Le pouvoir de la visualisation (expérience en Psychologie)

Bonsoir,

en plein dans mes révisions, je suis tombée sur une étude très intéressante vis à vis de la force des images mentales, et donc de la visualisation, dans le cadre d'un entraînement sportif, cité par un professeur en cours.

J'ai essayé de trouver une citation de l'expérience précise via internet, mais comme ces travaux sont plutôt contre-versés, et ont eu du mal à être publié (peu acceptés encore par la communauté scientifique, car ces travaux remettent trop de choses en cause), je ne trouve pas l'étude précise hors de mon cours, ou alors les informations sont payantes.
Voici tout de même les ouvrages de références des auteurs sur le sujet:

RICHARDSON A. Mental Practice : A review and a discussion, Research Quarterly, 38, (1967), p.95, p.263.

SAVOYANT A. Mental practice : Image and mental rehearsal of motor action, Table Ronde Européenne sur l'Imagerie et la Cognition, Orsay, 1986. (Cognition et mouvement, UA CNRS 1166, Marseille, France)


L'intêret ici, est la fonction de l'image mentale.
Petite définition: C'est la représentation d'un objet physique, ou d'une expérience, en absence de ces derniers.

Je vous décris donc ces découvertes:
Ce sont donc des études effectuées individuellement par Richardson au Canada, et par Alain Savoyant (un marseillais), dans les années 70 à 80.
Ils ont étudié l'image mentale, comme substitution à l'entraînement d'un geste sportif jamais réalisé.

L'experience:
Les sujets sont des étudiants gymnastes, qui ont été sélectionné de façon homogène par rapport à leur niveau sportif.
Chaque sujet recevait une description verbale précise et détaillée, d’un mouvement sportif à effectuer (un mouvement à la barre fixe).

Ces sujets sont classés en deux groupes pour l'expérience:
- un groupe s'entraînant à effectuer physiquement le geste
- un autre groupe s'entraînant exclusivement via la préparation mentale (visualisation du geste).

Dans ce dernier groupe, pendant dix minutes par jour durant six jours, les participants devaient se visualiser évoluer dans l’espace, et ressentir leur corps en train accomplir les mouvements décrits oralement.

Concernant le jugement des réalisations, on a choisi trois experts qui ne se connaissaient pas, et donc ne pouvaient pas s'influencer. Certains étaient présents physiquement, tandis que d'autres assistaient à la réalisation par vidéo.
Avant l'exercice, les sujets passaient un test d'imagerie mentale permettant d'évaluer leurs capacités à ce niveau.

Les chercheurs ont mis en avant deux résultats:

- Ceux qui ont le mieux réussi l'exercice sont les sujets ayant une capacité d'imagerie mentale supérieure à la moyenne.

-Le groupe ayant effectué la préparation mentale obtenait des performances au moins équivalentes à celle de l'autre groupe qui s'était entraîné physiquement, voire obtenait des résultats supérieurs!
La visualisation a été très efficace pour cet exercice.

Au niveau physiologique, la différence de l'entraînement entre ces deux groupes est minime:
Voici les étapes dans la réalisation d'un mouvement:

1. Tout d'abord, l'activation du gyrus cingulaire antérieur, où se trouve la fonction de "l'intention" ou de la "motivation" (mais aussi de l'anticipation de récompense, la prise de décision, l'empathie et l'émotion).
cf Wiki

2. Puis, activation du cortex pré-moteur (n°6), pour planifier le mouvement (direction, force, etc).

3. Ensuite, dans l'objectif d'effectuer physiquement le mouvement, il y'a une programmation neuromusculaire: l'aire motrice primaire (n°4) s'active, et l'information traverse les fibres motrices jusqu'aux muscles pour la réalisation du geste.


Dans le cas de la visualisation du mouvement,, il y'a les étapes 1 et 2, comme dans le cas de l'exercice physique du geste sportif, mais il n'y a pas de passage à l'étape de l'aire motrice, le geste n'est pas réalisé physiquement.

Mais le fonctionnement cérébral est ld même, et dans cette expérience, l'efficacité est bien démontrée!  

Merci pour cet article

L'imagerie mentale est aussi utilisée pour la rééducation de patient neurologiques en kiné. Le fait de se représenter le mouvement permettrait de ramener un meilleur contrôle, accélérant la récupération du mouvement en question.
Cette récupération reste cependant limitée en fonction de l'atteinte, la visualisation ne régénère pas un système nerveux délétère.

C'est intéressant, merci Blaugor