à vous pour votre intérêt, ce dossier n'est qu'une approche superficielle de la question sociologique, il y aurait à dire énormément.
Re: [Dossier] Médium & Société
Très bon dossier Hagel j'apprécie particulièrement cette approche sociologique de la question qui n'avait pas été traité jusqu'ici sur le forum (me semble-t-il ?). A vrai dire je ne savais même pas que ce type de travaux existait mais je suis ravi d'en avoir un aperçu, même si ce n'est qu'une "approche superficielle" de la question.
Ypman- Recherche de la maîtrise des énergies
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